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La route des Diables Rouges à l’Euro 2016 passe par l’Italie

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Le compte à rebours est lancé ! Dans un peu moins de six mois, nos Diables se rendront en France pour disputer l’Euro 2016. Mais avant de rêver, il faudra se hisser hors de ce groupe E, en surpassant trois adversaires désignés par le hasard.

Un seul objectif pour les Diables : aller le plus loin possible

Le costume de favori peut être très inconfortable à porter, surtout quand on n’en a pas l’habitude. En 2012, la simple présence de notre pays à ce niveau aurait suffi à notre bonheur. Qui aurait cru que quatre ans plus tard, nous aurions les moyens de viser la victoire finale ?

Car objectivement, la Belgique peut remporter cet euro. Considérant qu’avec les qualités dont elle dispose, elle peut en un match battre n’importe laquelle des vingt-trois autres nations engagées dans la compétition. Pour autant, l’histoire n’est pas écrite à l’avance. Au-delà des puissances en présence, il y a aussi le mental. N’oublions pas le sort, qui peut lui aussi influencer le cours d’un match. Un penalty, un carton rouge, une erreur individuelle, une faute oubliée par l’arbitre, sont autant d’éléments qui peuvent faire pencher la balance. Rappelez-vous de la dernière coupe du monde. Les Belges seraient-ils arrivés jusqu’en quart de finale si Marouane Fellaini n’avait pas égalisé face à l’Algérie en match d’ouverture ? Parallèlement, les favoris espagnols seraient-ils rentrés précipitemment chez eux s’ils avaient pu inscrire le but du 2-0 dans leur match face aux Pays-Bas ?

Si les Diables veulent faire un bon euro, il faudra donc être prêt dès la première minute de la première rencontre. Une joute initiale qui aura déjà une belle gueule de finale, face à un adversaire dont les qualités et ambitions n’ont rien à envier aux nôtres : L’Italie.

 

L’Italie : Qui veut voyager loin ménage sa monture.

 

 

Les triples champions du monde transalpins ont la fâcheuse tendance de débuter leurs tournois à bas régime. Mais dès qu’ils passent l’étape des groupes, plus rien ne semble les arrêter. Jugez plutôt :

  • Euro 96 en Angleterre : élimination en poule (adversaires : Allemagne, République tchèque, Russie)
  • Euro 2000 en Belgique et Pays-Bas : ils atteignent la finale et sont battus par la France.
  • Euro 2004 au Portugal : élimination en poule (adversaires : Danemark, Suède, Bulgarie)
  • CM 2006 : Les Italiens sont champions du monde (victoire en finale face à la France)
  • CM 2010 : élimination en poule (adversaires : Slovaquie, Paraguay, Nouvelle-Zélande)
  • Euro 2012 : ils atteignent la finale et sont battus par l’Espagne.
  • CM 2014 : élimination en poule (adversaires : Angleterre, Uruguay, Costa Rica)

Ajoutons deux éliminations sans gloire en 1/8e de finale (CM 2002, Euro 2008) et une autre en 1/4 face aux futurs champions du monde français en 1998.

 

Pas la meilleure Italie de tous les temps

 

 
 

Sur papier, l’équipe actuelle n’est sans doute pas la meilleure de son histoire. Certes, elle a dans ses cages l’un des meilleurs gardiens au monde, Gigi Buffon, toujours au top malgré ses 37 ans. Certes, sa ligne arrière est basée sur celle de la Juventus (Chiellini – Barzagli – Bonucci), qui est l’une des meilleures en Europe. Mais devant, on est loin des Baggio, Vieri, Inzaghi ou Del Piero d’antan. Même des joueurs comme Ravanelli, Casiraghi ou Signori, jadis cantonnés au rôle de fiers lieutenants, seraient des titulaires indiscutables devant les Zaza, Pellè, Eder ou Okaka d’aujourd’hui. D’ailleurs, le fait que la squadra rappelle un joueur exilé en Jupiler League témoigne bien de cette carence en arguments offensifs. Cela étant dit, cette équipe dispose tout de même d’atouts non négligeables. Aucun des joueurs précités n’est un bras cassé, loin s’en faut. Et outre les qualités individuelles, l’Italie a l’expérience des grands rendez-vous, et possède une intelligence de jeu hors norme.

 

L’objectif des Diables Rouges : être présents dès le coup d’envoi

 

Lors de la dernière coupe du monde, notre équipe a pataugé durant septante minutes, avant de sortir de la mélasse. Cette fois, il ne faudra pas tergiverser. Tout d’abord, les diables devront garder le contrôle du ballon. En possession, l’italie évolue sereinement. En revanche, elle peut rapidement perdre son calme lorsqu’on l’empêche de développer. Contrairement à l’Algérie, l’adversaire ne se contentera pas de bâtir un mur devant sa cage et de partir en contre : on peut compter sur les Italiens pour jouer leur chance à fond. Les Belges devront travailler sur les reconversions défensives, et le pressing du porteur du ballon. Il faudra aussi faire preuve de patience. Un 0-0 à la pause n’est pas un mauvais résultat. Pas plus qu’un nul final ne sera synonyme d’échec. Le principal étant d’éviter une défaite qui nous mettrait sous pression pour les rencontres suivantes. Que nous analyserons dans un prochain article.

 

France – Belgique, la bonne histoire belge

France 3 - 4 Belgique

Ils sont rares les matchs amicaux si riches en intensité et enseignements. De fait, ce France – Belgique du 7 juin 2015 aura sa place dans les livres d’histoire de l’Union Belge.

Des supporters des Diables Rouges nombreux dans la capitale française

La partie commence bien avant le coup d’envoi. Il est environ midi lorsque les premiers cars belges se rangent en file dans l’avenue François Mitterrand, à quelques pas du Stade de France. Et dans les rues, les supporters noirs-jaunes-rouges se font déjà remarquer, à l’heure où les Français terminent seulement de regarder « Téléfoot ». Aux douze coups de midi se font entendent les premiers chants à la gloire des Diables, suivis des premiers gentils colibets à l’égard de nos éternels rivaux français. Les rencontres entre nos deux pays ne sont jamais vraiment sans enjeu.

De l’allée des bus au Stade de France, chaque carrefour compte déjà sa poignée de stewards dont le rôle est de nous indiquer le chemin à suivre, fermement si besoin. Il n’est pas question de s’aventurer seul dans ces rues de banlieue parisienne, pourtant moins inhospitalières que ce qu’on en dit. Alors que de nombreux fans belges partent visiter la ville lumière, d’autres font déjà le siège à Saint-Denis. Tout ce petit monde se rejoint au Stade aux alentours de dix-huit heures, partageant liesse et chants autour d’une bonne Heineken à neuf euro vidange comprise – car oui, la bataille de la bière, nous l’avons gagnée depuis bien longtemps.

Un grand spectacle au stade de France

Nous décidons de gagner nos sièges à quelques minutes du coup d’envoi. Et là, on se rend compte à quel point la FFF a le sens du spectacle. Le match est présenté par un ancien animateur radio reconverti en speaker officiel (elle est loin l’époque du Star System), mais la clameur ambiante dans la tribune visiteurs nous empêche de distinguer la moindre de ses paroles. Après le passage sur la pelouse d’une fanfare très propre sur elle mais tout aussi inaudible, le compte à rebours est lancé sur l’écran géant du stade. Les joueurs français s’y succèdent au sein d’une cinématique hollywoodienne, où chacun d’entre eux forme un chiffre avec ses doigts, de dix à zéro. On sent que le metteur en scène leur a demandé d’accentuer leur regard guerrier, et de fait, c’est peut-être la seule fois de la soirée où ils sembleront réellement menaçants. L’entrée des équipes est spectaculaire, sous la cadence de milliers de drapeaux aux couleurs de la république. Ne restent plus que les hymnes nationaux, une brabançonne discrète et une marseillaise applaudie par la tribune belge – Marc Wilmots appréciera.

Une première mi-temps à l’avantage des belges

Enfin, la rencontre peut commencer. Dans les dix premières minutes, la Belgique recule à bon escient, semblant jauger son adversaire, comme Rocky Balboa qui encaisse volontairement les coups pour mesurer la résistance qu’il sera nécessaire de déployer. Et puis, elle passe à l’offensive, et de quelle manière. A notre retour, on nous dira que la question du hors-jeu a fait grand débat sur TF1. D’où nous sommes placés, c’est-à-dire à l’autre bout du terrain, nous ne voyons que deux choses : une défense française qui lève le bras et arrête de jouer, et un grand chevelu qui envoie la balle dans les filets. C’est 0-1, et nous sommes plus de 5000 à sauter de joie. Sur le terrain comme en tribune, les Belges mettent à mal des Français peu inspirés. Et lorsque Fellaini réitère pour le 0-2, on n’entend plus chanter les bleus et blancs. C’est sur ce score que survient la mi-temps, pause-pipi et arrêt au bar où, déjà frustrés, nos voisins ont remplacé la bière par de la « NA » tout aussi infecte et coûteuse.

Les Diables ont marqué 4 buts aux bleus…

Dès la reprise, nous reprenons en coeur un hymne qui nous a tant bassiné les oreilles de 1998 à 2002 : « et un, et deux, et trois – zéro ». Et il suffisait de demander. D’une splendide frappe croisée, Nainggolan peaufine la domination belge. On n’ose trop croire à ce scénario idéal, dont la saveur est déjà comparable à celle d’une victoire à l’euro. C’est en se pinçant, et en observant les moues déconfites dans la tribune d’à côté, qu’on s’aperçoit que tout cela est bien réel : les Diables dominent le champion du monde 1998, et tiennent enfin un match référence contre une grande nation de football. Comment ce moment précis pourrait-il être plus délectable ? Tout simplement, en devenant la première équipe à venir inscrire 4 buts au Stade de France. Tuant ainsi dans l’oeuf l’espoir adverse, en creusant à nouveau l’écart juste après avoir esquissé un semblant de faiblesse, lors d’un penalty imaginaire accordé aux bleus. Et nos voisins de se rasseoir, alors qu’ils s’étaient à peine levés. La suite du match se vit en tribune, avec un kop belge qui concocte des chants avec beaucoup de catharsis et une pincée de sarcasme. Les supporters français se divisent, entre les bons joueurs qui nous félicitent, et les autres qui n’ont que leur étoile à placer dans la balance, comme si l’histoire du football s’était arrêtée le 12 juillet 1998.

Allez, on l’avoue. Durant les arrêts de jeu, on a eu peur que la magie ne s’arrête. Les buts de Fekir et Payet ne sont pas immérités, car parmi les nôtres, certains ont déjà l’esprit sous la douche. Avec le recul, c’était peut-être le prix à payer pour que perdurent les bonnes relations entre nos deux pays. Dans son interview d’après match, Willy avouera ne pas avoir souhaité que cela tourne en correction ; Leander Dendoncker n’en appréciera que davantage sa montée au jeu.

A retenir:

Surclasser l’hôte et l’un des favoris du prochain euro, sans son capitaine habituel, ni le meilleur joueur de Bundesliga. On viendra encore dire que le classement FIFA est juste là pour faire joli.

Pour sa première rencontre en tant que titulaire, Jason Denayer s’est imposé en patron. Et il n’a que 19 ans. La succession de Vincent Kompany ne devrait pas poser de problème.

Le 27 juin dernier, Radja Nainggolan était déjà en vacances lorsque Steven Defour prenait un rouge contre la Corée du Sud en coupe du monde. A ce sujet, le coach se défend, en disant avoir emmené en priorité ceux qui avaient participé à la campagne qualificative. Dont Adnan Januzaj, donc… Bref, cela fait quatre ans qu’on répète que le ninja a sa place dans l’équipe. Et ça fait du bien d’avoir raison.

Belgique – Chypre : 5-0 rien à redire (et pourtant, on a cherché)

Belgique - Chypre 5-0 diables rouges

 

Ne le cachons pas : nous avons tous redouté ce premier match de l’année contre les modestes Chypriotes. A cause des dernières rencontres de 2014, qui nous avaient laissé sur notre faim, ou d’événements extra-sportifs apparus depuis lors, enclins à noircir l’ambiance au coeur de l’équipe belge. Hantés par de mauvais souvenirs, nous avons craint que la succulente mayonnaise ait subitement pris un goût d’eau de javel. Mais les Diables nous ont rassuré de la plus belle manière, par un football qui alliait sobriété et efficacité.

Des Diables entre maitrise et sagesse

On lit que l’ouverture du score a tardé à venir. Elle est pourtant arrivée plus tôt que lors du match face à Andorre. Et depuis la dernière coupe du monde, on sait que les Belges ne sont pas pressés de marquer. On lit que l’envie était moindre en début de seconde mi-temps. Mais cela ne se conjugue-t-il pas avec une certaine sagesse, la volonté de garder le score quand il est favorable? D’autant que lorsqu’ils se sont remis à accélérer, les Diables ont inscrit trois nouveaux buts. Une telle maîtrise du rythme est bien digne d’un top 3 mondial. On lit, enfin, que l’adversaire n’était pas à la hauteur. Certes, il y avait beaucoup de blessés dans les rangs chypriotes. Mais l’envie qui anime les remplaçants est la même que celle qui avait permis aux titulaires d’aller chercher la victoire en Bosnie, il y a quelques mois.

Fellaini et Hazard en leaders des Diables Rouges

Merci Marouane Fellaini #belcyp Belgique Chypre

© Belgian-team (création graphique Antonin Kaminski)

Fellaini fut élu homme du match. C’est amplement mérité, et le nombre de buts inscrits a parlé pour lui. Il faudrait néanmoins avoir la possibilité d’accorder cette distinction à l’ensemble de l’équipe, lorsqu’aucun de ses maillons n’a montré la moindre faille. Si nous devions toutefois accorder une gommette, elle irait à Eden Hazard. Le numéro dix nous a régalé par son tempérament et son jeu en mouvement, en mode « manette de console » (droite – gauche- avant – bas). Créant le danger devant mais sachant aussi descendre pour récupérer des ballons, Eden n’a pris que des bonnes décisions, et a inscrit un but reluisant d’aisance et de technique.

Un effectif pléthorique à disposition de Marc Wilmots

En terme de sélection, Marc Wilmots dispose d’un choix impressionnant. On craint le jour où il n’y aura aucun blessé, car cela voudra dire que l’un ou l’autre joueurs méritants ne pourront être repris, faute de place – c’est probablement ce qui arrivera lors du prochain euro. La constatation vaut aussi pour le onze de départ, cela même si le coach ne déroge pas à son 4-3-3 tant apprécié. Un coach qui ce samedi a décidé d’inover, avec une ligne axiale Nainggolan – Witsel – Fellaini. Le résultat fut flamboyant, car si les deux premiers jouent si bien ensemble, et si le second affirme son régime à l’été 2016, les favoris au titre n’ont qu’à bien se tenir.

Ces Jeunes qui frappent à la porte de l’équipe nationale belge

A noter deux autres inovations, sous forme de bienvenues aux nouveaux : les premières minutes en diable de Yannick Carrasco (sans nulle doute un élément d’avenir), et Michy Batshuayi (qui va éprouver beaucoup de difficultés à conserver son ratio buts marqués / temps de jeu). La venue de nouveaux joueurs apporte toujours un vent de fraîcheur, et permet à une équipe de ne pas se refermer sur elle-même.

 

En conclusion, on a beau avoir cherché, il n’y a pas grand chose à redire. Après cette démonstration, c’est l’esprit serein que nous ferons le déplacement en Israël.

Les Diables Rouges à la découverte de l’équipe de Chypre

Chypre équipe nationale football

Chypre, c’est un peu comme la physique cantique : on sait que ça existe, mais on n’en connait pas grand chose. Rien que le fait de situer ce pays sur une carte mériterait à lui seul d’utiliser le 50/50 et l’avis du public. Pourtant, ce pays insulaire de l’est de la Méditerranée possède quelques points communs avec notre royaume.

Chypre, pays européen à la limite du Moyen Orient.

Comme la Belgique, Chypre est politiquement rattachée à l’Europe, et membre de l’Union Européenne. Le pays a intégré la zone euro le 1e janvier 2008. Comme la Belgique, Chypre connait des problèmes avec sa partie nord séparatiste, autoproclamée « République turque de Chypre du Nord » depuis 1983. Une nation qui, à l’exception de la Turquie, n’est pas reconnue par la communauté internationale.

Chypre, l’éternel jobber européen.

Comme la Belgique, Chypre a connu une longue période de disette footballistique, ne s’étant plus qualifiée pour un tournoi majeur depuis … pardon, ne s’étant jamais qualifiée pour un tournoi majeur, depuis sa première participation au tour préliminaire de la Coupe du Monde 1962. Ses derniers faits d’armes sont une victoire 5-2 face à l’Irlande en 2006, un match nul 4-4 au Portugal en 2010, et une victoire 1-2 en Bosnie en septembre dernier. Malgré ces quelques instants de gloire, les ambitions du football chypriote restent ternes, le pays réussissant rarement à se hisser au-dessus de la dernière ou de l’avant-dernière place de ses groupes de qualification successifs. Ces pauvres performances renvoient cette nation dans le ventre (très) mou du classement FIFA, dont elle occupe le 85e rang.

Chypre, un pays qui ne partage pas ses footballeurs.

A l’heure où l’arrêt Bosman a transformé les grands clubs européens en équipes cosmopolites, on remarque que le footballeur chypriote s’exporte paradoxalement peu. La grande majorité des joueurs évoluent dans le championnat local, que ce soit à Larcana (AEK), Limassol (Aris, Apollon et AEL), ou Nicosie (APOEL et Omonia). Sur le continent, on connait surtout l’APOEL Nicosie, où évolue le gardien belgo-espagnol Urko Pardo, et qui en 2012 a réussi la performance d’atteindre les quarts de finale de la Champion’s League. Les nostalgiques se souviendront de l’Anorthosis Famagouste, qui avait manqué de peu d’éliminer le Lierse de la même ligue des champions en 1997 (victoire 2-0 à l’aller, et défaite 3-0 au retour chaussée du lisp). Oui, les plus jeunes d’entre vous me prendront pour un fou, et pourtant, le Lierse est bien allé en Champion’s League.

Et pourtant, il ne s’agira pas d’un match facile…

Ne soyons pas dupes, la victoire de Chypre en Bosnie ne leur est pas montée à la tête, et ils ne viendront pas à Bruxelles pour faire le jeu. Il est fort à parier que les Diables devront à nouveau s’armer de pioches pour s’attaquer au mur que l’adversaire bâtira devant ses cages. Patience et sagesse seront les bases d’une victoire indispensable, car ce match est bien à ranger dans la catégorie « si on ne gagne pas, c’est même pas la peine d’aller à l’Euro« .

Les Diables ont battu Chypre six fois en sept rencontres.

Sept, c’est le nombre de fois où nos Diables ont rencontré l’équipe de Chypre, la première de ces joutes datant de 1980. Hormis un match nul à Nicosie le 15 novembre 1995 (1-1, but de Gilles de Bilde), nos Diables ont remporté les six autres rencontres, mais jamais sur des scores fleuves – la plus grande victoire étant un 0-3 e février 1993. La rencontre de ce samedi sera la première du siècle entre les deux pays.

Sélection pour les matches contre Chypre et Israël : Première pour Batshuayi

selection Diables Rouges Chypre et Israël

La sélection de Marc Wilmots pour les matchs face à Chypre et Israël ne réserve pas de réelle surprise. Malgré les récentes critiques, le coach national appuie son crédo : limiter les rotations pour privilégier la cohésion. Cette philosophie explique la sélection de cadres qui ne sont pourtant pas dans la forme de leur vie, tels Dries Mertens, Moussa Dembele ou Christian Benteke.

 
 

Au poste de gardien, la concurrence est fortement limitée

Ce n’est pas Jean-François Gillet qui dira le contraire, lui qui semble avoir définitivement récupéré son poste de second suppléant après des mois de suspension, et malgré un transfert dans un modeste club de Serie B italienne.

Et moi alors ?

Koen Casteels, qui tarde à récupérer de sa blessure de 2014, et Sammy Bossut, rentré dans le rang en même temps que son club, doivent revoir leurs ambitions à la baisse. Quant à Silvio Proto, il ne montre plus réellement l’ambition de postuler.

 
 

En défense 6 centraux pour 2 latéraux

Vanden Borre et Pocognoli payent leur méforme et laissent leur place aux Brugeois Thomas Meunier et Laurens De Bock, qui explosent en ce début d’année. Une décision somme toute logique. Quant à Laurent Ciman, son exil en MLS ne l’empêche pas de garder la confiance du coach, et c’est tant mieux. Denayer est à nouveau convoqué en équipe A, il finira bien par gagner sa première cap. Kompany, Alderweireld, Lombaerts et Vertonghen sont indispensables.

Et moi alors ?

La presse attendait le come back d’Olivier Deschacht, quatre ans après sa dernière cap. On souhaite vraiment qu’il n’y a pas cru.

 
 

Au milieu, carte de membre Diable Rouge obligatoire

Defour fait son retour et remplace son coéquipier mauve Dennis Praet, pas encore totalement « fit ». Witsel est indéboulonable, De Bruyne marche sur le monde, Chadli empile les bonnes prestations. Nainggolan râle, mais il est titulaire au sein du 2e club de Serie A (bientôt 3e). Dembélé et Fellaini ne sont peut-être pas en forme, mais voilà, ils ont la carte de membre du club.

Et moi alors ?

Avec ses 9 assists et 5 goals en Bundesliga, l’ancien soulier d’or Thorgan Hazard aurait mérité sa place, contre un Dembele peu à l’aise cette saison.

 
 

En attaque, on prend tout le monde!

On pensait que Wilmots allait faire un choix entre la continuité (Origi) et la forme du moment (Batshuayi). Le coach n’est pas homme à déroger à ses principes. Mais s’il ne prenait pas le second, qui cartonne à l’OM, il s’attirait les foudres de la presse. Alors il prend les deux, comme ça tout le monde est content. Numériquement, Michy prend la place de Januzaj, monsieur je-ne-connais-pas-la-pression, mais qui cette saison connaît un peu trop le banc de touche et la tribune. Mertens, Benteke et Eden Hazard peuvent se trouver les yeux fermés. Dans un bon jour, Lukaku reste capable de battre l’adversaire à lui seul. Derrière ceux-là, Yannick Carrasco espère enfin recevoir la chance qu’il mérite.

Et moi alors ?

Nous pourrions mentionner Tom de Sutter, un vrai renard de surface qui est dans la forme de sa vie. Mais à bien regarder, ce noyau-là présente un tout petit excédent d’attaquants de pointe. Pourquoi ne pas se passer de l’un ou l’autre, et inviter un Bjorn Engels, ou un Youri Tielemans, qui à moins de se taper un claquage à la « Tom de Mul« , finiront bien par rejoindre l’équipe un jour ou l’autre ? Réponse, aussi limpide que fatidique : parce qu’il faut à tout prix éviter les tensions, les « oui mais », les débats stériles qui n’amènent rien sur le terrain. Reste au coach l’épineux choix de l’attaquant de pointe, entre Batshuayi, Benteke, Lukaku ou Origi.

 

La semaine des Diables 16/02/2015

La semaine des diables 16/02/2015

A six semaines des prochains matchs des Diables face à Chypre et Israël, il est de nouveau temps de sonder la forme actuelle de nos Diables préférés !

 
 

Kevin de Bruyne prêt pour le top mondial

 

Il est sans conteste le diable de ce début d’année. Après avoir donné le tournis à la défense du Bayern fin janvier, il a remis le couvert quelques jours plus tard, en inscrivant un doublé contre Hoffenheim. En fait, il ne se passe pas un match sans qu’il ne marque ou ne fasse marquer, si bien qu’avec 8 buts et 12 assists, il est tout simplement le joueur le plus décisif de toute la Bundesliga. Titulaire indiscutable de Wolfsburg (il a joué tous les matchs cette saison), le divin rouquin s’inscrit dans un collectif impressionnant, dont il est l’électron qui décapsule les défenses adverses, grâce à sa technique et sa vivacité. Et ce n’est pas une amende de 20,000 euro, infligée pour avoir insulté un ramasseur de balles de Francfort, qui viendra ternir ce tableau. En ce moment, Kevin de Bruyne a tout simplement le niveau du top mondial.

 
 

Des propos de Romelu Lukaku crééent la polémique à Everton.

 

Il faut parfois tourner sa langue très longtemps dans sa bouche avant de parler. Romelu Lukaku aurait du s’en souvenir, au moment de déclarer qu’il avait l’ambition un jour de rejoindre une équipe du Top. Les fans ont ainsi moyennement apprécié que leur attaquant vedette ne considère par Everton comme tel. Certains l’ont fait savoir en lançant une pétition pour réclamer son départ. Allez Romelu, claque deux ou trois buts lors des prochains matchs, et ils t’aimeront à nouveau !

 
 

Depuis son retour, Christian Benteke marque peu.

 

Parlant de retour de blessure, Christian Benteke tarde à retrouver son meilleur niveau avec Aston Villa. Il n’a en effet inscrit que 3 buts en 18 rencontres. Son entraîneur, Paul Lambert, qui lui avait renouvelé toute sa confiance, l’a pourtant placé sur le banc lors de la réception de Chelsea à Villa Park (1-2). Un coach à qui, cette semaine, la direction du club a montré la porte. Mais quoi qu’il en soit, Christian va devoir batailler ferme pour redevenir l’ennemi numéro un des défenses de Premier League.

 
 

Simon Mignolet reprend du poil de la bête.

 

Pour Simon Mignolet, l’hiver se termine mieux que ce qu’il n’avait commencé. Critiqué de toute part pour ses prestations peu inspirées, le gardien N°2 des Diables est entrain de prouver qu’Anfield Road n’a finalement pas besoin de se chercher un nouveau keeper. Depuis le début de l’année, il empile les clean sheets et les arrêts déterminants. Après sa prestation 3 étoiles face à Tottenham, l’ex-attaquant des Reds Michael Owen a salué sa « grande force mentale », et son aptitude à réagir après avoir subi la foudre des critiques. Puisse ce retour en grâce lui faire retrouver toute sa confiance !

 
 

Axel Witsel en route vers l’Italie ?

 

Le mercato est terminé, mais les rumeurs n’ont pas pour autant cessé d’enfler. Ainsi, plusieurs sources font état d’un intérêt de la Juventus pour Axel Witsel. La pierre angulaire du 11 de Wilmots serait la solution de remplacement idéale en cas de départ de Paul Pogba. Affaire à suivre…

Toujours en Italie, on apprenait que Gabi Mudingayi avait retrouvé de l’embauche dans le club de Cesena, qui cette année, joue la relégation en Serie A. Une bonne nouvelle pour cet ancien de La Gantoise, Torino, la Lazio, Bologne ou de l’Inter.

Ce que nous attendons de la cuvée 2015 des Diables Rouges

Attentes Diables Rouges 2015

Au premier janvier, à l’heure où sonnent les douze coups de minuit, il est de coutume de se souhaiter le meilleur pour la nouvelle année.
N’ayant pu faire la bise à tous les Diables lors du réveillon de la Saint-Sylvestre, nous leur adressons ici nos meilleurs souhaits. Et spécialement pour vous chers lecteurs, voici en détail ce que nous pouvons attendre de cette équipe belge au cours des douze mois à venir.

 

Des Diables malins et conquérants

Tunisie, Suède, Algérie, Corée du Sud … en 2014, nombre d’adversaires, qualitativement dépassés par nos Diables, n’ont trouvé que l’antijeu pour tenter de leur résister. Souvent aux dépends de leurs mollets, voire de quelques mois de leur carrière – inutile de demander à Anthony Vanden Borre ce qu’il en pense. Devant notre télé, nous nous dressons, nous agitons, crions à l’arbitre de renvoyer ces malotrus au vestiaire, en ajoutant peut-être l’un ou l’autre nom d’oiseau. Nous ne réalisons pas encore que ces situations injustes sont le quotidien des meilleures nations mondiales, dont nous faisons à présent partie. Il va donc falloir apprendre à les dépasser. Anticiper les mauvais gestes, mais aussi les placements et déplacements, des adversaires comme des coéquipiers. Gagner en confiance, tenter des choses, tout en gardant cet esprit d’équipe qui nous a permis de rejoindre le top mondial. C’est ainsi que les Diables éviteront les pièges, progresseront encore, et empileront les victoires jusqu’à l’Euro 2016.

 

L’émancipation d’Eden Hazard

En 2014, certains ont reproché à Eden Hazard d’avoir raté sa Coupe du Monde, tout simplement car il lui a manqué ce damné « match référence ». Une rencontre où il aurait retourné la défense adverse à lui tout seul, comme il a l’habitude de le faire pour Chelsea. N’en déplaise à ses détracteurs, Eden a tout de même été décisif, en distribuant des assists à Dries Mertens face à l’Algérie, et Divock Origi contre la Russie. Evidemment, au vu de ses étincelantes prestations en club, on attend de lui qu’il soit en permanence au-dessus du lot lorsqu’il porte les couleurs nationales. Aujourd’hui, il s’affiche indéniablement comme un des meilleurs attaquants de la planète. A part Messi ou Ronaldo, il n’y a plus guère de monde au-dessus de lui. Avec Wilmots, il a trouvé un coach qui l’aime, le comprend et le respecte. Alors nous sommes convaincus qu’en 2015, Eden trouvera sa place au sein du collectif belge, comme décapsuleur de défenses, et leader alternatif à Vincent Kompany.

 

La confirmation Radja Nainggolan

Jadis, Alberto Zaccheroni disait que « si la Belgique pouvait se passer de Johan Walem, elle serait championne du monde ». Que dirait aujourd’hui Rudi Garcia de Radja Nainggolan ? La question se pose-t-elle vraiment ? Polyvalent, déroutant, sûr de lui balle au pied, le « ninja » est devenu indispensable à Rome, et fait partie du gotha des meilleurs milieux européens. En équipe nationale, il a prouvé qu’il pouvait assurer un rôle de pierre angulaire en l’absence d’Axel Witsel. Mais les deux guerriers pourraient aussi jouer ensemble. Vraiment, on ne comprendrait pas que 2015 ne soit pas, enfin, l’année de l’avènement de Nainggolan chez les Diables. Avec tout le respect que nous avons pour Steven Defour, il n’y a tout de même pas photo actuellement.

 

Le rassemblement des médias nationaux derrière l’équipe nationale

Entre les rumeurs douteuses, les critiques personnelles et la révélation d’épisodes de leur vie privée, la presse belge n’a pas toujours épargné sa meilleure équipe nationale depuis plus de vingt ans. A croire que certains journalistes regrettent l’époque du laxisme, des stades vides, et de la 60e place au ranking FIFA. Ouvrez les yeux les gars, nous sommes 4e, nos joueurs sont des étoiles mondiales, soutenues par un public uni. Et le plus important : ils ont la volonté de le lui rendre à chaque match. Qui aurait rêvé d’un quart de finale de CM, il y a encore 5 ans ? Alors n’avez-vous pas mieux à faire que de semer le doute ou propager la zizanie à cause de stupides déboires amoureux ou d’un malheureux 0-0 ? Attention, nous n’appelons pas à museler la presse : celle-ci doit garder son indépendance et sa capacité à soulever les interrogations lorsqu’elles se posent. Nous regrettons simplement que certains insistent sur les erreurs, aux dépends des aspects positifs, et fassent la part belle à des infos privées qui n’intéressent pas les fans de foot. On a attendu assez longtemps pour rêver à nouveau ensemble, alors ne venez pas tout gâcher maintenant.

 

Le come back de Jonathan Legear.

Décevant à Malines, insuffisant à l’Olympiacos, indésirable à Blackpool, on se demande comment cet ancien grand espoir va pouvoir se relever après ces 3 échecs successifs. Et si 2015 était l’année de sa renaissance ? Après s’être isolé tout l’hiver dans un monastère tibétain, Jonathan nous revient métamorphosé. Complètement fit, il signe à Charleroi à deux matchs de la fin de la phase classique, score cinq fois et qualifie les zèbres pour les PO1. Là, il s’affirme comme patron de l’équipe, empile buts et assists, et offre au RCSC la 2e place du championnat. Wilmots cède à la pression populaire et l’emmène à Cardiff où, le 12 juin, il écrit un récital et permet aux Diables de l’emporter 0-4 face aux Gallois. Parallèlement, Jonathan prépare l’examen d’entrée au Premier Cycle en Ingénieur Civil à l’Université de Liège. Examen qu’il réussit alors que la veille, il marquait le but de la victoire des Zèbres en barrage de Champion’s League face à l’AC Milan. Un club qu’il rejoindra d’ailleurs au mercato hivernal de 2016, juste après avoir remporté le Soulier d’Or, et passé la nuit du réveillon parmi les « Responsible Young Drivers ». Vraiment, nous sommes convaincus que 2015 sonnera comme la renaissance de Zona.

La semaine des Diables 22/12/2014

La semaine des diables #7

Habituellement, la fin d’année est la période où l’on jette un œil dans le rétroviseur, pour se remémorer le meilleur de ces derniers mois. A coup sûr, la Coupe du Monde des Diables Rouges restera comme le souvenir le plus marquant de l’année. Certains ont critiqué la qualité du jeu, d’autres étaient déçus de ne pas avoir fait mieux que nos ainés de 1986. Mais il y a un an jour pour jour, nous aurions tous signé pour un quart de finale face à l’Argentine de Lionel Messi. En 2018, nous prendrons notre revanche sur le surnaturel lutin argentin. En attendant, la vie reprend son cours, et celle de certains diables ne manque pas de piquant … jugez plutôt :

Lentement mais sûrement, Christian Benteke retrouve son meilleur niveau.

Acheté à Genk contre 8 millions d’euro à l’été 2012, Christian Benteke avait inscrit 23 buts lors de sa première saison à Aston Villa. Très désireux d’évoluer dans un club plus huppé, il avait finalement resigné en juillet 2013. En mars dernier, une blessure au tendon d’achille l’avait éloigné des terrains pendant 6 longs mois, et privé de la Coupe du Monde au Brésil. Depuis son retour, le striker enchaine les bonnes performances, et participe grandement au regain de forme de son équipe. Ce samedi, un nouveau but de ses œuvres a permis de conquérir le nul face à Manchester United, qui restait sur 6 victoires d’affilée en Premier League. Avant ce match, notre compatriote a donné une interview au Telegraph. Morceaux choisis :

« Je me sens bien en ce moment, mais je peux encore m’améliorer. Sans vouloir prendre ma blessure comme excuse, j’ai encore besoin de jouer des matchs pour retrouver mon meilleur niveau. »

« Au début de ma revalidation, Paul Lambert (ndlr. Son coach) m’a autorisé à revenir en Belgique. La présence de ma famille fut très importante dans ces moments difficiles. Elle m’a donné la force de travailler dur pour revenir. Ma mère disait que ça aurait pu être encore pire, que je n’aurais peut-être jamais pu rejouer au football.

«  Mon père est comme moi, il n’aime pas montrer ce qu’il ressent. Mais je voyais bien qu’il était triste. Il a toujours été très critique envers moi, chaque fois qu’il me regarde jouer, il me dit que je peux faire mieux. Même lorsque je marque, il me parle des occasions que j’ai ratées. Cela m’aide à me remettre en question. »

« Ma relation avec Lambert est spéciale c’est lui qui m’a fait venir ici. Il me donne entière confiance et j’essaie de le lui rendre sur le terrain. Après ma première saison ici, j’ai commis l’erreur de vouloir partir. Aujourd’hui,. Le coach est très cool avec moi, il me donne beaucoup de liberté quand je joue, et je veux le lui rendre sur le terrain. »

A peine pensionné, Daniel Van Buyten s’ennuierait-il déjà ?

En voilà un que le ballon rond n’a pas fini de démanger. Parti à la retraite après une formidable Coupe du Monde, Daniel Van Buyten ne fait pas de secret quant à l’aspect non définitif de sa décision : il se pourrait qu’il rechausse un jour les crampons. L’été dernier, l’insistance des dirigeants anderlechtois avait failli payer, mais la peur de faire la fameuse « saison de trop » avait eu raison de l’argumentaire mauve et blanc. La semaine dernière, le carolo se voyait remettre le prix du Mérite Sportif pour l’ensemble de sa carrière. A cette occasion, il avouait que le parcours des Bruxellois en Champion’s League l’avait fait réfléchir ; s’il avait su que la qualification se jouerait à si peu de choses, sa décision aurait pu être différente… En attendant de peut-être refouler un jour un terrain de Jupiler League, ou d’ailleurs, l’ancien Munichois continue d’entretenir sa forme.

Kevin Mirallas cisaillé contre QPR : plus de peur que de mal.

Lundi dernier, Kevin Mirallas a bien cru que son abonnement à l’infirmerie venait d’être renouvelé pour quelques mois. En fin de partie face à QPR, au cours de laquelle il avait inscrit un but, l’attaquant d’Everton fut la victime d’un tacle assassin des œuvres du médian Jordan Mutch. Il y avait de quoi s’inquiéter, en voyant le Liégeois sortir sur civière, le visage décomposé par la douleur ; on a déjà vu des saisons se terminer pour moins que ça. Fort heureusement, il ne s’agissait que d’une inflammation d’un ligament externe de la cheville. Laissé au repos ce week-end, Mirallas fera son retour entre les fêtes, lors des journées du Boxing Day.

Père Noël Romelu est bien trop généreux.

Mais pourquoi diable Romelu Lukaku a-t-il marqué un but contre son propre camp, ce week-end à Southampton ? Aurait-il pris trop à cœur son rôle de Blue Santa, suite au Club Ladies Lunch organisé par Everton, où il avait débarqué par surprise, bonnet sur la tête et cadeaux sous le bras ? Ou alors, a-t-il tellement apprécié inscrire un but à Tim Howard l’été dernier au Brésil, qu’il n’a pu s’empêcher de recommencer ?

Guillaume Gillet ne quittera plus jamais le ballon des yeux.

Lors du Bastia – Rennes du 13 décembre dernier, Guillaume Gillet croyait bien avoir ouvert le score, d’une de ces patates dont il a le secret. Mais il ne faut pas vendre la lucarne avant de l’avoir dépoussiérée. Ayant détourné les yeux trop tôt, l’ancien Anderlechtois fêtait déjà son but, alors que sa frappe puissante rebondissait sur la transversale. Heureusement, il s’en est rendu compte avant d’aller embrasser son entraîneur, mais cette image assez cocasse aura tout de même fait le tour de la toile.

Ce n’était, en fait, que partie remise. Trois jours plus tard, en Coupe de la Ligue, le missile atteignait sa cible. Un pur bijou que Guillaume n’aura cette fois pas quitté des yeux.

Vers un échange Praet – Gillet entre la Jupiler League et la Serie A ?

On passe d’un Gillet à l’autre. A la recherche d’un gardien performant pour la saison prochaine, le FC Malines lorgne sur Jean-François Gillet, dont le contrat au Torino arrive à échéance l’été prochain. Mais le Liégeois d’origine a encore de l’énergie à revendre malgré ses 35 printemps. Accepterait-il de quitter l’Italie, où il vit depuis 15 ans, pour rejoindre un club de milieu de classement de Jupiler League ? Dennis Praet, le jeune prodige d’Anderlecht, pourrait quant à lui effectuer le chemin inverse : son agent a bien rencontré les dirigeants de la Juventus afin du futur de son poulain. Cependant, si transfert il y a, ce ne serait pas avant l’été prochain. Affaire à suivre.

La semaine des Diables 15/12/2014

La semaine des diables #6
 

Les Diables Rouges en compétition européenne

 

La semaine dernière, les phases de poule de la scène européenne ont livré leurs verdicts.

Parmi tous les diables engagés en Champion’s League, seuls quatre retrouveront la Reine des compétitions au Printemps prochain. Il s’agit de Yannick Ferreira-Carrasco (Monaco), Vincent Kompany (Manchester City), Eden Hazard et Thibaut Courtois (Chelsea)

Sept autres Diables iront se consoler en Europa League : Pour Radja Nainggolan (AS Roma), Simon Mignolet (Liverpool), Axel Witsel et Nicolas Lombaerts (Zenit), il s’agit sans nul doute d’une déception. Objectif atteint, par contre, pour les Anderlechtois Dennis Praet, Steven Defour, et Anthony Vandenborre, après le digne parcours des mauves en CL.

Ils rejoindront tous ceux qui en étaient déjà, et ont réussi à se dépêtrer des pièges bulgares, roumains, finnois, biélorusses ou chypriotes : Thomas Meunier (FC Bruges), Jason Denayer (Celtic), Thorgan Hazard (M’Glabach), Kevin de Bruyne (Wolfsburg), Kevin Mirallas et Romelu Lukaku (Everton), Jan Vertonghen, Nacer Chadli et Moussa Dembele (Tottenham).

En tout et pour tout, 20 Diables Rouges s’apprêtent à « passer l’hiver au chaud », et peuvent encore prétendre à un sacre européen en fin de saison !

En dehors des compétitions européennes, l’actualité de la semaine a suivi son fil, et pour certains, elle a déjà une forte odeur de mercato…
 
 

Divock Origi en panne d’inspiration.

 

La semaine ne fut pas rose pour tout le monde ! Contrairement aux précités. Divock Origi a connu la fin de son parcours européen, lors d’une soirée cauchemardesque. Non seulement, son club Lille a été sèchement battu par Wolfsburg (0-3), mais en plus, il a eu le malheur de rater un penalty en fin de rencontre. Un camouflet d’autant plus difficile à encaisser qu’il n’a plus scoré depuis plus de 920 minutes. On peut sans doute y voir le revers de la médaille estivale : la coupe du monde l’a certes révélé, mais elle l’a aussi fatigué, et privé de préparation adéquate. Quant aux sifflets de son public, ils n’ont pas arrangé les choses … de quoi provoquer l’ire de son pote et adversaire du soir, Kevin de Bruyne, qui après la rencontre a déclaré : « Divock ne mérite pas ça. Je comprends la frustration des supporters, mais il n’a que 19 ans. Les fans feraient mieux de regarder les joueurs plus expérimentés. » Méditez donc cela, messieurs les supporters lillois !
 
 

Thibaut Courtois au firmament du sport belge.

 
Ce dimanche, Thibaut Courtois a remporté sans surprise le prix du sportif belge de l’année. Fait plus étonnant, il est le premier footballeur à obtenir cette distinction, depuis sa création en 1967. Il n’a, on peut le dire, laissé guère de choix au jury : champion d’Espagne, finaliste de Champion’s League, Quart de finaliste de la Coupe du Monde, titulaire indiscutable du leader actuel de la Premier League. Tout le monde s’accorde à dire qu’il fait partie des meilleurs, même si l’opinion internationale lui préfère encore Manuel Neuer. Une suprématie que le géant limbourgeois remet en cause, lors d’une interview accordée au Nieuwsblad, affirmant que l’Allemand attire surtout l’attention grâce à ses dribbles. Ces deux-là pourraient nous donner un très beau duel à distance lors de ces prochains mois… jusqu’à se rencontrer en finale de la Champion’s League ?
 
 

Radja Nainggolan impose son style en Serie A.

 
Impossible de terminer un emballage cadeau sans une bonne paire de ciseaux, et on peut compter sur Radja Nainggolan pour la fournir. D’une divine acrobatie, le ninja a mené les siens au succès, sur le terrain de la Genoa (0-1). Une victoire qui permet aux Romains de revenir à 1 point de la Juventus. L’AS garde toutes ses chances de remporter le scudetto, un titre dans lequel Nainggolan serait grandement impliqué. Celui qui ces dix dernières années, a grimpé tous les échelons du football italien, suscite déjà maintes rumeurs pour le prochain mercato hivernal. En Angleterre, certains pensent qu’il est l’homme dont Brendan Rogers aurait besoin pour remettre Liverpool sur de bons rails … affaire à suivre ?
 
 

Dans le creux, Simon Mignolet va devoir réagir.

 
On reste à Anfield, où ce dimanche, l’ancien Trudonnaire a fait connaissance avec le banc. Une série d’erreurs et prestations en demi-teinte ont poussé le même Brendan Rogers à titulariser son gardien réserviste Brad Jones. Une décision qui peut surprendre, car ce dernier n’avait plus joué depuis 18 mois, et il s’agissait tout de même d’une joute contre les éternels rivaux de Manchester United. Il est toutefois acquis que les Reds chercheront à renforcer ce poste durant le mercato hivernal. Mignolet va devoir batailler ferme pour retrouver sa place entre les perches, mais aussi grâce aux yeux de l’opinion. Et bien que précipité, un départ ne serait pas à exclure.
 
 

Le prêt de Toby Alderwereld bientôt terminé ?

 
Après une demi-saison peu convaincante à Madrid, Toby Alderwereld s’est complètement épanoui à Southampton. Titulaire indiscutable de la défense centrale, il est un artisan de la très bonne saison actuelle des Saints. C’est pourquoile manager Ronald Koeman prévoit de l’arracher définitivement à l’Atletico, en levant anticipativement l’option qui le lie toujours aux colchoneros. Le faible prix de la transaction (6,3 millions d’Euro, pour un joueur d’envergure internationale) aurait déjà entériné cette décision. Toby Alderwereld bénéficie de la totale confiance de son coach, qui est allé jusqu’à le faire jouer milieu de terrain suite aux récentes défections à ce poste de Jack Cork et Morgan Schneiderlin.
 
 

Kevin Mirallas va-t-il quitter Everton?

 
C’est la question que tout le monde se pose du côté de Goodison Park. Le Liégeois de 27 ans n’a jamais caché son désir de disputer la Champion’s League, de préférence avec son club, mais qu’il pourrait envisager un départ si les toffees ne se qualifiaient pas pour cette épreuve reine. En outre, son contrat court jusqu’en 2016, et ses dirigeants préféreraient le vendre l’été, plutôt que de prendre le risque de le voir partir à terme, gratuitement. Cette info n’a pas échappé à Tottenham ni à Liverpool, qui auraient déjà contacté son agent. Toutefois, Mirallas affirme qu’en ce moment, il se sent bien en bord de Mersey, et qu’il avisera selon les événements de ces prochains mois.
 
 

Et Jan Vertonghen va-t-il quitter Tottenham ?

 
Concernant le mercato hivernal, une chose est certaine : le nom de Jan Vertonghen y sera cité. Depuis des contacts plus ou moins avancés avec le Barça, le joueur de 27 ans aspire à rejoindre un club du Top Niveau. En outre, de récentes rumeurs font état de mésentente entre lui et son coach Mauricio Pochettino. La course aux hypothèses est lancée ! Arsenal, Liverpool et Manchester United se seraient déjà renseignés, soit des équipes que le prix de 17 millions, imposé par le manager des Spurs, ne devrait pas décourager. Le Saint-Niclusien fera-t-il de vieux os à White Hart Lane ? Rien n’est moins sûr.

La semaine des Diables 8/12/2014

La semaine des diables #5

 

A l’heure où le royaume se prépare à revêtir son grand manteau blanc, à l’heure où les supporters se résignent à échanger leur écharpe contre des guirlandes, il est de coutume, comme chaque année, de s’échanger des cadeaux. Et nos Diables ne font pas exception, à la différence près que leurs sapins sont des cages, et les épines, des filets. Cette semaine, certains ont donné, d’autres ont reçu, voyons cela ensemble…

Le soutien des coéquipiers de Thomas Vermaelen

 

Indisponible pour les quatre prochains mois, pour cause de son opération aux ischio-jambiers, Thomas Vermaelen a reçu un splendide cadeau de ses coéquipiers. Lors des prémisses du derby face à l’Espanyol, Lionel Messi & cie sont montés sur la pelouse équipés d’un t-shirt portant l’inscription « Mucho animo, Thomas ». Ce qui, dans la langue de Julio Iglesias, signifie « Bon courage, Thomas ! ». Voilà un très beau geste qui sans nulle doute gonflera le moral de notre défenseur pour toute la durée de sa revalidation.

 

Axel Witsel, buteur et futur papa

Axel Witsel a offert son 3e but aux supporters du Zenit St Petersbourg, lors d’un match qui a tourné à la correction (4-0) face à Krasnodar. Pour recevoir son cadeau, l’ancien soulier d’Or devra attendre la fin du mois de mars. C’est alors que naîtra Mai-Li, sa première fille, que sa compagne et lui attendent avec grande impatience. Son entraineur l’aurait déjà autorisé à s’absenter pour assister à la naissance.

 

Kevin Mirallas à l’écran

La hotte de Kevin Mirallas est quant à elle bien remplie. Auteur de deux buts depuis son retour de blessure, le Liégeois a gratifié ses supporters d’une amusante publicité où il clarifie au moins une chose : sa reconversion à Hollywood n’est pas à l’ordre du jour…

 

Romelu Lukaku en forme

 

De cadeau, Romelu Lukaku n’en a pas reçu de la part de Joe Hart. Face au grand Rom’, l’intraitable gardien de Manchester City a sorti un arrêt qualifié de « magique » par une partie de la presse anglaise. Sans cela, Everton aurait décroché le partage dans les ultimes secondes de jeu, au lieu de revenir bredouille de l’Emirates Stadium. Ce n’est que partie remise pour Romelu qui a déjà inscrit 7 buts en Premier League cette année, dont 3 lors des 3 dernières semaines.

 

Coup du chapeau pour Jelle Vossen

De toute façon, on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Ce constat, Jelle Vossen l’a bien compris, lui qui s’est offert un retour en force ce week-end en First Division anglaise. L’ancien buteur de Genk, qui porte aujourd’hui les couleurs de Middlesbrough, n’avait plus marqué depuis le 13 avril dernier. Souvent sur le banc cette saison, il a montré à son entraineur (Aitor Karanka, ancien défenseur du Real Madrid et international espagnol) qu’il valait bien les 5 millions dépensés par les rouges et blancs pour son transfert. Ce n’est pas un, mais trois buts, que Jelle a planté au pauvre gardien de Millwall, le tout en une vingtaine de minutes, pour un résultat final de 1-5. Gageons qu’après ces premiers mois passés à stagner sur la ligne de départ, la carrière de Vossen est définitivement lancée Outre-Manche.

 

Premier but pour Thorgan Hazard

Quant à Thorgan Hazard, c’est à la Bundesliga qu’il a offert son premier but, également celui de la victoire, du lors match opposant M’Glabach au Hertha Berlin. En retour, lors de sa sortie, ses supporters lui ont offert une ovation digne des plus grands. Notons qu’il ne s’agit pas de son premier but pour ses couleurs, puisque le cadet d’Eden avait déjà trouvé le chemin des filets en Europa League. Quant au fait que le club Allemand souhaite prolonger son prêt au-delà de cette saison, c’est un secret de polichinelle…

 

2 buts en une semaine pour Eden Hazard

Parlons de Hazard, terminons par Eden, auteur de deux buts cette semaine. Le premier lors d’une remarquable victoire à Tottenham 0-3, le second en ouverture du score sur le terrain de Newcastle. Un but qui n’aura pas empêché à Chelsea de connaître sa première défaite de la saison, des œuvres de Magpies totalement déchaînés. Il semble cependant qu’à l’attaque des Blues, Eden s’entende comme cul et chemise avec Didier Drogba.

La semaine des Diables #4

La semaine des diables #4
 
 
On ne change pas une équipe qui gagne ! Comme l’année dernière, Thibaut Courtois et Vincent Kompany sont les deux Belges nominés pour figurer dans l’équipe UEFA de l’année 2014. Rappelons que vous pouvez participer au choix des onze joueurs de cette équipe, et c’est par ici que ça se passe.
Pour suivre, votre tranche d’actualité hebdomadaire sur nos Diables Rouges :

 
 

Kevin Mirallas fête son retour de la plus belle manière.

 

Après sa blessure à la cuisse, qui l’avait mis sur la touche durant de longues semaines, Kevin Mirallas a regoûté au plaisir du terrain. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces semaines d’inaction n’ont en rien entaché sa motivation. Il fête son retour le samedi 22 novembre, en tant que titulaire, lors d’un match contre West Ham (victoire d’Everton 2-1 avec un but de Lukaku). Cinq jours plus tard, il inscrit un but face à Wolfsburg en Europa League (victoire d’Everton 0-2 avec un but de … Lukaku). Enfin, ce dimanche à Tottenham, il ouvre le score pour son équipe avant que les visités ne renversent la situation (défaite 2-1 d’Everton, sans but de Lukaku). Deux buts en une semaine, pas mal pour un revenant !
 
 

« Lukaku peut devenir le meilleur joueur au monde »

 

Le striker des Diables peut voir son avenir en rose, puisque ce compliment vient de son propre entraîneur, Roberto Martinez. La gestion des toffees fut mise en cause lors du transfert du grand Romelu, à cause du montant libéré (35 millions d’Euro), et Martinez répond aux critiques par des louanges : « La Coupe du Monde lui a pris beaucoup d’énergie, et en début de saison, il n’était pas à 100%. Mais il a le potentiel pour devenir le meilleur attaquant au monde. Il n’a que 21 ans, et peut tenir un ballon, mettre la pression sur l’adversaire, il est puissant, rapide et il a le sens du but. C’est rare de trouver de tels footballeurs. Il est unique. Mais il a encore beaucoup de travail s’il veut tirer le meilleur de tout son potentiel. » Quant au principal intéressé, c’est sur le terrain qu’il est le plus habile pour répondre à ses détracteurs ; la preuve avec deux nouveaux buts cette semaine.
 
 

Vince the Prince envahit nos librairies.

 

Quelques semaines après Kevin de Bruyne, et les remous inutiles que cela aura causé, c’est au tour de Vincent Kompany de faire l’objet d’une biographie. Cette fois, l’oeuvre est entièrement signée Frank Van de Winkel, un journaliste sportif et écrivain indépendant. Ce livre reprend le parcours professionnel de Kompany, mais aussi celui de l’homme, de la recherche de ses racines congolaises à son rôle de leader dans une équipe du Top mondial. D’après nos sources (puisque nous ne l’avons pas encore lu), le récit se base davantage sur la jeunesse du capitaine des Diables, et n’est pas avare de témoignages de proches, anciens et actuels coéquipiers. De quoi convaincre les sceptiques que le coup de coude infligé à Neil Taylor lors du match City – Swansea n’était absolument pas volontaire.
 
 

Simon Mignolet critiqué par deux légendes locales.

 

Après quatre défaites à la suite, Simon Mignolet a subi les foudres de deux anciens joueurs de Liverpool, et non des moindres. C’est tout d’abord Bruce Grobelaar, gardien de Liverpool à plus de 600 reprises entre 1981 et 1994, qui affirmait que « Mignolet ne commande pas du tout sa zone. Il est pire que Dracula, car au moins Dracula sort de son cercueil de temps en temps. Lui, il ne fait que rester sur sa ligne, rien d’autre. » Grobelaar va même jusqu’à conseiller à son ancien club d’engager un nouveau gardien lors du mercato hivernal… Et pour bien enfoncer le clou … du cercueil, Jamie Carragher (défenseur des Reds dans les années 90) y est allé de son propre commentaire: « Mignolet a peut-être coûté le titre l’an dernier, car Joe Hart, lui, a pu faire les arrêts décisifs au moment où il fallait les faire« . Pour le gardien remplaçant des Diables, la marge d’erreur se rétrécit de plus en plus…
 
 

Thomas Vermaelen enfin fixé sur son sort.

 

On l’opère ? On l’opère pas ? le FC Barcelone a enfin tranché. Thomas Vermaelen passera bien sur le billard, pour régler ce problème d’ischio-jambier qui l’empêche de retrouver son meilleur niveau. L’indisponibilité de l’ex-gunner sera de 4 à 5 mois. Parallèlement, le club catalan va demander à la FIFA l’autorisation d’engager un défenseur remplaçant, lui qui a été interdit de transfert lors des deux prochains mercatos. On ne reverra vraisemblablement pas Vermaelen avant la fin de la saison …

L’association football+musique à l’origine des mécontentements ?

Ce matin, un article de « La Meuse » relate le mécontentement de nombreux supporters, arrivés en retard au match contre l’Islande, parce qu’ils étaient bloqués dans le parking. Nous avons une explication toute simple : ce même parking sert également lors des événements organisés par le Palais 12. Or, ce mercredi, l’artiste Peter Gabriel s’y produisait en concert, en même temps que le match. Ce dimanche, la situation risque d’être pire encore, car c’est l’idole du peuple Stromae qui est programmé face au match Belgique - Pays-de-Galles. Peut-être les gestionnaires de l’UB et du Palais 12 devraient-ils avoir une discussion en commun ?

La semaine des Diables, 10/11/2014

La semaine des diables #3

Bienvenue au nouveau ! Grâce à sa progression et ses bonnes prestations en Champion’s League, Dennis Praet rejoint le groupe des Diables Rouges. L’Anderlechtois aura fort à faire pour mériter sa place dans un entrejeu fort bien fourni, mais c’est déjà un grand pas en avant vers la confirmation. L’arrivée de Praet en sélection, ainsi que le retour de Christian Benteke, sont les principales informations de la semaine. Que furent les autres nouvelles hebdomadaires ?
 

Eden Hazard aux… fraises face à Maribor.

 

En début de semaine, la presse anglaise charriait l’ainé des Hazard pour son lapsus en langue de Shakespeare. Interrogé sur le match de Capital One Cup opposant Chelsea au club de League Two de Shrewsbury, la star belge a prononcé « Strawberry », soit la traduction littérale du mot « fraise ». Une erreur directement corrigée par le journaliste, à la manière d’un professeur de langue. A sa décharge, n’oublions pas qu’Eden a effectué une partie de son écolage en France, il n’est donc pas si illogique que son niveau d’Anglais soit améliorable… Plus tard dans la semaine, notre perle nationale se faisait à nouveau remarquer, en oubliant d’inscrire le penalty victorieux des siens en Champion’s League face aux Slovènes de Maribor. Un but qui aurait assuré aux Blues une qualification pour le tour suivant. Ce fut décidément la semaine de la distraction pour Eden !
 

Anthony Vanden Borre, la mentalité exemplaire.

 
Cette semaine, les mauves nous ont offert l’une des plus beaux exploits de l’histoire du football belge, en remontant trois buts à Arsenal en vingt minutes de temps. Artificier de cette prouesse, Anthony Vanden Borre s’est imposé en leader naturel de sa troupe. Il s’est également rappelé au bon souvenir de la presse anglaise, dont peu se souvenaient de son passage à Portsmouth en 2010. Outre-manche, il est à présent considéré comme celui qui aura donné une leçon de mental aux ouailles d’Arsène Wenger. Seul bémol quelques interventions très rugueuses à la limite du fair-play. Pas trop mal, pour un joueur à qui on a longtemps reproché de manquer de maturité.
 

Vincent Kompany distribue les punchlines.

 

Notre capitaine a livré une interview pour le moins « Brut de pomme » au magazine FourFourTwo. Extraits choisis:

« Nous étions aussi bons que les Argentins … nous n’avions simplement pas leur expérience. Nous apprendrons de nos erreurs, nous deviendrons meilleurs et nous aurons à nouveau notre chance. »

« Une partie de la presse belge affirme qu’il nous manque un Van Persie ? Romelu n’a que 20 ans, et il a déjà inscrit plus de trente buts en Premier League. Ce n’est qu’une question de temps. »

« On nous voit en demi-finale de l’Euro 2016 ? C’est encore à moitié réaliste. Moi je veux le gagner, quitte à être surréaliste, et à le rester. Je ne dis pas que nous devons le gagner, je ne pense pas que nous soyons la meilleure nation d’Europe. Mais nous avons encore le temps de progresser d’ici là, et moi, je veux le gagner. « 

« J’ai toujours faim de trophées. Je joue au foot non pas parce que je gagne bien ma vie, mais parce que j’aime ça. Je suis toujours aussi passionné que lorsque j’étais enfant, et c’est sans doute cela qui m’a mené si loin. Je sais que le temps m’est compté, qu’il me reste peut-être six ou sept ans au top. Je veux en retirer un maximum. »
 

Nacer Chadli en tenue d’Adam.

 

Depuis le début de la saison, Nacer Chadli enfile les buts en Premier League ; son compteur indique six réalisations depuis ce dimanche. Hors des terrains, il a décidé de se dévêtir pour la bonne cause. Pour Cosmopolitan, le Liégeois des Spurs a posé dans le plus simple appareil, en soutien à la lutte contre le cancer. De quoi ravir, au passage, la gente féminine, et soulever des doutes lorsque parallèlement, il avoue son adoration pour le chocolat belge. D’un point de vue personnel, Nacer espère que cela permettra de faire parler de cette maladie qui affecte beaucoup de familles, en Angleterre comme chez nous.
 

Daniel Van Buyten remporte le trophée du mérite sportif.

 

Jeudi midi, Daniel Van Buyten est devenu le lauréat du trophée du mérite sportif 2014. Le néo retraité a été élu « pour l’ensemble de sa carrière sportive exceptionnelle, mais également en égard à son engagement et ses qualités morales exemplaires« . Des précisions apportées par Yvan Mayeur, bourgmestre de Bruxelles et président d’un jury qui comprend également d’anciennes gloires du sport belge comme Dominique Monami, Kim Gevaert, Joël Smets, Eddy Merckx ou Paul Van Himst. Le géant carolo est le premier footballeur à remporter ce trophée, le dernier de sa longue carrière, depuis Marc Wilmots en 2002.

La semaine des Diables, 03/11/2014

Semaine des  Diables 2

Et de deux ! En 2013, Eden Hazard était le seul Belge nominé pour le ballon d’or. Cette année, le Brainois est rejoint par son double coéquipier Thibaut Courtois. C’est plus que mérité pour le Limbourgeois, auteur d’une formidable saison à Madrid, et qui a réussi à reléguer le grand Petr Cech sur le banc de Chelsea. Thibaut peut être fier, lui qui avec l’essentiel de sa carrière à venir, se dresse déjà comme l’un des meilleurs gardiens au monde.

Mais en cette semaine d’Halloween, d’autres Diables méritent eux aussi leur part de friandises :

Grâce à Louis, Fellaini revit.

 

Tout le monde le sait, la première saison du grand Marouane à Manchester United ne fut pas une réussite – de là à se reconvertir dans la publicité, il y avait sans doute un pas à ne pas franchir. Mais depuis peu, le premier buteur des diables lors de la dernière CM retrouve vigueur et confiance. En témoignent les deux derniers matchs, où son rôle fut décisif. Le nouvel entraineur des reds Louis Van Gaal n’est pas étranger à cette résurrection. Le mythique coach hollandais semble réussir là où son prédécesseur David Moyes avait échoué : tirer le meilleur des qualités de son poulain, et faire de lui un joueur important. De tous bons augures pour les mois à venir.

Vincent Kompany, meilleur investissement de City selon Mark Hughes.

 

L’ex entraineur de Manchester City Mark Hughes, qui l’avait fait venir en 2008, a affirmé que Vincent Kompany était le meilleur transfert réalisé dans toute l’histoire du club. D’autant plus qu’alors, le budget des Citizens ne pouvait rivaliser avec celui de ses … rivaux de United. « Nous l’avions signé pour six millions de Livres, explique l’actuel entraîneur de Stoke. Aujourd’hui il est sans doute le meilleur défenseur étranger de l’histoire de la Premier League. Quand on compte tout l’argent gaspillé depuis pour d’autres joueurs, il n’y a pas de comparaison possible.  » Hughes a également encensé la loyauté de son ancien joueur, qui aurait pu partir cet été mais a décidé de rester pour terminer le travail commencé.

On a revu Dedryck Boyata

 

Toujours à City, cela fait un moment qu’on se doute que Dedryck Boyata n’y fera jamais son trou. Cet ex-grand espoir semble comdamé à ne jouer que des rencontres de Cup, pour un club qui l’a pourtant refait signer en mai dernier, avec une prime salariale à la clé. Mais en Angleterre, tout le monde sait que ce nouveau contrat n’a pour autre but que d’atteindre le quota requis de joueurs du cru. Malgré tout, on a revu Boyata ce mercredi, lors de la défaite des siens 0-2 des œuvres de Newcastle. Certes, il n’a pas quitté le banc. Mais cette présence dans le noyau doit déjà lui faire du bien. Allez reviens chez nous Dedryck, la Jupiler League a besoin de toi !

Romelu Lukaku en pèlerinage à Lourdes.

On sait que pour un footballeur, l’occasion est plutôt rare de rencontrer une vierge. Pourtant, en bon croyant qu’il est, Romelu s’est rendu à Lourdes cette semaine, d’où il a posté un selfie sur son compte instagram. Gageons que dans la ville mystique de Sainte Bernadette, il a pu puiser les forces nécessaires pour retrouver ses sensations de buteur… et espérons que le gardien du Pays de Galles n’aura pas eu la même idée. Auquel cas, Dieu devra bien choisir son camp !

Lieven Maesschalck n’est plus le « guru » des Diables

 

On passe des bonnes sœurs au masseur. Une transition un peu scabreuse, pour expliquer qu’après quatre années de bons et loyaux services, Lieven Maesschalck n’aura plus le privilège de triturer des cuisses diaboliques. Ce kiné que nous avions pu découvrir dans le documentaire « Les Diables au cœur » sur la 1, quitte le staff médical de l’équipe nationale, victime du plan de restructuration entamé par l’Union Belge.

Steven Defour à l’infirmerie.

 

Parlant de staff médical, celui d’Anderlecht aura fort à faire avec Steven Defour. Touché au mollet lors du match opposant Anderlecht à Lokeren, l’ex médian du FC Porto est sorti peu après la demie heure. On parle d’une élongation ou d’une déchirure, et son indisponibilité sera d’au moins deux semaines.

En bref : Christian Benteke titulaire, les deux Hazard buteurs, De Bruyne et Denayer sur leur lancée.

Pour la première fois depuis son retour de blessure, Christian Benteke a retrouvé une place de titulaire. C’était lors de la rencontre à QPR, que les villains ont perdu 2-0. Christian retrouve la forme, et bientôt, ce sera le chemin des filets.

Un chemin emprunté par Thorgan Hazard en coupe d’Allemagne, auteur du 1e but de Monchengladbach lors de la victoire des siens à Francfort sur le score de 1-2.

 

D’autres Diables étaient à la fête ce week-end. Kevin De Bruyne a de nouveau été le grand artisan de la victoire des siens face à Stuttgart (0-4), délivrant un but et deux assists.

 

Eden Hazard a offert la victoire à Chelsea sur penalty (2-1 face à QPR).

Ce dimanche, Nacer Chadli a inscrit son 5e but de la saison face à Aston Villa (où Benteke était à nouveau titulaire, mais a pris une carte rouge). Les Spurs l’ont finalement emporté 1-2.

On souligne aussi la très bonne performance de Jason Denayer, lors de la victoire du Celtic 1-0 face à Inverness ; le jeune défenseur a joué toute la rencontre, manquant même le but du KO à la 70e minute.

La semaine des Diables, 27/10/2014

La semaine des Diables

 

Alors que l’automne pointe le bout de son nez, et forme de premières gouttelettes au bout du vôtre, la plupart des championnats européens ont atteint leur vitesse de croisière. Ainsi, la plupart de nos Diables ont bien entamé leur saison, tandis que pour d’autres, celle-ci ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices.

Mais au-delà du changement climatique, la principale nouvelle de la semaine nous vient de la FIFA elle-même, et plus précisément de son classement. Pour être précis, elle n’apparait pas « dans » son classement, mais bien en son sommet, puisque la Belgique en occupe aujourd’hui la 4e place. Oui, il s’agit bien du même classement dans lequel nous devions jadis fouiller pour trouver la trace de notre pays. Tels des pick pockets en sortie sur la foire à Liège, nous chipons cette 4e place à nos voisins Hollandais, tout en restant devant d’autres grandes nations du football : l’Espagne, le Brésil, la France, l’Angleterre, l’Italie, autant de redoutables anciens champions du monde qui, à présent, nous doivent le respect, voire même une certaine crainte. Seuls l’Allemagne, l’Argentine (grrrrr l’Argentine…) et la Colombie restent devant nous, s’accrochant à leur podium comme Guy Luzon à son poste d’entraîneur. Vous aurez compris la métaphore, ces trois-là ne tarderont pas à céder…

En attendant, voici les autres nouvelles qui ont émaillé la vie des Diables en cette semaine d’octobre
 
 

Kevin de Bruyne étincellant en Europa League.

 
 
Wolfsburg s’est imposé 2-4 sur le terrain des Russes de Krasnodar. Aligné en numéro 10 derrière l’attaquant de pointe, Kevin de Bruyne  a inscrit 2 buts en seconde mi-temps. D’abord le 0-2 d’un tir du gauche après une incursion dans le rectangle, et le 1-4 suite à une magistrale remontée du terrain. Non content de scorer, il fut également impliqué dans les 2 autres buts de son équipe.

Hors des terrains, le rouquin des Diables publie cette semaine sa biographie, ce qui peut sembler bizarre pour un joueur encore loin de la fin de carrière… Gageons que le tome 2 sera entièrement consacré au titre de champion d’Europe 2016 !
 
 

A Monaco, Yannick Ferreira-Carrasco fait oublier James Rodriguez.

 
 
Homme du match ce samedi à Bastia (victoire 1-3 des Monégasques), « YFC » prend de plus en plus de place à l’attaque du club principautaire. Des goals, des passes et actions décisives menant à la cage adverse… le Belgo-Hispano-Portugais est impliqué dans 5 des 6 derniers buts de son équipe. Et comme s’il fallait une preuve par l’absurde, il était remplaçant lors du match de Champion’s League face à Benfica, terminé sur un piètre 0-0. A priori, pour ce jeune talent de 21 ans, la première cap n’est plus très loin.
 
 

Toby Alderwereld s’épanouit à Southampton.

 
 
Toby Alderwereld se sent déjà comme un coq en pâte à Southampton. Les résultats de son nouveau club n’y sont pas étrangers : actuellement 2e de Premier League, les Saints restent sur 6 victoires lors des 7 dernières rencontres, dont un cinglant 8-0 infligé à Sunderland. Depuis son arrivée, Toby a participé à toutes les rencontres. Back droit attitré chez les Diables, il évolue ici dans l’axe de la défense. Heureux de jouer, heureux de gagner, heureux de faire partie d’un groupe soudé : cela pourrait difficilement aller mieux pour lui !
 
 

Dennis Praet bientôt parmi les Diables ?

 
 
Après une solide prestation en Champion’s League, Dennis Praet se pose en candidat sérieux pour la prochaine sélection nationale. Un choix qui collerait avec la politique de Wilmots, qui aime à appeler de jeunes loups pour déjà préparer la relève. Hélas pour le blondinet, deux arguments de poids lui sont défavorables. Premièrement, la concurrence dans l’entrejeu ; on se demande déjà comment Willy va pouvoir gérer le retour de Witsel, après ce que Nainggolan nous a montré lors des deux dernières rencontres. Deuxièmement, le choix de Jason Denayer, récemment préféré au brugeois Björn Engels, tend à montrer que le coach accorde davantage de confiance aux joueurs qui font leurs premières dents dans des compétitions plus huppées que la Ligue Jupiler. Praet l’Anderlechtois devra-t-il passer par un gros transfert pour voir son avenir se dessiner en noir, jaune et rouge ? Just wait and see…
 
 

Mais où est donc passé Thomas Vermaelen ?

 
 
Quatre mois après sa blessure aux ischio-jambiers encourue en Coupe du Monde, l’ancien capitaine des Diables n’a toujours pas vu la couleur d’un match officiel avec le Barça. Récemment, Luis Enrique (l’entraineur blaugrana) se voulait rassurant, affirmant que l’ex-gunner serait bientôt fit. Mais les pronostics médicaux, bons et mauvais, se succèdent sans logique, si bien qu’il est impossible de savoir quand Thomas pourra faire ses débuts en Liga. La situation devient doucement alarmante pour le successeur tout trouvé de Daniel Van Buyten, à qui on souhaite de se rétablir très rapidement.

Belgique – Andorre : les Diables jouent pour les fans et l’ambiance.

Public belgian-team

© Jon Candy (retouche photo Antonin Kaminski)

 

La ferveur qui régnait autour des Diables lors de la Coupe du Monde a bien survécu au climat estival ! Il y a encore quelques années, jamais un match face à la Principauté d’Andorre ne se serait joué à guichets fermés. En 2014, il n’y a plus trente-six façons d’obtenir son pass pour le stade. Entre espérer un miracle lors de la mise en vente sur internet, ou attendre une sélection du coach national, nous avons choisi de nous affilier au Fan Club « 1895 » via l’une de ses antennes régionales. Ainsi avons-nous pu obtenir notre billet, monter dans un bus rempli de fans, et prendre la route du Stade Roi Baudouin.

Comme lors de chaque match à domicile, la foule transforme le quartier du Heysel en Devillage, où l’on ne distingue plus d’autre couleurs que le noir, le jaune et le rouge. Les supporters ont de quoi patienter, au pied des nombreuses échoppes à « crasses », liquides ou solides, où l’on vous accueille chaleureusement dans toutes les langues du royaume. Le coup « promo » du soir vient de Proximus, ex-Belgacom, ex-RTT, qui offre à chaque fan une chasuble rouge ornée de son nouveau logo. Esthétiquement, c’est un peu « cheap », mais ça peut s’avérer utile au retour, en cas de panne sur l’autoroute. Au sein de l’arène, les autres sponsors sont également à la fête : BMW promène une poignée de ses voitures sur la piste d’athlétisme, à une vitesse de croisière bien inférieure à celle à laquelle ces mêmes véhicules se font habituellement flasher sur l’autoroute. Tandis que deux employés d’ERGO, déguisés en patates géantes, se trémoussent dans les virages, au son d’une infecte musique de feu rouge dont une grande partie des spectateurs semblent toutefois friands.

Tout ce petit monde s’éclipse lorsque les joueurs font leur entrée sur le terrain. L’hymne d’Andorre, si lent qu’il porte bien son nom, résonne dans le vide alors que respectueusement, les clameurs se sont tues. On cherche du regard le « kop » des supporters andorrans, mais en vain. La question de savoir si certains ressortissants ont fait le déplacement restera sans réponse, car à nos oreilles retentissent déjà les premières notes de la Brabançonne. Elles sont reprises collégialement, main sur le cœur et frissons à la gorge.

Survient le coup d’envoi de cette rencontre, la première officielle depuis ce maudit 5 juillet. Dans ce genre de match, le moment le plus important est l’ouverture du score (il n’y a que René Vandereycken pour dire le contraire), mais elle se fait attendre, à cause des poteaux d’Andorre qui tiennent mieux le coup que leur défense. La patience et le flegme avec lequel les Diables contrôlent le jeu vont payer à la demi-heure. 1-0 sur penalty, rapidement suivis de deux autres buts. Malheur à ceux qui voulaient profiter de la remise en jeu pour se réapprovisionner en collations houblonnées, et je le regrette encore : il aurait mieux valu attendre la mi-temps ! Laquelle survient sur un score de 3-0 qui ne laisse plus aucun doute sur l’issue du match.

On pointe souvent la qualité, comme majeure différence entre le noyau d’aujourd’hui et celui d’il y a dix ans. C’est oublier la pugnacité qui anime nos joueurs. Là où leurs ainés se seraient contentés de faire tourner la baballe, et d’en perdre quelques-unes, les Diables d’aujourd’hui en veulent davantage. Créant le surnombre, multipliant les passes et les intrusions face au but adverse. L’adversaire est au sol, et nos lions ne lui laissent aucune opportunité de se relever. La défense andorrane en a plein les pattes, et encaisse fort logiquement trois nouveaux buts, de l’œuvre d’un Origi et d’un Mertens littéralement survoltés. Une façon de dire « merci » aux nombreux supporters payants qui, dans les tribunes, ne cessent de chanter et de faire tourner les « olas ». On se demande par quel tour de passe-passe Wilmots va réussir à intégrer Eden Hazard dans ce onze, où vraiment, aucun maillon faible n’est à retirer.

Au coup de sifflet final, nous avons à peine le temps d’applaudir les quelques joueurs venus nous saluer sous la tribune, qu’il nous faut déjà regagner le parking. Le bus nous attend, ainsi que les deux cent kilomètres de route qui nous ramèneront vers notre province du bout du royaume. Mais le déplacement, si long soit-il, en valait la peine. Et ce soir, c’est devant notre télé que nous encouragerons nos Diables à Zenica !

Les Diables doivent-ils se méfier de l’eau qui … Andorre ?

Belgique - Andorre

© Belgian-team (retouche photo Antonin Kaminski)

Ce vendredi, les Diables débutent leurs qualifications pour l’Euro 2016 en accueillant le petit poucet du groupe. Découvrons ensemble qui sont ces sympathiques Andorrans.

Andorre, une principauté montagneuse

Enclavée entre la France et l’Espagne, à l’intérieur des Pyrénées, la principauté d’Andorre doit à ses 468 km2 d’être la sixième plus petite nation d’Europe. Sa capitale, Andorre-la-vieille, est quant à elle la plus élevée du continent, étant située plus de 1,000 mètres au-dessus du niveau de la mer. La boutade qui dit que « pour faire partie de l’équipe nationale d’Andorre, il suffit d’avoir un short » est légèrement exagérée, puisque le pays a son propre championnat et compte tout de même 85,000 habitants. Pour terminer cette page culturelle, sachez que le pays vit principalement du tourisme, et que la langue officielle est le catalan, bien qu’on y parle aussi le français, l’espagnol et même le portugais.

Andorre, une jeune nation de football.

Si l’indépendance de la Principauté remonte à l’époque de Charlemagne (je vous fais grâce des détails historiques dans lesquels je ne me suis moi-même pas plongé), son histoire footballistique est relativement récente. Son premier match officiel n’eut lieu en 1996, et se solda par une défaite 6-1 face à l’Estonie. Autant dire que depuis lors, elle a davantage connu la casquette, que le nul ou la victoire. De victoire, il n’en fut question qu’une seule fois en match officiel : un 1-0 face à la Macédoine, le 13 octobre 2004. Dans la culture andorrane, cette date est un peu l’équivalent de notre « Mexico 86 ». Il suffit de regarder la célébration qui a suivi le but victorieux et le coup de sifflet final pour s’en rendre compte.

Dieu merci, les Diables ne connurent pas le même sort lorsqu’ils rencontrèrent cette équipe, en marge des qualifications pour l’Euro 2004. Nos hommes alors peu fringants l’emportèrent à deux reprises, d’abord par un court 0-1 dans les Pyrénées le 12 octobre 2002 (but de Wesley Sonck), suivi d’une plus large victoire à Bruxelles le 11 juin 2003 : 3-0 des œuvres de Sonck et Bart Goor deux fois, ça ne nous rajeunit pas.

Actuellement 203e du classement FIFA, l’équipe d’Andorre ne nourrit d’autre ambition que celle de faire bonne figure. Elle est composée d’amateurs dont la plupart évoluent dans le championnat local. Une poignée évoluent bien en France ou en Espagne, mais dans des clubs peu prestigieux. Seule exception, le milieu de terrain Marc Vales, qui porte les couleurs du Real Saragosse – mais joue pour l’équipe B.

Belgique – Andorre : une autre option que la victoire ?

L’adage « il n’y a plus de petite équipe » ne vaut principalement que pour les tournois officiels. Avec tout le respect dû à l’égard des Andorrans, nous n’envisageons pas une seconde un résultat « surprise », autre qu’une victoire belge, qui serait au final le pire camouflet de l’histoire des Diables. Ce match devrait être un bon moyen de tester l’équipe sans Axel Witsel, mais aussi de prendre confiance avant d’affronter la Bosnie mardi prochain.

Les Diables peuvent-ils gagner l’Euro 2016 ?

Euro 2016

© uefa (retouche photo Antonin Kaminski)

La question est sur toutes les lèvres, à l’aube de débuter cette nouvelle campagne qualificative. Lors du Mondial brésilien, les Diables ont confirmé tout le bien que l’on pensait d’eux : trois victoires en phase de poule (performance inédite), une victoire en 8e de finale lors d’un match considéré comme le plus beau du tournoi, et une courte défaite en quarts, face au futur finaliste. Mais au Royaume, il y en a encore pour ne pas être contents, et chercher des lentes dans la crinière de nos lions affamés de succès. Ces ours mal léchés ont oublié qu’il y a encore quatre ans, la question principale n’était pas « pouvons-nous gagner ? » mais « pouvons-nous nous qualifier ? » ; une interrogation qui, de façon à prouver le progrès accompli, apparait aujourd’hui comme surréaliste. Personne n’ose imaginer que la Belgique ne retrouvera pas cette compétition, trente-deux ans après sa dernière participation gagnée sur le terrain. Alors, les Diables peuvent-ils remporter l’Euro 2016 ?

 

Bien sûr qu’ils le peuvent.

 

Tout d’abord, parce que le Danemark et la Grèce y sont parvenus, ce qu’aucun oracle n’aurait alors osé prédire. Les premiers en tant qu’invités de raccroc, les seconds en battant deux fois le pays organisateur, en match d’ouverture puis en finale. Tout peut arriver.

Ensuite, parce qu’ils seront meilleurs qu’en 2014. En juin dernier, tous les observateurs pointaient le manque d’expérience comme principal handicap. La Coupe du Monde a déjà gommé une grande partie de cette tache, et les compétitions de haut niveau que disputent nos joueurs la feront disparaître entièrement. Dans deux ans, ils seront des plus affûtés à l’heure de passer la frontière française.

Enfin, parce que le peuple belge a faim de victoire. Un appétit, creusé par des décennies de disette, que le quart de finale du 5 juillet n’a pas entièrement rassasié. Parce que la génération actuelle est la meilleure de son histoire, et que tel escadron ne peut se contenter d’attendre les ¼ ou ½ finale. La mine déconfite générale, affichée au retour du Brésil, en témoignait déjà. Au diable les spéculations : nos hommes iront en France pour soulever le trophée, point.

Alors, vont-ils remporter l’Euro 2016 ? Rien n’est moins sûr, car les favoris seront nombreux. La France perd rarement un tournoi qu’elle organise. En soignant le fond et en excluant ses agneaux noirs, elle a déjà enclenché le processus du succès. Face à ce grandissime favori, le rouleau-compresseur allemand semble inarrêtable, du moins en compétition officielle. Les Pays-Bas voudront confirmer, l’Italie, se racheter, et l’Espagne, rebondir. Et pourquoi pas un nouveau vainqueur surprise, histoire de respecter la série, douze et vingt-quatre ans après les précédents ?

Les discussions peuvent aller bon train, aujourd’hui une seule chose est sûre : le football belge est à l’heure d’une ère nouvelle, celle où il peut concrètement viser au plus haut. Sans pour autant oublier que derrière ses ambitions assumées, c’est un long parcours qui l’attend. Il commence le 10 octobre prochain, face à la principauté d’Andorre. Supporters, tous à vos postes !

L’Australie : à la rencontre d’adversaires hors du commun

Equipe d'australie

© hckygyg (retouche photo Antonin Kaminski)

Deux mois après leurs performances brésiliennes, les Diables Rouges reprennent le collier ce mardi, avec un premier match amical programmé face à un adversaire exotique, qu’ils affrontent pour la première fois de leur histoire.

Bienvenue aux Diables … de Tasmanie.

 

De l’Australie, on connait principalement les boomerangs, les koalas et les kangourous. On sait aussi qu’on y parle l’anglais. On ignore, par contre, que la colonisation anglaise résulte d’un manque de jugeote des explorateurs français et néerlandais. Peu intéressés par ce bout de terre d’un peu moins de 8 millions de km2, ces derniers allaient laisser le soin au navigateur James Cook de le coloniser pour le compte de sa majesté, 150 ans après leur passage. Quel dommage ! Une paire de siècles plus tard, ce pays est réputé pour être le plus beau et le plus chaleureux au monde. Pardon à celles et ceux que ce passage culturel aura ennuyés ; promis, maintenant on ne parle plus que de football.

Des Socceroos vaillants, mais à la traine

 

Sportivement, l’Australie joue les premiers rôles en rugby et en cricket. Le pays possède même son propre football, dérivé du nôtre et des deux précédents. Mais pour ce qui est du soccer, c’est une autre paire de manches. 79e du dernier classement FIFA, l’équipe d’Australie ne dispose pas des armes pour rivaliser avec le gratin mondial. Elle compense cette carence par un esprit de groupe et une motivation exemplaire. Des qualités qui ne lui ont pas permis de se hisser hors de la poule B lors de la dernière CM, versée il est vrai dans un groupe qui lui laissait peu de chances de parvenir en huitièmes de finale. Les socceroos n’ont toutefois pas démérité face à ces adversaires qualitativement supérieurs, qu’ils ont affrontés sans complexe. Ils auraient même pu enlever la victoire face aux Hollandais, futurs médaillés de bronze, lors d’un match au cours duquel le vétéran Tim Cahill signa l’un des plus beaux buts du tournoi.

Des socceroos aux nobles ambitions

 

L’histoire de l’association Australienne de football témoigne de cette envie de bien faire, inexorablement freinée par un lent développement. Affiliée à la FIFA depuis 1963, elle a souffert durant des décennies de son isolement géographique, ne pouvant disputer de rencontres officielles que face à ses voisins immédiats que, pour la plupart, elle surpassait largement. Ainsi, elle compte à son palmarès nombre de larges victoires, obtenues aux dépends d’adversaires qui n’étaient vraiment pas de taille… la plus prolifique d’entre elles : un 31-0, record absolu de la plus grosse punition jamais administrée dans un match international, infligé le 11 avril 2001 non pas à des cousins de David Luiz unijambistes, mais à l’équipe officielle des Samoa Américaines. Autre record établi lors de ce non-match d’entrainement : l’ancien joueur du Lierse Archie Thompson inscrivit 13 buts à lui seul.

Mais à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire : les représentants du football australien savent que ce n’est pas en tapant sur des petits qu’on apprend à se battre face aux plus grands. C’est pourquoi, en 2005, le pays est autorisé à quitter l’OFC (confédération océanique de football) pour intégrer l’AFC (la même, mais en Asie). Rien de choquant, à l’heure où le Giro fait étape à Liège, et où le Paris-Dakar passe par l’Argentine. Le but recherché est d’accélérer son développement en se mesurant à davantage d’adversaires de taille, même si les plus taquins y voient une habile manœuvre pour éviter les matchs de barrage face à l’Uruguay (dont la Nouvelle-Zélande ferait bien de s’inspirer). Quoi qu’il en soit, cette évolution ne tarde pas à porter ses fruits : depuis qu’elle représente le continent asiatique, l’Australie ne rate plus une Coupe du Monde. Parallèlement, elle accueillera en 2015 la Coupe d’Asie des Nations, une compétition continentale qu’elle aura cette fois à cœur de remporter, quatre ans après sa finale perdue face au Japon après prolongations.

Des socceroos en Jupiler League

 

La Belgique et l’Australie n’ont pas attendu cette première et historique rencontre pour connaître des connexions footballistiques. Quelques grands joueurs australiens se sont jadis fait un nom sur les pelouses belges : parlons d’Aurélio Vidmar, meilleur buteur du championnat 94-95, dont les supporters du Standard n’ont pas oublié les plongeons célébrant chaque but (contrairement à d’autres, qui s’en servent pour en obtenir *ahem*). Citons également Paul Okon, défenseur du FC Bruges et soulier d’or 1995, Edi Krncevic (plus de 50 buts en 3 saisons pour Anderlecht de 86 à 88), ou encore Graham Arnold (attaquant du FC Liège puis de Charleroi de 92 à 95, 24 buts en 4 saisons). Actuellement, il est question de Matthew Ryan, jeune et talentueux portier du FC Bruges et de l’attaquant James Troisi, fraîchement transféré à Zulte-Waregem.

Des socceroos conquérants

 

Au sein du noyau actuel se mêlent jeunes pousses et joueurs en fin de carrière. Si beaucoup évoluent en Europe (principalement en Angleterre, Allemagne et Pays-Bas), tous les continents sauf l’Afrique sont en fait représentés. Ces disparités ne facilitent pas la vie du coach Ange Postecoglou en termes d’automatismes et de cohésion sur le terrain. Cette rencontre devrait permettre de situer le vrai niveau de son équipe, après une Coupe du Monde jouée d’avance, pas vraiment réussie ni franchement ratée. 

Thorgan à l’aube d’une saison capitale

Outre les Diables Rouges, Thorgan Hazard a comme objectif de jouer avec son grand frère à Chelsea. Il sait qu’il en est encore loin, mais n’ignore pas le chemin parcouru, de l’anonymat de la Ligue 2 française à un Soulier d’Or, et un transfert prometteur à Monchengladbach. En mai dernier, José Mourinho s’était lui-même déplacé pour le voir jouer. Preuve que le rêve de Thorgan n’est pas inaccessible. Il est, en tout cas, à l’aube d’une saison capitale pour la suite de sa carrière, dans un championnat qui ne pourra qu’accélérer son développement.

Werchter : la musique fait place au match Argentine – Belgique

Argentine - Belgique Werchter

Pour les fans de vraie bonne musique, le Rock Werchter festival est l’événement immanquable du début de l’été. Mais cette année, la Coupe du Monde donne une autre saveur à ce rendez-vous, car outre le rock et la bière, c’est le foot qui se mêle au menu du week-end.

 

 

Les organisateurs ont compris que l’amour de la musique ne protège pas de la fièvre des Diables. Et ce samedi 5 juillet, un grand nombre des 100,000 festivaliers présents vont délaisser les avants de scène pour les écrans géants, disséminés en plusieurs endroits.

 

Dès le début de la journée, les couleurs nationales s’emparent de l’immense site. Sous les nuages et les averses, maquillage, écharpes et maillots remplacent casquettes et t-shirts de rock. Ce qui ne change pas, c’est l’affluence aux bars qui longent la plaine. Les premiers concerts de la journée se déroulent dans l’ambiance habituelle, si ce n’est que l’on peut déjà ressentir une irrésistible tension, qui ne fera qu’augmenter au cours de l’après-midi.

Dès 17h, nous prenons place dans une extension du site, créée expressément pour l’occasion, et prête à accueillir plus de 15000 supporters fêtards. La pluie et le gris font doucement place à un soleil radieux, est-ce déjà un présage ?

 

 

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Face à l’écran géant, nous découvrons les premières images de Sporza, car oui, on ne peut pas avoir le beurre de Werchter, et les commentaires en argent de Rodrigo Beenkens. On a une pensée triste pour ces groupes, Biffy Clyro Triggerfinger, ou Imagine Dragons, qui de l’autre côté, se produisent devant une audience fortement réduite. Ils ont beau être excellents, ils ne font hélas pas le poids face à ce quart de finale des Belges, que tout un peuple attend depuis plus d’un quart de siècle.

 

 

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L’endroit a beau être suffisamment vaste, il est rapidement rempli de fans impatients. D’aucuns se ruent déjà sur les bars, d’autres effectuent les retouches de maquillage noir-jaune-rouge sur le visage. Sous l’écran géant, quelques « urineurs clandestins » se font remonter les bretelles par des membres de la sécurité. Chaque apparition d’un Diable à l’image suscite une salve d’applaudissements, mais la plus grande clameur est réservée à Marc Wilmots, lors de son dernier interview d’avant-match. Alors que le coup d’envoi approche, nous sommes apostrophés par des compatriotes flamands, désireux d’apprendre la Branbançonne en français, en dernière minute. Et quelques notes plus tard, les joueurs entrent sur le terrain, sous une clameur digne d’un stade.

 

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Après huit minutes, le but de Gonzalo Higuain ne suscite aucune réaction, ni stupeur, ni sifflement. On se dévisage avec surprise, se demandant comment une phase si anodine a pu déboucher sur un goal, si rapide qu’il ne réduit en rien les ardeurs et la conviction générale qu’un historique happy end va se produire. Il n’en sera malheureusement rien.

 

Argentine - Belgique à Werchter DSC04701

 

 

Au coup de sifflet final, jamais le festival de Werchter n’a connu une ambiance si maussade. La défaite, la tristesse, sont bien plus difficiles à digérer que les saladières de l’oncle Kevin Costner dont on se gave au camping depuis trois jours. Entre ceux qui pleurent et les autres qui restent assis, la majorité des supporters tournent le dos à l’écran géant. Direction la main stage, et le retour à la vie de festivalier. A peine passé le portique qui conduit à la plaine, que la pluie refait son apparition dans le ciel. Les Diables ont quitté la Coupe du Monde, mais non sans nous avoir apporté du soleil.

Belgique – USA : une première finale

Belgique - Usa avant match

Jusqu’ici, tout va bien ! Certains ont beau fustiger la manière, les résultats sont quant à eux implacables. La suite du tournoi des Diables débute ce soir, avec cette première finale face aux Etats-Unis.

 

 

Les USA en 8e : inattendu mais amplement mérité

 

Beaucoup avaient pronostiqué qu’en huitièmes de finale, la Belgique affronterait le Portugal de Cristiano Ronaldo. Mais à chaque Coupe du Monde ses surprises et désillusions : le beau madrilène gominé s’en est déjà retourné dans son hacienda pour le reste de l’été. 

Il ne faut toutefois pas prendre l’adversaire américain à la légère ! Parvenir à sortir d’un groupe aussi huppé suffit à démontrer le potentiel de cette équipe, qui ne dispose certes pas de star de la trempe de CR7, mais qui compense par un collectif à la hauteur de celui des Diables.

Partisan du « Yes we can! », le coach Jurgen Klinsmann a réussi à insuffler une réelle motivation à ses joueurs, qu’il pense capables de vaincre n’importe qui. En outre, il connait très bien l’équipe belge, puisqu’il avait contribué à la sortir de la World Cup aux USA il y a tout juste 20 ans. Son ambition sera de remettre le couvert, cette fois en tant qu’entraîneur.

 

 

Mon pronostic:

 

Ce huitième de finale sera une rencontre très physique, entre deux équipes qui ont le potentiel pour continuer l’aventure brésilienne. Il ne faut pas s’attendre à un florilège d’occasions, le ballon se disputera davantage au milieu de terrain. Zone où les diables possèdent sans doute le plus de qualité… Si la défense tient le coup, les belges finiront par prendre le dessus et pousser leurs adversaires à la faute, comme ils l’ont fait lors des matchs précédents. Je pronostique une victoire des Diables par 2-0 (avec un second but sur contre dans les derniers instants).

 

 

L’avis d’Antonin sur l’opposition Belgique – USA

 

Les USA nous ont montré qu’ils disposent d’un entre-jeu solide et expérimenté. La clé du match sera de prendre l’ascendant dans cette partie du jeu. Selon moi, notre atout majeur s’appelle Axel Witsel, dont le rôle au cours de cette partie sera très important. Axel peut apporter la justesse et la finesse qui éviteront à notre équipe d’être dépassée. De son côté, Eden Harzard peut accélérer le jeu et apporter la verticalité nécessaire pour faire la différence.

Deux scénarios sont possibles pour les Diables Rouges ce soir:

Soit l’équipe belge continue sur sa lancée, en restant organisée, sans prendre de but et en faisant la différence physiquement en fin de match. Le prono pour cette option 1 – 0 : à la 105e minute.

Ou alors, l’équipe belge jouera libérée après son 9/9. Consciente qu’en huitième de finale, il n’est plus possible de tergiverser. On retrouverait lors le jeu séduisant des qualifications. Dans ce cas, on pourrait voir un match ouvert d’où un prono de 3 – 1.

 

Bon match à tous

 

Supporters : elle encourage les Diables depuis les USA

Supporters USA

La Diablomania a conquis tout le royaume, mais il n’y a pas que dans nos frontières que l’on trouve des supporters de la Belgique ! Rachel Teter est américaine, et vit à des milliers de kilomètres de Bruxelles. Elle n’a jamais vu l’Atomium de près, ne s’est jamais promenée sur la digue à Blanckenberge, et n’a jamais goûté aux Boulets liégeois en terrasse de la rue Pont d’Avroy. Et pourtant, la passion des Diables l’anime autant que nous !

 

 

Denver map USA

 

Nous vous emmenons à Denver, Colorado, à la découverte de cette supportrice atypique.

Troisième enfant d’une fratrie de cinq, Rachel grandit dans une famille où le sport occupe une place prépondérante. Pendant que ses frères s’adonnent au plaisir du baseball, elle découvre le « soccer » qu’elle pratique dès son enfance. La passion du sport la quitte lors d’une adolescence qu’elle qualifie de « rebelle », avant qu’elle ne la retrouve à l’âge adulte. Aujourd’hui, responsable d’une ASBL locale où elle multiplie les casquettes (à la fois webmaster, designer, support technique et clientèle), Rachel prend tout de même le temps de suivre la Coupe du Monde.

 

« Dans mon entourage, seule une personne sur quatre sait qu’elle a lieu en ce moment ! Je n’ai pas grand monde avec qui en discuter. J’essaie de partager l’événement sur les réseaux sociaux, mais la mayonnaise ne prend pas toujours. Je ferais parfois mieux d’en parler avec moi-même ! Bien sûr, il y a plus de monde qui en parlent lorsque ce sont les Etats-Unis qui jouent. Le jour suivant le match, on va leur dire que les USA ont gagné, auquel cas ils seront contents car ici, la fierté nationale est une histoire de gênes. Mais l’enthousiasme retombera bien vite. L’intérêt n’est guère plus important pour les clubs de notre championnat comme les Los Angeles Galaxy, D.C United ou les Colorado Rapids. La majorité des Américains aiment le baseball, le basket, le foot américain ou le hockey. En termes de football, l’Américain moyen sait qui est David Beckham, et c’est à peu près tout. »

 

 

Grande fan de football, Rachel saute sur chaque occasion pour regarder un match, même si elle souffre de sa situation géographique.

« Suivre le football international aux USA est très difficile, à moins de payer des sommes folles pour avoir la télé satellite ! Et encore, très peu de rencontres sont diffusées en direct. C’est la même chanson pour internet : pas de streaming sans abonnement ! Le décalage horaire avec l’Europe n’arrange pas les choses ; la plupart du temps, ils jouent pendant mes heures de travail. Et je ne vous parle pas de la barrière de la langue… mais malgré tout cela, je persévère pour voir mes ‘boys’ taper dans le ballon ! »

 

 

Alors, que pense-t-elle du parcours des Diables jusqu’ici ?

« Sincèrement, ils pourraient élever un peu le jeu, presser davantage les adversaires et leur donner moins d’espace et d’opportunités. Mais je reste persuadée que ces gars-là peuvent aller jusqu’au bout ! »

 

 

Mais au fait, comment lui est venue l’envie de supporter les Diables ?

« J’ai découvert les jeunes Diables lors des Jeux Olympiques d’été de Pékin en 2008. J’ai de suite accroché à leur jeu, même s’ils ont finalement échoué à la quatrième place. Je ne les ai revus en action que deux ans plus tard, mais depuis je ne les lâche plus ! Je suis une fan très dévouée envers les joueurs et les équipes que je supporte. C’est exactement ce qui s’est passé avec la Belgique : j’ai d’abord suivi un joueur, mais suis tombé sous le charme de toute l’équipe. Votre pays dispose vraiment d’une abondance de joueurs forts et qui aiment le beau jeu. »

 

 

D’ordinaire, la Belgique n’est pas l’équipe la plus suivie à l’étranger … alors, effet de mode ?

« Pour le moment j’ai des amis qui supportent le Brésil ou l’Angleterre, mais personnellement je fais mes propres choix et je me fous de la popularité de telle ou telle équipe. J’ai même réussi à convaincre un autre ami de supporter la Belgique avec moi ! »

 

 

Et parmi tous ces Diables, lequel retient le plus son attention ?

« Pour l’instant, mon préféré est Dries Mertens. Je le suis depuis son passage au PSV. Il est vraiment bourré de talent, toujours à plein régime. Balle au pied, il a ce petit quelque chose qui rend le football facile, et agréable à regarder! »

 

 

Nous savons à présent que la Belgique et les Etats-Unis vont se rencontrer en huitième de finale.  Ce match ne va-t-il pas être déchirant ? Quelle nation supportera-t-elle ?

« Je dois dire qu’en tant qu’Américaine, c’est dans mes gênes de souhaiter le meilleur à l’équipe de mon pays. Je m’intéresse beaucoup aux équipes où les internationaux américains évoluent. Mais d’un point de vue plus personnel, j’attends de grandes choses de la part de la Belgique dans ce tournoi et espère bien qu’ils vont le gagner ! Par conséquent, je supporterai les Diables Rouges. Je n’ai jamais eu l’opportunité de rencontrer d’autres supporters, mais de ce que j’ai pu voir ils semblent très énergiques, enthousiastes et entièrement dévoués envers l’équipe et les joueurs. Tout le monde porte les couleurs noir-jaune et rouge, agite le drapeau et boit de la bière, ça m’a l’air très amusant ! »

 

 

Merci à Rachel

Rachel Teter

 

Et si un match durait 60 minutes ? La stat qui ne sert à rien

Lors de ses trois matchs de poule, la Belgique a inscrit tous ses buts lors des vingt dernières minutes.  Ainsi, si la durée d’une rencontre était non pas de 90, mais de 60 minutes, les Diables auraient été éliminés dès ce premier tour ! Ils n’auraient engrangé que 2 petits points, terminant 3e ex-aequo avec la Corée du Sud, 5 unités derrière l’Algérie. Il est probable que cette statistique n’apporte strictement rien. Mais vous ne pouvez pas dire qu’on ne vous avait pas prévenus.

Casse-tête coréen

La situation de la Belgique est claire : elle ne peut chuter à la 2e place du groupe H qu’en cas de défaite conjuguée à une victoire Algérienne, peu importe le score de ces deux matchs. En d’autres termes, si les Diables gagnent ou font un match nul, ils sont assurés de rester en tête.  Si l’Algérie gagne, elle est assurée de disputer les 8e de finale ; en cas de nul face aux Russes, il faudrait que la Corée ne batte pas les Belges par plus de trois buts d’écart, sans quoi c’est cette dernière qui se qualifiera. Et pour que la Russie se qualifie, il lui faut battre l’Algérie, sauf si la Corée bat la Belgique en marquant deux buts de plus que les Russes. Vous avez bien suivi ?

Axelle la diablesse, et sa bonne copine, la diablesse aussi

Depuis dimanche, la diabolique supportrice Axelle Despiegelaere suscite beaucoup d’attention. D’abord, celle de toutes les caméras présentes au stade ce jour-là. Ensuite celle de la presse, et enfin, celles de centaines de prétendants qui tentent de la contacter via l’un des nombreux groupes de fans qui ont fleuri cette semaine sur la toile. Si vous avez été attentifs, vous avez pu remarquer qu’elle n’était pas venue seule au stade. Une autre demoiselle, blonde elle aussi, l’accompagnait bel et bien. C’est à cette autre supportrice, présente sur toutes les photos aux côtés de la première, que nous envoyons un gros bisou. Pour ne pas qu’elle se sente trop transparente. Et parce qu’elle le mérite tout autant.

9/9, ce serait du neuf pour les diables

En Coupe du Monde, jamais la Belgique n’a remporté ses trois matchs de poule. Par deux fois (90 et 94) les Diables ont glâné un 6/6, avant de perdre la 3e rencontre. En 1994, il suffisait d’un nul face à l’Arabie Saoudite. Le coach Van Himst en avait profité pour faire tourner l’effectif. Une défaite 0-1 plus tard, l’équipe chutait à la 3e place de son groupe, et devait se farcir l’Allemagne en 8e de finale. Un scénario qui pourrait se répéter ce jeudi, en cas de contre-performance face à la Corée du Sud.

République de Corée, entre honneur et dignité

Equipe Corée du sud

Pour ce troisième et dernier match de poule, les Diables partent favoris face à la Corée du Sud. Mais gare à l’excès de confiance ! Une réaction d’orgueil est à prévoir chez les guerriers Taeguk, après la correction subie des pieds de l’Algérie. Leurs chances de qualification pour le tour suivant sont très minces, ce qui peut être à leur avantage, car ils n’auront rien à perdre et voudrons éviter de quitter le tournoi la tête basse. La hargne et la fierté nationale sont deux grandes qualités de cette nation présente à ce niveau depuis 1986 sans interruption.

 

La Corée du Sud, une habituée de la Coupe du Monde

 

Les Coréens participent en effet à leur huitième coupe du monde d’affilée ! Leur principal fait d’armes dans cette compétition reste cette surprenante (voire suspicieuse pour certains) demi-finale atteinte en 2002, lorsque le pays du matin frais co-organisait le tournoi. Auparavant, ils n’avaient jamais passé le premier tour, ni même remporté le moindre match. Considérée comme un oiseau pour le chat, la Corée démontrait une résistance remarquable qui lui permettait parfois de forcer l’exploit. En 1994 par exemple, menée 2-0 face à l’Espagne, elle parvient méritoirement à revenir à 2-2 dans les arrêts de jeu.

Depuis 2002, elle affiche des statistiques dont les Diables feraient bien de se méfier… que ce soit en 2006 (Allemagne) ou en 2010 (Afrique du Sud), elle a toujours gagné une rencontre en phase de poule, et terminé avec 4 points. Un total insuffisant en 2006, mais pas en 2010 où elle rejoint les huitièmes de finale. Elle y est éliminée par l’Uruguay (2-1), non sans avoir livré une nouvelle prestation héroïque.

 

Belgique – Corée du Sud, un classique

 

C’est la troisième fois que Diables Rouges européens et Diables Rouges asiatiques se croisent en Coupe du Monde. La première joute, disputée à Vérone en 1990, voit les Belges l’emporter grâce à des buts de Marc Degryse et Michel De Wolf. La seconde, huit ans plus tard, tourne au vinaigre pour nos hommes. Sur la pelouse du Parc des Princes, la Belgique ouvre le score par Luc Nilis, mais est rejointe en début de seconde période. La rencontre se termine sur ce score de 1-1, et le courage des Coréens annihile les ambitions belges dans ce Mondial français.

 

Le coach, un héros national

 

Les deux nations ont en commun le fait d’avoir comme coach un ancien joueur adulé par les fans. A 45 ans, Hong Myung Bo, le Marc Wilmots coréen, a tout vécu avec sa sélection. Cet ancien défenseur est le recordman des caps nationales, avec un total de 136. Il a participé à 4 coupes du monde en tant que joueur, et était le capitaine de l’équipe lors de l’épopée de 2002. Ce n’est ni plus ni moins qu’une légende du football coréen.

 

L’équipe coréenne, un collectif

 

Depuis le départ en retraite des joueurs Young-Pyo Lee et surtout Ji Sung Park (ex- Manchester United), la Corée du Sud ne compte plus guère de star d’envergure internationale. Parmi les 23 sélectionnés, dix jouent dans des championnats européens ; cinq en Premier League et cinq en Bundesliga. Les autres évoluent en Asie, que ce soit au pays, en Chine ou au Japon.

Lors des deux premières rencontres du présent tournoi, Hong Myung Bo a aligné le même onze de base, à savoir Jung au but, Lee, Yun, Kim, Son et Hong en défense, Ki, Han, Koo et un autre Lee dans le milieu de terrain et en attaque, les redoutables Park (Watford, ANG) et Son (Bayer Leverkusen, ALL). On peut penser que l’équipe subira quelques changements à l’heure d’affronter les Belges, suite à la déroute enregistrée face à l’Algérie. Il ne faut cependant pas noircir le tableau plus que nécessaire : entre le premier et le troisième but algérien, la débâcle n’a réellement duré que douze minutes. Quant au quatrième but, il est davantage le fruit des espaces laissés pour tenter de revenir au score. Entre-temps, les Coréens sont tout de même parvenus à relever la tête deux fois, ce qui démontre à nouveau leur mentalité d’acier.

 

La conclusion, une fatalité

 

La Belgique a les qualités nécessaires pour l’emporter. Mais davantage que sur le terrain, cette rencontre se jouera surtout dans la tête des protagonistes. En fait, les Diables ne peuvent être battus que par eux-mêmes, en affichant trop d’excès de confiance, ou trop peu de hargne. Car bien que théoriquement inférieurs, les Coréens ne lâcheront rien. Nos hommes devront faire preuve de discipline, prendre le match en main et ne jamais le céder. De cette manière, la Belgique peut terminer la phase de poule avec un 9 sur 9 pour la première fois de son histoire… et surtout, éviter de voir revenir le spectre de 1994.

Belgique – Algérie, ou comment les Diables Rouges ont joué avec nos nerfs

Belgique Algerie après match

Ce mardi 17 juin 2014 marquait la fin d’un long sevrage. Le match contre l’Algérie clôturait un chapitre de douze ans sans Coupe du Monde pour la Belgique. Et au vu de son déroulement hollywoodien, le supporter peut dire qu’il en a eu pour sa patience. De la détresse à l’espoir, de la frustration à la joie, les Diables Rouges nous ont fait passer par toutes les émotions.

 

 

Première mi-temps : où sont les Diables ?

 

 

A chaque situation son pire scénario. Nous y avons eu droit hier, durant 45 minutes. Dès le départ, les Algériens bâtissent un mur dans leur partie de terrain, laissant libre le porteur du ballon et marquant chaque Belge à la culotte. Devant ce rempart vert et blanc, les Diables montrent un cruel manque de créativité. Sans solution, ils multiplient les passes en défense, et les rares tentatives d’incursion, gangrénées de lenteur, sont bien trop prévisibles pour des Algériens parfaitement organisés. La stupeur atteint son paroxysme lorsque l’arbitre leur accorde un pénalty, d’autant qu’ils n’ont rien montré jusque-là. Même le botté manque de panache, mais puisque Courtois l’a mal anticipé, c’est 0-1. Les Belges repartent à l’assaut, mais leurs tentatives se résument à des tirs de loin, Comme des symboles d’une terrible impuissance

 

 

Mi-temps rime avec nausée et gros coup sur la tête. On entrevoit le spectre du flop, l’étiquette de l’outsider dégonflé. Où sont passés les Diables des qualifications, ceux qui nous faisaient rêver du Brésil ? Et tous ces articles de presse, reportages télé, campagnes de marketing, qui accompagnent notre quotidien depuis des mois ? Et ces milliers de produits dérivés ? A quoi tout cela servait-il finalement ? Tout ça pour ça ?

 

 

Deuxième mi-temps : d’autres intentions pour un autre match

 

 

Etre mené au score à la pause d’une rencontre officielle : une première pour les Diables sous Wilmots. On attend une réaction, et vite. Gageons que dans le vestiaire, le coach a quelques coups de pieds aux fesses à distribuer, car ses ouailles remontent sur le terrain armés de nouvelles intentions Du côté de nos adversaires, il n’est plus question de football depuis longtemps… ce qu’ils nous opposent n’est rien d’autre que de la résistance. Mais quelque chose a changé. Les Diables ont enfin compris comment ils doivent agir face à un bloc aussi compact. Un changement, puis deux, puis trois, apportent du poids, et provoquent des brèches. Et la délivrance survient à la 70e, lorsque Kevin de Bruyne rechausse sa patte magique, et sert un caviar que Fellaini envoie dans le but, façon Van Buyten cuvée écossaise de 2001. Ca y est, la Belgique entre enfin dans sa coupe du monde. Sur le même élan, c’est le virevoltant Dries Mertens, servi par Eden Hazard, qui nous offre la patate de la victoire. Le score ne changera plus malgré de nouvelles offensives belges, et parce que passée leur tactique ultra défensive, les Algériens sont incapables de montrer quoi que ce soit.

 

Trois points en poche, d’autant plus inespérés, c’est de bon augure pour la suite. Il y a beaucoup de critiques à formuler après cette première mi-temps, la plus calamiteuse de ces 2 dernières années. Un cruel manque de panache, un penalty plus qu’évitable, un statisme offensif digne du musée Grévin. Même Wilmots s’est quelque peu fourvoyé sur son onze de départ, avant de retourner sa chemise (que le quatrième arbitre ne voulait pas voir) à l’instar de toute son équipe. L’espace de 45 minutes, nous avons perdu nos Diables, avant de les retrouver de la plus belle manière. Au-delà de son happy end, ce scénario catastrophe est peut-être ce qui pouvait leur arriver de mieux. Ils ont montré une impressionnante capacité à renverser une situation désespérée. A sortir la tête de l’eau, juste après avoir touché le fond. Certes, la victoire est courte, mais elle sera bénéfique pour la suite du tournoi.

Dries Mertens décisif, ce n’est pas un Hazard

Dans le monde du ballon rond, le Diable le plus populaire est sans conteste Eden Hazard. Sources de sa notoriété, sa capacité à marquer un match de son empreinte. Ses traits de « guerrier beau gosse », et toutes les vidéos de ses exploits sur le net. Le salaire de l’étoffe des grands, c’est une attention très particulière accordée par l’adversaire. Trois, quatre hommes rien que pour lui. Dries Mertens, il vient de nulle part, mais il est arrivé très loin. On ne dit jamais de lui qu’il est le meilleur, même quand il l’est. Pourtant, lui aussi possède d’incroyables qualités. Lui aussi mériterait un marquage à l’étiquette du short. Mais il s’appelle Dries Mertens, alors, on le laisse tranquille. Pour le moment.

L’Algérie, un plus gros morceau qu’il n’y paraît.

présentation Algérie

L’engouement qui règne autour des Diables a beau être exceptionnel, ce n’est pas lui qui leur fera remporter ce premier match. Pour bien rentrer dans leur tournoi, les Belges doivent s’appliquer à éviter tout excès de confiance face à une Algérie à laquelle l’expression «  Il n’y a plus de petites équipes » s’applique on ne peut mieux. Objectivement, cette rencontre n’est pas gagnée d’avance ! Voyez plutôt :

 

Pourquoi il ne faut pas les sous-estimer :

 

Les Fennecs restent sur une série de quatre victoires consécutives, dont celle de la qualification face au Burkina Faso. Dernièrement, ils ont remporté trois joutes amicales face à la Slovénie (2-0), l’Arménie (3-1) et la Roumanie (2-0). Après avoir survolé leur groupe de qualification (cinq victoires pour une seule défaite) et passé l’étape du match de barrage, elle participe à sa seconde coupe du monde de rang (et quatrième au total). Jusqu’ici, les Fennecs ont toujours échoué au premier tour, mais cette fois, ils ont l’ambition de franchir un palier. Ultra motivés, ils monteront sur le terrain le couteau entre les dents. Les Belges devront rentrer dans le match immédiatement, car tout manque de concentration pourrait être fatal.

Relativement bien équilibrée, l’équipe algérienne rassemble des joueurs formés au pays, et aussi quelques binationaux. Sept joueurs actuels ont ainsi porté le maillot français en équipe de jeunes, parmi lesquels Feghouli, Ghoulam, Taïder et Bentaleb, qui évoluent aujourd’hui dans de grands championnats (Angleterre, Espagne, France). Cette mixité est une des grandes forces de l’équipe. Ce n’est pas pour rien si elle est actuellement la première nation africaine au classement FIFA (22e).

A sa tête, Vahid Halilhodzic est un homme à la carrière très riche, qui connait très bien le football. Arrivé en 2011, il a totalement remanié jeu et fondements, si bien qu’aujourd’hui, c’est toute l’équipe et son entourage qui sont modernisés. Tactiquement, l’Algérie évolue avec une défense compacte derrière deux, voire parfois trois milieux actiaux. En récupération de balle, elle compte sur deux médians offensifs pour alimenter l’attaque dans l’axe, et sur des défenseurs latéraux très actifs pour porter le danger sur les flancs. Très souvent, il n’y a qu’un seul homme en pointe, faisant office d’attaquant pivot.

 

L’homme à surveiller : Sofiane Feghouli

Vivacité, technique et vista : Feghouli possède la panoplie du parfait numéro 10. Né dans les Hauts-de-Seine à Noel 1989, ce milieu offensif fait son écolage au Red Star, puis au Paris FC, avant de rejoindre Grenoble. A la suite de très bonnes prestations, il intéresse de nombreux grands clubs européens. En 2010, il choisit de rejoindre le FC Valence. Après un prêt et une saison sur le banc, il franchit un cap supplémentaire et devient un des cadres de l’équipe. La saison dernière, il a disputé 45 rencontres, marqué 7 fois et délivré 8 passes décisives.

Sa carrière internationale aurait pu prendre une toute autre couleur. En 2008, Il honore sa première cap pour la France U18. A peine un mois plus tard, il est présélectionné par Raymond Domenech pour rejoindre la sélection A. Rapidement courtisé par la fédé algérienne, il prend sa décision finale en 2011. Depuis, il a joué 19 matchs pour le Fennecs, et marqué 5 buts.

 

Onze de base :

 

  • Mohamed Lamine Zemmamouche (USM Alger)
  • Aïssa Mandi (Reims – FRA)
  • Madjid Bougherra (Lekhwiya – QAT)
  • Faouzi Ghoulam (Naples – ITA)
  • Mehdi Mostefa (AC Ajaccio – FRA)
  • Carl Medjani (Valenciennes – FRA)
  • Nabil Bentaleb (Tottenham – ENG)
  • Saphir Taider (Inter – ITA)
  • Sofiane Beghouli (Valence – ESP)
  • Hillal Soudani (Dinamo Zagreb – CRO)
  • Islam Slimani (Sporting – POR)

Des rencontres pas vraiment amicales, et encore moins sans enjeu

Les deux derniers matchs de préparation ont apporté un grand enseignement, de par leur teneur bien moins « amicale » que sur papier.

En Suède, les locaux sont rapidement dépassés. Pour inverser la tendance, ils mettent le pied, sachant que les Belges auront peur de surenchérir, par crainte de subir une fâcheuse blessure « de dernière minute ».

Les Tunisiens, eux, adoptent ce comportement dès le début de la rencontre, faisant preuve d’un engagement encore plus virulent que leurs homologues scandinaves.

Le résultat ? Deux victoires, pour des Diables qui ont appris à faire rimer patience avec persévérance.

Les Diables Rouges surévalués ?

Cette semaine, le journal français « L’Equipe » a nommé la Belgique comme équipe la plus survendue du Mondial. Leur unique argument : « Ils rêvent de gagner le titre. Et puis quoi encore ? Un bon directeur marketing n’a jamais fait gagner une Coupe du monde ». De un, c’est vrai, sans quoi les Bleus auraient aligné une seconde victoire de rang en 2002, au lieu de trois matchs sans marquer le moindre but. De deux, pour ceux que cela concerne, espérer ne signifie pas attendre. Ils devraient donc revoir leurs définitions et, très objectivement, commencer par balayer devant leur porte.

Pauwels n’aime pas Lukaku

L’info est passée inaperçue. Lors de sa dernière « minute belge », le consultant de Téléfoot Stéphane Pauwels a glissé une réflexion douteuse au sujet de Romelu Lukaku. Une citation que personne n’a relevé, mais qui en dit long sur son opinion personnelle : « Ce triplé contre le Luxembourg sera peut-être le seul de sa carrière ». Déjà en 2010, alors que le Rom’ empilait les buts en Jupiler League, l’ancien recruteur de Monaco cachait difficilement son dédain, affirmant hors caméra que le futur ex-attaquant des mauves serait un « flop » dans les deux ans. Quatre ans et une trentaine de buts en Premier League plus tard, le présentateur des « Orages de la vie » n’en démord-il donc pas ?

Les Diables Rouges: des JO de Pékin 2008, au Mondial brésilien de 2014…

jo 2008 world cup 2014

La performante équipe belge que nous connaissons aujourd’hui ne s’est pas créée en un jour. Retour sur le premier exploit de cette génération dorée, et sur cette équipe qui, à l’autre bout du monde, avait écrit les prémices d’une période de succès.

Nous sommes le 16 août 2008. Tandis que leurs aînés s’apprêtent à entamer une campagne encore plus calamiteuse que les précédentes, la génération « future » que nous connaissons aujourd’hui forge son premier exploit. Une victoire face à l’Italie, en quarts de finale des JO de Pékin. Un but de Kevin Mirallas, et deux de Moussa Dembélé, pour répondre à deux penalties de Giuseppe Rossi, et voilà les diablotins en demi-finale du tournoi. La suite sera moins glorieuse, avec une lourde défaite face au Nigéria (4-1), suivie d’une autre contre le Brésil en petite finale (3-0). Nos joueurs rentrent à Bruxelles sans médaille, mais déjà, ils font parler d’eux dans le monde. Et pour la première fois, ils réveillent cette fierté nationale, enfouie depuis tant d’années.

Le noyau de cette rafraichissante équipe olympique comprend les vingt meilleurs talents en devenir de notre football. Depuis lors, certains ont confirmé… et d’autres sont plus ou moins rentrés dans le rang.

Parmi les Diables Rouges actuels se trouvent

• Vincent Kompany
• Thomas Vermaelen
• Sébastien Pocognoli
• Marouane Fellaini
• Kevin Mirallas
• Jan Vertonghen
• Laurent Ciman
• Anthony Vanden Borre
• Moussa Dembélé

Soit neuf des trente joueurs récemment appelés par Marc Wilmots pour disputer la coupe du monde au Brésil. Mais qui sont les autres, et où sont-ils passés six ans plus tard ?

 

Gardien : Logan Bailly

JO_2008_logan_baillyA l’époque des JO, le gardien titulaire des diablotins est en pleine ascension. Dans les mois qui suivent, ce Liégeois de Genk prend du galon, passant des espoirs à l’équipe A. Sa carrière atteint son apogée en 2009, avec un transfert au Borussia Mönchengladbach. La suite est plus terne. En Bundesliga comme en sélection, Bailly se troue de plus en plus. Son comportement n’aidant pas, il devient persona non grata dans son club. Il pense pouvoir se relancer au Neuchâtel Xamax, séduit par les projets du milliardaire russe Bulat Chagaev, qui vient de racheter le club. Mais quelques mois plus tard, les dirigeants sont inculpés pour gestion illégale, et l’équipe se voit retirer sa licence avec effet immédiat. Bailly, qui n’a jamais reçu le moindre salaire, est libéré en même temps que tous ses coéquipiers. C’est aussi à cette époque qu’il n’est plus appelé chez les diables, qui trouvent en Simon Mignolet un remplaçant plus talentueux et plus … stable. Quant à Logan, après un retour raté à Genk, c’est à Louvain qu’il retrouve une certaine stabilité. Mais soyons honnêtes, il faudrait une avalanche d’hécatombes pour le revoir un jour entre les perches de l’équipe belge.

Défenseur droit : Sepp De Roover

JO_2008_sepp_de_rooverEn 2008, ce jeune espoir est titulaire sur le flanc droit de la défense des diablotins, et a comme doublure … Guillaume Gillet. Parallèlement, il s’affirme en Ere Divisie sous les couleurs FC Groningue. Il connaît ses deux premières sélections A en novembre 2009, face à la Hongrie et au Qatar. A cette époque, les diables sont au fond du trou ; Dick Advocaat est nommé pour reconstruire totalement une équipe sans âme, larguée au classement FIFA, et laminée par ses adversaires récents. Mais après ces deux piges de nonante minutes chacune, De Roover ne sera plus jamais convoqué. En cause un nouveau changement à la tête des diables, mais aussi une carrière qui stagne… à cause, notamment, d’un genou gauche récalcitrant, et d’une opération qui le laisse sur la touche plusieurs mois. Après un passage à Lokeren de 2010 à 2012, il retourne fouler les pelouses hollandaises. Plus précisément au NAC Breda, modeste club dont il défend toujours les couleurs aujourd’hui, à 29 ans. Petit à petit, le royaume l’oublie, et pendant ce temps, Guillaume Gillet empile les titres avec Anderlecht, et plante une inoubliable patate dans le plafond du but croate.

Défenseur gauche : Landry Mulemo

JO_2008_landry_mulemoLes supporters du Standard se rappellent encore de ce joueur attachant, mais qui, reconnaissons-le, n’a jamais eu les épaules du nouveau Eric Gerets. Parti à Bucaspor en 2010, il revient prester deux piges à Courtrai, où il joue un match sur deux. Puis il repart à l’aventure, d’abord au Beitar Jerusalem, ensuite à Kaposvar, club hongrois dont, je suis sûr, vous découvrez l’existence en même temps que vous lisez ces lignes. Quant aux diables, cela fait bien longtemps qu’il n’y pense plus, ayant choisi depuis 2011 de porter les couleurs du Congo.

Défenseur central : Jeroen Simaeys

JO_2008_jeroen_simaeysDepuis l’épopée de Pékin, ce grand défenseur s’est affirmé comme une référence de la D1 belge. Alors à Bruges, il évolue à Genk depuis 2011, où il joue la plupart des matchs. Il a gouté deux fois aux diables, avant que ceux-ci l’oublient, sans doute définitivement. La faute à une génération de surdoués, car il y a dix ou quinze ans, Simaeys n’aurait pas volé une place de titulaire en équipe nationale. Il n’est en tout cas sûrement pas plus mauvais qu’un Chris Janssens ou un Gordan Vidovic.

 

Milieu de terrain : Vadis Odjidja Ofoe

JO_2008_vadis_odjidja_ofoeEn voilà un à qui on aura permis de renifler l’odeur du barbecue, sans lui laisser prendre une merguez. 20 ans au moment des Jeux, ce jeune et talentueux médian est en formation à Hambourg, après un écolage anderlechtois. L’année suivante, il est l’un des transferts en vue du FC Bruges. Voyant qu’on rechigne à lui donner sa chance en équipe nationale, Vadis demande et obtient un passeport ghanéen, qui lui permettrait d’évoluer pour les Black Stars. Face à ce chantage affectif, Georges Leekens accepte de lui donner du temps de jeu. Une minute en amical face à la Russie, le 17 novembre 2010. Puis une seconde minute face à l’Azerbaidjan, en match officiel cette fois, histoire d’être bien sûr qu’il n’ira plus jamais voir ailleurs. Face au Kazakhstan, son quota explose : Vadis reste carrément 27 minutes sur le terrain. Ce seront, par ailleurs, ses dernières sous la vareuse rouge. Et au vu de la concurrence qui règne à sa position, pas sûr qu’il puisse un jour y en avoir d’autres.

 

Milieu offensif : Faris Haroun

JO_2008_faris_harounOn ne le répètera jamais assez : en football, les choix de carrière sont prédominants. Faris Haroun en est un bel exemple, lui qui n’a jamais pu rebondir lorsque sa carrière s’enlisait. A l’époque des jeux, le belgo-tchadien compte plus de cent matchs en D1 avec Genk, et fréquente déjà la sélection A. C’est l’aube d’une carrière… dont ces JO seront l’apogée prématurée. A l’été 2008, son transfert au Beerschot surprend. Il porte encore le maillot des diables durant cette période, mais ne sera plus appelé après l’arrivée de Georges Leekens. En 2011, il s’exile en Angleterre, et retrouve à Middlesbrough le rouge qui lui manquera tant... car ce transfert dans une Championship méconnue du royaume précipite en fait son oubli. Après des débuts prometteurs et deux saisons pleines, Haroun n’est plus aligné par le nouveau coach. En janvier 2014, son contrat est rompu d’un commun accord avec la direction. Il émet le souhait de revenir en Belgique, mais les contacts avec le Standard, La Gantoise ou Zulte-Waregem n’aboutissent pas. Au lieu de refaire surface, il signe à Blackpool, 15e au classement de cette maudite Championship. Une pige de cinq mois, qui se termine comme la précédente, par une rupture bilatérale. L’occasion, peut-être, de venir refaire un tour du côté de la Jupiler League ?

Milieu offensif : Maarten Martens

JO_2008_maarten_martensEncore un qui aura enchaîné les tuiles. A l’heure de Pékin, la jeune pépite est capitaine de cette équipe espoir. Parallèlement, il explose à l’AZ Alkmaar, revenant d’une première blessure qui l’avait contraint à la touche de nombreux mois. « Première » car il y en aura d’autres… Après les jeux, il joue chaque match de son équipe, et retrouve, puis dépasse son meilleur niveau, jusqu’à provoquer l’intérêt de la Juventus. Le transfert capote, mais Maarten se console en gagnant le titre de Ere Divisie et en jouant la ligue des champions. Survient cette satanée année 2011, durant laquelle trois blessures successives ont raison de ses ambitions. En janvier 2014, il signe pour deux ans au PAOK Salonique. Chez les diables, Martens a connu neuf caps sous trois entraîneurs différents. Appelé régulièrement de 2007 à 2010, il ne parvient toutefois jamais à s’imposer comme membre permanent. Dire qu’il avait été conseillé à l’AZ par Louis Van Gaal himself…

Ailier / Attaquant droit : Tom De Mul

JO_2008_tom_de_mulLe premier grand espoir révélé par cette génération, est aussi celui qui aura connu la plus grande désillusion. A l’instar de Vermaelen, Vertonghen et Alderwereld, ce natif de Kapellen fait ses classes à l’Ajax Amsterdam. En 2005-2006, il s’aguerrit en prêt à Vitesse Arnhem. La saison suivante, il explose, participant à 28 matchs et marquant 4 buts pour les Amstellodamois. C’est l’aube d’une carrière riche en succès… ou pas. A l’été 2007, il rejoint le FC Séville, qui débourse 5 millions d’euro pour s’attacher ses services – somme conséquente pour un joueur de son âge. Et là, c’est le drame. Barré par la légende locale Jesús Navas, il connait plus souvent la banquette que les plaisirs de la pelouse. En janvier 2009, il est prêté à Genk, et participe à la seconde partie de la saison. On pense sa carrière relancée, mais il se blesse sérieusement à l’intersaison. Il reste inactif une année entière, avant de connaître un nouveau prêt au Standard à l’été 2011. Mais il ne dispute pas une seule minute sous les couleurs liégeoises, à cause d’une nouvelle blessure. En juin 2012, son contrat se termine et Séville n’a d’autre choix que de ne pas le renouveler. Cette séparation marque une fin de carrière prématurée. N’ayant jamais retrouvé de club, De Mul vit toujours en Andalousie, et s’y est marié. A toute chose malheur est bon.

Attaquant : Stijn De Smet

JO_2008_stijn_de_smetL’exemple type du joueur pour qui l’adage « Beaucoup d’appelés, peu d’élus » s’applique à la lettre. Cet ancien espoir du Cercle de Bruges, au même titre et à la même période que Tom De Sutter, n’a jamais obtenu « le » transfert qui lui aurait peut-être permis de franchir le dernier palier. Cette satanée marche du dessus, qui fait qu’un joueur vend plus de vareuses floquées à son nom, et qui augmente radicalement le taux de pénétration de sa vignette Panini dans les cours de récréation. Les Blackburn Rovers avaient bien frappé au portillon en 2006, avant qu’une inopportune blessure au genou n’annule l’unique test auquel le joueur avait été convié. Condamné à jouer les seconds rôles en Jupiler League, De Smet traîne sa bosse à La Gantoise, où il remporte son unique trophée (une coupe de Belgique en 2010), puis à Westerlo, Waasland-Beveren et enfin Courtrai, club pour lequel il évolue depuis 2013.

Deuxième gardien : Yves Ma-Kalambay

JO_2008_yves_ma_kalambaySupposé devenir le premier grand gardien belge depuis Michel Preud’homme, ce grand pote de Vince the Prince s’est enlisé dans une carrière en constante régression. Formé successivement au PSV Eindhoven, puis à Chelsea, il connait même une soirée de Champion’s League sur le banc des Blues. Relégué ensuite comme 5e gardien, il signe chez les Ecossais d’Hibernian. Ses prestations en dents de scie provoquent les critiques ; capable du pire comme du meilleur, il perd sa place de titulaire lors de la saison 2009-2010, à la fin de laquelle son contrat n’est pas renouvelé. A cette période, le décès de son père lui fait remettre sa carrière en question. En hommage, il choisit de représenter le Congo, son pays d’origine. Il lève aussi le pied quelques mois pour retrouver sa famille. Sa carrière le mènera ensuite à Swansea, Malines et l’Antwerp, mais jamais elle ne se remettra de ce drame.

Troisième gardien : Yves De Winter

JO_2008_yves_de_winterDans toute sélection, le troisième gardien est assurément le joueur qui est le plus content d’être là, car il n’a que trop peu d’espoir de pouvoir monter au jeu. Ancien gardien de Westerlo, le souriant Yves De Winter s’en va tenter sa chance aux Pays-Bas. D’abord avec succès, puisque sa seule saison à De Graafschap lui offre un contrat à l’AZ Alkmaar. C’est là que depuis 2012, il attend patiemment sa chance, n’ayant obtenu, depuis sa signature, que 90 minutes de jeu en coupe d’Europe. Mais il peut déjà être content d’être arrivé jusque là. Non ?

Top 5 des buts des diables rouges en coupe du monde

soccer ball net

© Steven Depolo (retouche photo Antonin Kaminski)

A quelques jours de vivre de nouveaux exploits, Belgian-Team vous propose son TOP 5 des buts belges en coupe du monde. Un classement totalement subjectif, basé à la fois sur la beauté et l’importance du geste. Faites tourner la machine à souvenirs !

 

N°5 : Belgique – Pays-Bas, USA 1994 : Philippe Albert

 

 

Opposés à leurs voisins Hollandais dans ce second match du groupe G, l’objectif des Belges est avant tout de ne pas perdre. Malmenés, mais sauvegardés par un Michel Preud’homme qui a visiblement mangé du spiderman la veille, nos hommes parviennent tant bien que mal à conserver un score vierge. Jusqu’à la 65e minute, et ce corner anodin de Marc Degryse. La balle du lutin d’Ardooie, est d’abord déviée de la tête par Georges Grun, puis reprise à ras-de-terre par le bouillonnant Bouillonnais Philippe Albert. Une reprise, un peu molle certes, mais tellement bien placée qu’elle file au ras du poteau, sous les pieds du néerlandais Jan Wouters. Ce n’est pas le plus beau but du tournoi (le Saoudien Al Owairan en marquera un bien plus joli quelques jours plus tard), mais il permet aux Belges de rester invaincus au Citrus Bowl  d’Orlando, et de remporter le derby le plus éloigné de l’histoire des deux pays.

N°4 : Belgique – Argentine, Espagne 1982 : Erwin Vandenbergh

 

En match d’ouverture du Mundial espagnol, les Argentins sont convaincus qu’ils ne vont faire qu’une bouchée des petits Belges. Un sentiment de supériorité d’autant plus affirmé qu’ils comptent dans leur rang l’un des meilleurs joueurs de l’histoire, en la personne de Diego Armando Maradona. C’est sans compter sur le courage des Diables, et ce marquage (lisez : « matraquage ») incessant infligé au pibe de oro. Constamment privé de liberté, ce dernier ne parvient pas à trouver la clé, et assiste, impuissant, à l’ouverture du score d’Erwin Vandenbergh à la 62 minute de la rencontre. Littéralement oublié par la défense de l’Albiceste, le renard lierrois s’en va tranquillement crucifier Ubaldo Fillol, et signer ce qui restera comme l’unique but de la rencontre. Avec cette victoire 1-0 sur les champions du monde en titre, les Diables réalisent un nouvel exploit, deux ans après avoir atteint la finale de l’Euro 1980.

N°3 : Belgique – U.R.S.S., Mexique  1986 : Stéphane Demol

 

Il suffit parfois d’un déclic pour écrire la légende. Les Belges avaient plutôt mal débuté ce Mundial 1986. Arrivés en huitièmes de finale presque miraculeusement, on ne donnait pas cher de leur peau face au rouleau-compresseur soviétique. Durant les 90 minutes réglementaires, nos Diables font mieux que résister, parvenant à revenir deux fois au score. A la douzième minute de la prolongation, un corner joué en deux temps par Vercauteren et Gerets atterrit sur la tête de Stéphane Demol. L’instant d’après, l’Anderlechtois de 20 ans est rebaptisé « Stéphane Demoooooooool » par tous les commentateurs du royaume. En prenant pour la première fois l’avantage dans ce match fou, les Diables concrétisent enfin l’espoir jusque là entretenu. Et plus qu’un des trois autres qu’ils inscrivent au cours de la rencontre, c’est ce but-là qui apporte le sentiment, la conviction, qu’ils peuvent vraiment réaliser quelque chose cet été-là.

N°2 : Belgique – Japon, Corée/Japon  2002 : Marc Wilmots

 

En ce 4 juin 2002, la Belgique est bien malmenée par les organisateurs du soleil levant. Décidés à prendre le dessus devant leurs supporters, les vifs et surprenants Japonais pèsent sur la défense belge, sans toutefois parvenir à ouvrir le score. Survient la 57e minute, et cet éclair de génie du leader en pleine confiance. Sur une anodine remise lobée d’Eric Van Meir, MarcWilmots réussit un ciseau en un temps, aussi magnifique qu’inattendu. Un but sorti tout droit d’une publicité pour un équipementier qui fait travailler des enfants asiatiques pour le minimum pas syndical. Une véritable prouesse, qui scotche le temps, et les supporters des deux clans. Mais les joueurs aussi. Car sur la remise en jeu, le Japonais Takayuki Suzuki (futur flop sportif du RC Genk) profitera d’une bourde belge pour remettre les deux équipes à égalité. Quelle infamie ; tu attends toute ta vie pour voir un Belge marquer un ciseau, et tu ne peux même pas en profiter deux minutes.

N°1 : Belgique – Corée du Sud, Italie 1990 : Michel de Wolf

 

On en a vu des centaines, des défenseurs en position offensive qui, ne voyant pas de solution, tentent leur chance des 35 mètres. La phase se termine souvent par la mise en jeu d’un nouveau ballon, le précédent ayant disparu dans les gradins supérieurs. Mais avec un peu de cran et beaucoup de bol, le même ballon peut terminer au fonds des filets. Pour les Belges, le tournoi de 1990 commence par un match face à des Sud-Coréens dont on vante davantage le courage que les qualités. Nos Diables se cassent les dents jusqu’à la 53e et l’ouverture du score, un peu chanceuse, de Marc Degryse. Un but qui crée des espaces, permet d’évoluer plus confortablement, et surtout qui amène le second : un missile de Michel de Wolf, qui fait exploser la lucarne de Choi In-Young. La victoire belge est assise par ce but, d’autant plus exceptionnel que le défenseur courtraisien n’en aura même pas marqué dix durant toute sa carrière, longue de 18 ans.

Hors Classement : Belgique – Brésil, Corée/Japon 2002 : Marc Wilmots

 

Il aurait mérité de figurer au sommet de ce classement, et au lieu de cela, il représente la plus grande injustice de l’histoire du football belge. Et puisque Willy le raconte mieux que nous, ne le commentons pas davantage.

Coupe du monde 94, 98 et 2002 : les absents n’ont pas toujours tort.

coupe du monde 94, 98 et 2002

© Antonin Kaminskl

La semaine dernière, Marc Wilmots a publié sa liste de 23 Diables Rouges qui défendront nos couleurs lors de la coupe du monde au Brésil. Une sélection qui a fait des malheureux, comme fatalement, à chaque fois que cet exercice se produit. Belgian Team se plonge dans le passé, et vous parle des pauvres « prédécesseurs » de Timmy Simons et Radja Nainggolan. Ces absents qui contrairement à l’adage, n’avaient pas tous forcément tort.

 

USA 94 : Gilbert Bodart et Luis Oliveira

En l’an Un avant Jean-Marc (Bosman), seule une poignée de valeureux Belges évoluent à l’étranger. La sélection pour la World Cup compte logiquement une écrasante majorité de représentants des plus grands clubs du royaume. On trouve ainsi dans la liste du coach Paul Van Himst sept Anderlechtois, sept brugeois, et … un seul standardman (qui se trouve être … Marc Wilmots). Soit autant que pour Charleroi et l’Antwerp.  Les Genaux, Léonard, Goossens et cie payent au prix fort leur mauvaise saison, et cette légendaire déconfiture européenne face à Arsenal, venu planter un 0-7 à Sclessin. Faut dire aussi qu’ils avaient bien foutu la honte à tout le pays. Absence davantage remarquée, celle de Gilbert Bodart a de quoi surprendre. Car en 1994, le nom du gardien liégeois figurait plus souvent à la une des titres sportifs que dans la rubrique des faits divers. Van Himst se justifie en affirmant qu’ « avec De Wilde et Verlinden derrière Preud’homme, j’ai déjà deux très bons gardiens ». Oui, quoi de plus logique. Sauf qu’il se peut qu’il soit probable que derrière cette éviction se cache déjà quelque motif extra-footballistique.

En parlant d’extra-sportif, le couillon de l’année se nomme Luis Oliveira. Du haut de son statut de nouvelle star du calcio, l’attaquant de Cagliari se permet le luxe, à un mois du tournoi, d’exiger une place de titulaire dans le onze belge. Homme de principe, Van Himst tranche le problème simplement, en décidant de le mettre hors jeu. Sans doute pour le punir de s’être laissé emporter par sa fierté, maladroite et peu inspirée. Peut-être aussi pour libérer une place au buteur Josip Weber, fraîchement naturalisé. A la fin de l’été, strict, mais pas rancunier, Van Himst pardonne à sa brebis, et la rappelle au sein du troupeau pour les qualifs de l’Euro 1996. Mais de l’aveu de Luis, cette coupe du monde manquée restera le plus gros regret de sa carrière.

France 98 : Johan Walem et Philippe Léonard

Plus qu’un coach performant, Georges Leekens était surtout un embobineur surdoué. Ce n’est pas pour rien s’il réussit à nous vendre Gordan Vidovic comme le meilleur défenseur de l’histoire du foot belge. En vérité, le joueur Mouscronnois est surtout le beau-fils de Long Couteau, et son unique titre honorifique est celui de seul Belge de l’histoire à ne parler ni le Français, ni le Néerlandais.

C’est avec le même sens du baratin que le coach « sauveur » de l’équipe belge, le même qui vient de réussir l’ « exploit » d’une qualification « miraculeuse » pour la coupe du monde française (faut quand même pas exagérer, on a juste remonté 3 points de retard sur les Turcs), nous explique fort logiquement l’absence de Johan Walem de sa sélection. Walem, pierre angulaire de l’Udinese, troisième de Serie A cette année-là, un homme en pleine forme et en pleine confiance. En apprenant sa non sélection, son entraîneur de l’époque Alberto Zaccheroni  déclare : « Si la Belgique peut se passer de Walem, elle sera championne du monde ». A si peu de choses près.

Mais Georges garde le meilleur pour la fin. Au retour du dernier stage de préparation au Maroc, c’est sans commentaire qu’il évince (entre autres) Philippe Léonard de sa sélection finale. Soit rien de moins qu’un potentiel titulaire, qui évolue dans le championnat français, et qui vient de disputer la ligue des champions. Le Monégasque ne comprend pas, ses coéquipiers non plus. D’autant qu’il fait jusque là preuve d’un comportement exemplaire. Les médias parlent de « sacrifice », pour raison politique, communautaire,  de copinage, voire même de cadeau d’anniversaire fait à Vital Borkelmans le jour de ses 35 ans. Et plus Leekens refuse de s’expliquer, plus le torchon brûle entre la presse et lui. Quant au principal concerné, il encaisse très difficilement, affirme qu’il va partir en vacances et ne regarder aucun match de la compétition. C’est tout à son honneur de garder 99,9% de sa dignité dans ce genre de situation.

Corée – Japon 2002 : une hécatombe de blessés

Coach national pour la coupe du monde 2002, Robert Waseige n’aura pas à s’arracher les cheveux pour composer sa liste de joueurs. La liste de blessés est telle que le valeureux liégeois n’a en fait guère le choix au moment de nommer les 23 joueurs qui l’accompagneront au pays du soleil levant. Joos Valgaeren opéré du genou, Emile Mpenza à la cuisse, Bob Peeters blessé au pied, Walter Baseggio lui aussi indisponible, et pour finir, Philippe Clément qui se déchire les quadriceps en finale de coupe de Belgique… en voilà une infirmerie qui aurait de la gueule sur le terrain. Les absents « volontairement choisis », à savoir Bertrand Crasson, Michael Goossens, Peter Van Houdt, Stefaan Tanghe et Marc Hendrickx, ne sont pas de réelles surprises. Plus que les choix tactiques, c’est surtout la poisse qui aura donné à la sélection de 2002 sa mouture finale.

Coupe du Monde au Brésil : les 24+6 Diables Rouges

liste diables rouges

Retour sur l’évènement que tous les fans des Diables Rouges attendaient avec impatience. La liste des joueurs convoqués par Marc Wilmots, pour faire partie du voyage au Brésil…

Quand on organise une fiesta, l’étape des cartons d’invitation est très importante. Et puisqu’on ne peut pas inviter tout le monde dans son cinquante mètres carrés, il faut bien choisir, et choisir bien. Ceux qui savent comment on fait la fête, partager leur enthousiasme sur le terrain et garder cet indispensable soupçon de modération. Ceux avec qui on s’entend le mieux, et surtout qui s’entendent le mieux entre eux. Celui qui pourra, en ouvrant ton bar, trouver la recette de cocktail qui donnera un plus à ta soirée. Celui qui ira piocher les meilleurs mp3 dans ton disque dur pour transformer ton salon en dancefloor. Et puisqu’il y aura des élus, il y aura forcément des déçus. Mais ils devront bien comprendre que tu n’es pas l’ambassadeur de la pub Ferrero Rocher. Tout simplement accepter le fait que tu ne pouvais pas inviter tout le monde.

En ce mardi 13 mai, Marc Wilmots a donc distribué ses 24 cartons d’invitation pour la fiesta du football. Il y a les indispensables, ceux dont la sélection ne souffre d’aucune discussion, et par conséquent nous n’en discuterons pas. Entre les perches : Thibaut Courtois et Simon Mignolet n’avaient aucun souci à se faire. Pas plus que Kompany, Van Buyten (le dernier survivant de l’épopée asiatique de 2002… on y reviendra), Vertonghen, Vermaelen et Lombaerts en défense. Alderwereld ? Il n’a pas toujours été titulaire en club cette saison. Il n’est pas toujours irréprochable, non plus. Mais Toby est à l’équipe belge ce que le nucléaire est à l’énergie : il a ses défauts, mais à sa place, on n’a toujours pas trouvé mieux. Parmi ceux dont le nom était déjà sur les cartons avant même qu’ils soient imprimés, il y a aussi Fellaini, Witsel, De Bruyne, Lukaku, Mirallas, Hazard et Mertens. Dembélé, Chadli et Defour avaient quant à eux 9 orteils et 1 ongle dans l’avion.

A présent, alimentons la discussion avec ce qui nous intéresse réellement, à savoir les invités plus ou moins surprise… mais aussi les oubliés volontaires qui, d’ici 30 jours, pourront venir faire la fête avec nous au pied des écrans géants sur toutes les Grand’Places du Royaume. (NB. Fort logiquement, nous incluons parmi ces malchanceux les 6 réservistes annoncés).

OUT : Timmy Simons

Il y a une paire d’années, la présence dans le noyau du soulier d’or 2002 se justifiait totalement. Sa régularité sur le terrain, ainsi que son influence bénéfique sur la jeunesse, lui proféraient un statut d’indéboulonnable. Mais aujourd’hui, les petits diables deviennent grands, tandis que le maître approche inexorablement de la reconversion. Et puis, pour mener le troupeau, il reste du monde : un coach, un staff, et un Big Dan. La conclusion, c’est que la concurrence dans l’entrejeu (ah Timmy, si tu avais été un Zanetti…), et cette saloperie de temps qui passe, auront eu raison de sa place. Ainsi s’échoue le vétéran, à trois mètres de son dernier bol de sangria. Triste, mais irréfutablement logique.

IN (?): Silvio Proto

Aka le pote bouche-trou, qui le sait très bien mais qui ne s’en plaint pas. Après tout, il n’aurait pas dû faire un pas de côté dans un épisode précédent. Plus qu’autre part, le foot international est un monde où qui va à la chasse … Pour faire court, le coupon de voyage du meilleur portier de Jupiler League sera validé si et seulement si le tibia de Koen Casteels ne se ressoude pas dans les temps. Ne parlez pas de suspense, il ne s’agit jamais que du troisième gardien. Celui dont on se dit qu’avec un peu de chance et beaucoup de culot, on aurait pu prendre un joueur de champs à la place.

OUT : Radja Nainggolan

En voilà un qui n’en peut plus de gravir les échelons. Dans la botte, sa popularité et son niveau de jeu sont tels qu’avec un passeport italien en poche, le ninja de la Roma aurait peut-être pris l’avion pour Rio avec les azzuri. Hélas, Radja peine à saisir sa chance sous la tunique belge… lorsqu’on lui donne l’opportunité de l’enfiler. Et pourtant, on avait toujours pensé que son nom se trouvait déjà sur le siège de Simons, avant même que ce dernier ne le laisse vacant. Mais Caramba, c’est encore raté. Hé oui, l’abondance de talent, la pléthore de choix dans l’entrejeu, tout ça. Au final, Radja rejoint Johan Walem sur la liste des milieux évoluant en Serie A, tellement « jokers de luxe » qu’ils en restent à la maison. Frustrant, au point de vous donner l’envie de passer un coup de fil à la fédé indonésienne.

IN : Anthony Vandenborre

Il y a deux ans, les chances d’Anthony Vandenborre de participer au Mondial étaient tellement minimes qu’en fait, on ne les estimait même pas. Il était encore plus probable que Stromae fasse partie des 23, et que l’hymne officiel soit le mythique « Gagné d’avance » d’Enzo Scifo, remixé par Daddy K. Ces derniers mois, l’éternel espoir du football belge, deuxième diable le plus jeune de tous les temps, a surpris son monde en effectuant un come back digne de celui de Cher au Top 50 des années 90. Le « ket » profite donc de ce retour en forme, mais aussi de sa polyvalence, et de ses expériences (certes peu fructueuses) au plus haut niveau. C’est aussi, et sans doute, sa dernière chance de laisser une trace.

OUT : Guillaume Gillet

Que se serait-t-il passé le 11 septembre 2012, si Guillaume Gillet n’avait pas planté une patate dans le plafond du but croate ? Les Belges auraient-ils eu la confiance nécessaire pour s’imposer en Serbie un mois plus tard ? Et de fil en aiguille, auraient-ils acquis le mental suffisant, pour traverser ces qualifs sans craquer ? Posons-le clairement, en serait-on aujourd’hui à parler des 23 sélectionnés, et dans ce cas bien précis, des 6 réservistes ? Ne sois pas frustré Guillaume, tu es polyvalent oui, mais même dans ton club, ta sélection s’est discutée ces derniers temps. Au moins, auras-tu posé ta brique à l’édifice. Tel un de ces milliers d’ouvriers, dont les mains ont bâti les stades, mais qui ne verront pas un seul match de l’intérieur. « Oui mais on m’avait dit que ceux qui avaient participé à la campagne seraient sélectionnés ! ». Tu parles, va dire ça à ton pote AVB ; lui il a même pu rentrer en basket.

IN : Laurent Ciman

Mentalité, régularité, expérience. Ciman ne sera jamais un Kompany, mais il a déjà rendu de fiers services, et n’en mérite pas moins sa place dans les 23. Il n’y a qu’un supporter mauve pour penser le contraire.

OUT : Thorgan Hazard

Il y a dix ou vingt ans, on ne discutait pas la sélection du soulier d’or. Mais pas de bol pour Thorgan, nous sommes en 2014.

IN : Adnan Januzaj

Le voilà, celui dont tout le monde parle depuis un mois. Celui qu’on nous vend comme au télé-achat, « Pourquoi acheter un Messi ou un Ronaldo bien cher ? Commandez dès aujourd’hui votre Januzaj multifonctions ! ». Le jeune le plus talentueux de sa génération, déjà star, future grande star, qui sait jouer partout, quasiment à la fois. Celui qui devait, dixit un certain monsieur W. de Jodoigne, « faire ses preuves comme les autres ». Et bien finalement, c’est sur les pelouses brésiliennes qu’il les fera. Januzaj, c’est le mec dans sa grosse BMW qui déboule de la bande de gauche, et te grille la priorité juste avant le rond point. Avant de « faire ses preuves », la moindre des choses, ce sera de payer sa tournée au bar de l’hôtel, histoire de remercier ses nouveaux collègues pour le beau voyage qu’il n’a pas financé. Après, s’il vient coller le but de la victoire face au Portugal en huitièmes, on ne s’en plaindra pas non plus.

OUT : Michy Batshuayi

Il y a dix ou vingt ans, on ne discutait pas la sélection du meilleur buteur belge du championnat. Mais pas de bol pour Michy, nous sommes en 2014.

IN : Divock Origi

Qui ça ? Divock Origi, parfaitement. Fils du Kenyan Mike Origi, champion de Belgique avec Genk en 1999. Ou 2002, on ne sait plus très bien, faudra ressortir les vieux albums Panini du fond des armoires du fond. Bref, figurez-vous que cet Origi-là, il a un fils de 19 ans, qui joue à Lille et possède la nationalité belge ! Divock, c’est son prénom, a joué une petite trentaine de matchs cette saison, et a inscrit six buts. Au-delà de ses stats, c’est un grand espoir du football belge, comme le furent jadis Eden Hazard ou Tom de Mul. Et surtout, il possède le même profil que le regretté Christian Benteke. Ce qui explique sans doute son étiquette d’invité surprise, celui que personne n’attendait, pas même lui, même qu’il a dû croire à un canular de François Pirette quand la fédé l’a appelé ce matin pour lui demander d’annuler ses vacances. Mais après tout, hein, s’il vient coller le but de la victoire face au Portugal en huitièmes,…

OUT : Jelle Vossen

Monsieur, vous êtes un bon renard des surfaces, c’est indéniable. Mais c’est un pivot athlétique que nous recherchons, vous m’en voyez désolé.

Défendrons donc nos couleurs sur les pelouses de la Coupe du Monde :

Gardiens : Thibaut Courtois (Atletico Madrid), Simon Mignolet (Liverpool), Koen Casteels (Hoffenheim), Silvio Proto (Anderlecht)
Défenseurs : Toby Alderweireld (Atletico Madrid), Nicolas Lombaerts (Zenit Saint-Pétersbourg), Daniel Van Buyten (Bayern Munich), Jan Vertonghen (Tottenham) Laurent Ciman (Standard), Vincent Kompany (Manchester City), Thomas Vermaelen (Arsenal), Anthony Vanden Borre (Anderlecht)
Milieux: Marouane Fellaini (Manchester United), Steven Defour (Porto), Axel Witsel (Zenit Saint-Pétersbourg), Moussa Dembélé (Tottenham), Nacer Chadli (Tottenham), Kevin De Bruyne (Wolfsburg)
Attaquants: Romelu Lukaku (Everton), Divock Origi (Lille), Kevin Mirallas (Everton), Adnan Januzaj (Manchester United), Eden Hazard (Chelsea), Dries Mertens (Naples)

Resteront sur le banc à Bruxelles: Radja Nainggolan (AS Roma), Sébastien Pocognoli (Hanovre), Thorgan Hazard (Zulte Waregem), Guillaume Gillet (Anderlecht), Michy Batshuayi (Standard), Jelle Van Damme (Standard)

Allez les Diables, avec l’un ou sans l’autre, nous serons tous derrière vous !

Yannick Ferreira-Carrasco, futur Diable Rouge?

Yannick Ferreira Carrasco

© skysports (retouche photo Antonin Kaminski)

Ces derniers mois du côté des Diables Rouges, on a beaucoup parlé de Januzaj, Bakkali ou Batshuayi. Et si le futur de l’attaque belge venait d’ailleurs ? Encore peu connu chez nous, Yannick Ferreira-Carrasco débute sa conquête de la France, où l’on voit déjà en lui le futur Eden Hazard.

Premiers pas et début en équipe première à Monaco

 

Né à Ixelles le 4 septembre 1993, d’un père portugais et d’une mère espagnole, « YFC » chausse ses premiers crampons à Evere. Il grimpe rapidement les échelons, passant par Diegem et feu le GBA, pour débarquer à Genk à l’âge de 15 ans. Il ne reste que deux ans dans le Limbourg, car déjà, les sirènes étrangères chantent son nom et ses grandes qualités. Il choisit celles de Monaco, guidé par un certain Stéphane Pauwels, où sa progression s’accélère. Il s’impose rapidement, d’abord en CFA, puis en équipe première. On le lance dans le grand bain professionnel dès le premier match de la saison 2012-2013, face à Tours. Cette soirée-là, Yannick s’en souviendra, puisqu’il inscrit un but sur coup franc et délivre un assist. Cette performance lui offre un ticket pour le onze de base, qu’il quittera peu. Il participe activement à la remontée en Ligue 1 du club de la principauté, disputant 27 rencontres et inscrivant 6 buts.

Des grands noms à Monaco mais Yannick Ferreira-Carrasco s’impose quand même dans l’équipe

 

Cet été, la folie des grandeurs gagne le Stade Louis II. Monaco signe des noms plus ronflants les uns que les autres. Logiquement, on s’attend à ce que ce jeune aux dents longues rentre dans le rang. Que nenni ! Le voilà qui s’impose dans cette équipe taillée pour la Champion’s League, éclipsant la star Jaime Rodriguez (pourtant acquise pour 45 millions), et devenant un pion essentiel sur l’échiquier de Claudio Ranieri. Sa fulgurante progression fait de lui le favori au titre de meilleur espoir de ligue 1, quatre ans après un certain Eden Hazard. Son club n’a pas attendu une quelconque distinction pour le prolonger jusqu’en 2015.

Un profil parfait pour évoluer chez les Diables Rouges?

 

A 20 ans, Ferreira-Carasco (1m80 pour 66kg) possède l’éventail parfait de l’attaquant moderne : rapide, vivace, fort en un-contre-un, sans oublier son redoutable pied droit et sa précision chirurgicale sur phase arrêtée. Il brille également par sa discipline défensive. Actuellement aligné à gauche dans le 4-4-2 monégasque, il sait épauler son défenseur latéral, tout en se montrant dangereux aux avant-postes. Si sa progression ne fléchit pas, et si ses concurrents directs en équipe nationale (Mertens, de Bruyne ou Hazard) traversent une phase descendante, il pourrait être appelé par Wilmots plus tôt qu’on ne le pense.


Jeu : Panini est mort, vive Panini !

C’est une nouvelle qui attristera tous les enfants fans de foot qui sommeillent encore en nous. Umberto Panini, fondateur des livres du même nom, nous a quitté vendredi dernier à l’âge de 83 ans.

Voici l’occasion de rendre hommage à celui qui aura animé toutes les cours de récréation de par le monde et à travers les générations, d’autant plus à l’approche de chaque grand tournoi footballistique.

En fouillant nos placards (ou presque), nous avons retrouvé d’anciennes vignettes autocollantes de diables rouges. Trouverez-vous leurs noms ?

On commence par quatre joueurs qui, d’une façon comme d’une autre, font encore partie de l’actualité…

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Pour suivre, deux joueurs mythiques qui aujourd’hui, ont troqué les crampons contre le micro

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Les suivants sont tous devenus entraîneurs, avec des fortunes diverses… Indice : les deux premiers ont déjà coaché les diables. Les deux suivants ont bien failli.

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Vous en voulez encore ? Ca tombe bien, il nous en reste !

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Le dernier servira à départager les meilleurs !

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Une qualification à Zagreb et une grande fête à Bruxelles

Les Diables Rouges vont au Brésil

© Belga (retouche photo Antonin Kaminski)

Succès, espoirs, potentiel, fêtes et explosions de joie dans tout le pays… tout a été dit et répété. Au début de cette campagne, beaucoup voyaient cette équipe se qualifier, mais peu avaient pronostiqué une telle performance : les diables terminent premiers de leur groupe avec 9 points d’avance, et s’envolent ainsi pour le Brésil.

 

Zagreb, la force tranquille

Vendredi, 18h. Sur les routes du royaume, les derniers travailleurs se hâtent pour retrouver leur canapé et leur écran plat, tandis qu’à des centaines de kilomètres, les courageux supporters font déjà la fête à l’entrée du stade de Zagreb. Les Croates font peur en début de match, débordant nos ailiers très avancés une paire de fois. Mais leurs projets tombent rapidement à l’eau, des œuvres d’un Lukaku plus rapide, puissant que jamais. Romelu ne tremble pas, sème ses défenseurs, et entre dans le but en marchant presque. Il montre qu’on peut compter sur lui quand on en a besoin. Du côté de Londres, un certain José M. doit se donner quelques claques. La deuxième mi-temps se déroule parfaitement. Depuis les dernières campagnes, les diables ont appris à gérer un résultat. L’adversaire est résigné, et la réduction du score de Kranjkar ne changera rien.

Plusieurs éléments sont à retenir de ce match. Tout d’abord une détermination impressionnante dans le chef des Belges. Un point suffisait, mais ils en voulaient trois. Ils poussèrent rapidement leurs adversaires au désespoir, à l’image d’un Mandzukic très frustré, qui aurait pu quitter le terrain plus tôt que tout le monde. Si la volonté peut soulever des montagnes, celle des diables a ouvert l’océan atlantique. Ensuite, Wilmots a fait preuve de beaucoup d’intelligence tactique. Face à un adversaire qui inaugurait un nouveau dispositif, il a trouvé la recette idéale. Rarement les Belges furent mis en danger, face à une équipe pourtant placée dans le TOP 10 mondial.

 

Bruxelles, on joue comme on aime

Trois jours plus tard, la fédé met les petits plats dans les grands pour que la fête se prolonge au pays. Cette dernière rencontre face aux Gallois n’a plus aucun enjeu, et de fait, les diables l’abordent sans pression. Wilmots en profite pour faire tourner son effectif, n’alignant néanmoins que des titulaires en puissance, au sein d’une équipe qui sur papier, reste supérieure à son adversaire. Après une première mi-temps jouée comme un amical, les diables veulent davantage offrir la victoire à leur public. Ils poussent et ouvrent la marque grâce à leur meilleur butteur, Kevin de Bruyne – nouvelle petite claque pour Mourinho. La fête aurait pu être parfaite, si la défense belge ne s’était pas assouplie en fin de rencontre. Un tel relâchement au Brésil l’été prochain pourrait faire très mal. Mais qu’importe, mardi, on jouait surtout pour se faire plaisir, et remercier le public le plus impressionnant de toutes ces qualifs.

On note, aussi, les premières minutes de Bakkali sous la vareuse belge. L’attaquant de poche du PSV étale sa technique, mais ne parvient que trop peu à trouver ses coéquipiers. Certainement une carence en automatismes, qui devrait à l’avenir se résorber… même s’il est probable que Dries Mertens lui sera préféré dans un premier temps.

Maxime Lestienne suspendu 6 mois ; sanction juste ou excessive ?

 

Maxime Lestienne

© VTM (retouche photo Antonin Kaminski)

Rappel des faits : durant la préparation du dernier match des diablotins, Maxime Lestienne avait enfreint le règlement, en introduisant sa petite amie dans sa chambre d’hôtel (et non le contraire). Le verdict vient de tomber : six mois de suspension ferme, pour celui qui est en passe de devenir l’icône de la saison dans un des clubs phares du championnat belge.

Certaines voix s’élèvent déjà face à cette lourde sanction. Il faut cependant replacer les choses dans leur contexte.

Primo, un règlement est fait pour être respecté. Et un règlement, il y en a justement un à l’UB. Secundo : Lestienne n’est pas le premier à se faire prendre en compagnie d’une jeune fille (qui pour sa part était sans doute venue pour cela). Si Batshuayi et Cissé n’avaient pas été officiellement punis, on imagine fort bien le message que Johan Walem avait passé à ses ouailles suite à ce premier incident ; un discours qui commençait certainement par « Le prochain qui nous fait la même blague … ». Voilà une fâcheuse circonstance aggravante pour Maxime, qui ne pouvait ignorer les risques qu’il prenait. Enfin, tertio, le dilettantisme en matière de discipline de groupe amène bien souvent à des représentations indignes au plus haut niveau. Nos voisins français l’avaient parfaitement démontré lors de la dernière coupe du monde. Et si sur le terrain, Lestienne sort du lot, les règles doivent rester les mêmes pour tout le monde, du futur soulier d’or au dernier des remplaçants.

Que les supporters de l’ancien Hurlu se rassurent. Cette punition n’affectera sa carrière que durant son application. On se souvient, il y a une dizaine d’années, que Laurent Ciman avait lui aussi pris quelques mois pour avoir consommé quelque substance illicite. Il n’en est pas moins devenu joueur de qualité, et diable rouge régulier. Qui s’en souvient encore aujourd’hui ? Six mois, cela laisse l’espoir à Lestienne de s’envoler pour le Brésil l’été prochain. D’ici là, c’est à lui de continuer à distiller ses qualités sur le terrain, pour faire oublier cette malencontreuse erreur de jeunesse.

Les Diables Rouges souhaitent la bienvenue à Zakaria Bakkali !

Zakaria Bakkali

© Belga (retouche photo Antonin Kaminski)

Après plusieurs semaines de réflexion qui ont alimenté le suspense, Zakaria Bakkali a finalement opté pour la vareuse belge. En voilà un choix excellent, de la part d’un jeune très prometteur qui risque bien de faire parler de lui dans les prochaines années.

On ne parle plus d’intégration, pour celui qui fut déjà sélectionné à deux reprises. Le staff belge, Wilmots en tête, a fait en sorte qu’il se sente déjà membre à part entière du noyau. Bakkali était du déplacement à Glasgow, et a même pu fouler le bord du terrain d’Hampden Park avant la rencontre, aux côtés de son coach. On est loin de la gestion Antheunis, qui avait à son époque dénigré un talent comme Onder Turaci, préférant sélectionner un gamin de 16 ans qui n’avait alors joué que deux matchs officiels avec Anderlecht. Devant un tel manque d’intérêt, le latéral droit du Standard s’était alors légitimement tourné vers la Turquie, son pays d’origine. Ainsi, la décision de Bakkali démontre que Wilmots n’est pas qu’un coach sportif, mais également un mentor sur le plan humain.

La place du petit feu follet du PSV n’est pas pour autant acquise au sein du 11 de base ! Pour porter haut ses couleurs, Bakkali devra jouer des coudes parmi les Hazard, Mertens, de Bruyen, Chadli et autres Mirallas. Il devrait, dans un premier temps, se contenter du banc, au profit de l’un de ses coéquipiers. C’est surtout sur le moyen terme que sa décision devrait peser sur la qualité du football belge. Zakkaria n’a encore que 17 ans, et la vie devant lui. Bienvenue gamin !

Benteke out … Who’s in ?

Christian Benteke est blessé

© Fifa.com (retouche photo Antonin Kaminski)

La nouvelle est tombée comme un couperet en ce début de semaine. Sorti sur blessure lors du dernier match de son équipe en Premier League, Christian Benteke manquera vraisemblablement la double confrontation, décisive, en Croatie et face au Pays de Galles. Une tuile, mais de quelle ampleur ?

On peut parler d’une perte sérieuse, vu la place prise par le Villan au sein du onze de Wilmots depuis un an. Le coach national souhaite travailler de compère avec ses homologues de Birmingham, pour retaper le striker des diables dans les 15 jours. C’est peut-être cela le plus inquiétant, car les solutions de remplacement semblent pourtant exister.

Remplaçant N°1 : Romelu Lukaku.

Prêté à Everton dans les dernières minutes du mercato alors qu’il semblait pouvoir revendiquer un temps de jeu raisonnable dans la Capitale, le fils à Roger a déjà fait parler la poudre du côté des toffees. Habitué des sélections depuis plusieurs années, régulièrement placé en balance avec Benteke pour le poste d’attaquant, il semble être en mesure de le remplacer au pied levé.

Remplaçant N°2 : Kevin Mirallas

On l’oublie, mais le Liégeois d’origine peut aussi jouer en pointe. Il sait pivoter, et marque régulièrement. Son but en Ecosse lui a donné confiance. La suite logique pourrait être une titularisation à Zagreb.

Remplaçant N°3 : Jelle Vossen

Le Genkois ne manque pas de talent, mais il est davantage un renard des surfaces qu’un véritable pivot. Le dispositif actuel des Diables nécessite que l’attaquant de pointe effectue un gros travail dans l’ombre, créé des espaces, impose sa présence. Vossen ne semble pas être la solution, pas par manque de talent, mais par incompatibilité avec le rôle. Et on imagine mal Wilmots remanier son dispositif pour un seul homme.

 

Remplaçant N°4 : Michy Batchuayi

Certes, le standardman est en grande forme, et cette solution ne déplairait pas à beaucoup de supporters rouches. Seul hic : le timing. N’ayant jamais joué avec les A, Michy ne peut disposer des automatismes nécessaires. Et puis, en tout honnêteté, la Croatie, ce n’est pas la Jupiler League.

 

En conclusion, dans le rôle du grand Christian, nous imaginons davantage Lukaku (choix le plus logique), ou Mirallas (choix qui pourrait surprendre l’adversaire). En tous les cas, pas un Christian à 50%.

Ecosse 0 – 2 Belgique: Glasgow sans Eden mais au paradis

 

Ecosse - Belgique

© Damien Pierret (retouche photo Antonin Kaminski)

Il était une époque où la Belgique du foot faisait partie des invités récurrents de chaque grand rendez-vous international. Et puis, après la coupe du monde asiatique de 2002, les occasions de vibrer se firent rares. Cette longue décennie de disette valait bien la peine d’être traversée, puisqu’aujourd’hui, le bout du tunnel laisse entrevoir une époque de gloire et d’espérances telles que jamais atteintes par notre équipe nationale. Notre équipe aligne des stars des meilleurs clubs européens. Le banc regorge de qualité, tel que l’absence de deux titulaires indiscutables ne se fait pas ressentir une seconde. Le jeu proposé est digne du plus haut niveau international. Les supporters, plus unis et motivés que jamais, sont capables de réduire au silence l’un des meilleurs public d’Europe, dans son propre stade. La presse internationale ne trouve plus assez d’éloges pour qualifier notre équipe … la qualification ? Ce n’est même plus le sujet. Aujourd’hui, le monde entier attend les Belges au tournant carioca. Pincez-moi, je rêve !

Troisième agglomération du Royaume-Uni, Glasgow n’est pas le concentré gris et industriel que certaines mauvaises plumes peuvent parfois décrire. La ville la plus peuplée d’Ecosse allie modernité et urbanisme, avec ces rues tracées à la règle, mais affiche également ce charme typiquement british, avec ces immeubles de grès rouge aux façades bombées, et ces taxis de chez Carbodies qu’on ne trouve nulle part ailleurs qu’outre-manche. Le cœur de la ville est très vivant, avec ses multiples pubs, centres commerciaux et artistes de rue. Ce vendredi, la ville traversée par le fleuve Clyde connait un nouvel affluent, rouge celui-ci. Quelle que soit le quartier où l’on se promène, impossible de ne pas croiser de supporters belges. Cette marée humaine connait son embouchure au mythique Hampden Park, aux alentours de 19h. Et là, ceux qui voulaient s’imprégner de l’ambiance écossaise ne peuvent qu’être déçus. Le noir, le jaune et le rouge encerclent l’enceinte comme si nous étions à Bruxelles. Au pied de la roulotte du « Kick-ass burger », on croise des connaissances comme à la supérette du coin, mais 1000 kilomètres plus loin. Il faut dire que l’accueil local est propice à cet envahissement ; rares sont les fans aussi conviviaux que ceux de la « Tartan Army » qui respectent autant leur adversaire du jour qu’ils encouragent leurs favoris. Des supporters écossais au grand cœur, mais moins enthousiastes que les nôtres, au vu des derniers résultats de leur équipe, en pleine reconstruction. On les attend encore dans le stade, une heure avant le coup d’envoi, alors que le déjà bouillonnant kop belge applaudit les diables qui foulent la pelouse pour le traditionnel échauffement.  Aux bords du terrain, Vincent Kompany, en civil, et Zakaria Bakkali observent leurs coéquipiers avec attention. A côté d’eux, Marc Wilmots et Eden Hazard semblent copains comme cochons. Le chœur écossais étouffe bien la clameur belge à nous en donner des frissons, juste avant le début de la rencontre, lorsque retentit son hymne national, et sa triomphale chanson officielle « We’ll be coming ». Mais cela ne suffit pas à calmer les milliers de belges présents, qui tout au long des 90 minutes de la rencontre sont parvenus à ramener Hampden Park aux portes du Heysel. C’était certainement LE match à voir à l’extérieur, car on imagine des Croates plus hostiles, lorsqu’ils nous recevront le mois prochain. Mais nous ne sommes pas encore prêts à rejoindre Zagreb. Et une fois évacué cet immense drapeau écossais qui flotte au dessus du rond central, le jeu peut commencer.

Certes moins fort sur papier, l’adversaire écossais ne se laisse pas faire. Montrant hargne et engagement, il peut ouvrir la marque vers la demi-heure, sur ce tir qui frôle le montant de Thibaut Courtois, pour une fois battu. C’était peu avant que Steven Defour, la surprise du chef (dont, en toute honnêteté, on se demandait ce qu’il faisait dans le onze de base) reprenne un centre millimétré de Kevin de Bruyne d’un plat du pied aussi précis que dévastateur. Les Ecossais ne se montrent plus dangereux avant la montée d’Ikechi Anya, petit feu follet qui fait tourner la tête de Toby Alderwereld une paire de fois. Heureusement pour nous, la finition manque encore. Un peu plus tard, on tremble alors que Nicolas Lombaerts, jusque-là excellent, quitte le terrain en claudiquant, déforçant une défense déjà privée de son valeureux capitaine. Mais la suite, on la connait. Kevin Mirallas pivote et trouve le chemin des filets, à un moment stratégique où, comme une petite heure plus tôt, l’Ecosse semblait pouvoir revenir dans le match. Une Ecosse qui aura montré du cœur à l’ouvrage tout au long de la rencontre, mais qui ne pouvait pas faire grand-chose face à cette grande Belgique.

Au coup de sifflet final, le peuple belge exulte. D’autant qu’il connait le score de son adversaire direct. Les diables comptent cinq points d’avance sur une Croatie, qu’on imagine mal venir nous coiffer sur la ligne d’arrivée. On entrevoit maintenant clairement la statue du Christ qui trône au sommet de Rio. Armés, motivés et disciplinés comme ils le sont, les diables peuvent aller y écrire une nouvelle grande page de leur histoire, un second point de référence après Mexico 86. Quand au contingent belge de Glasgow, il peut faire la fête toute la nuit avec son homologue écossais, qui mériterait une équipe aussi admirable que l’est sa mentalité.

Bulletin des diables :

Thibaut Courtois : 7

Difficile de reprocher quoi que ce soit au portier colchonero sur des ballons qu’il n’a pas touchés. La poignée d’interventions qu’il a réalisées furent impeccables.

 

Toby Alderwereld : 6

Le back droit titulaire des diables a globalement bien géré son match, mais fut pris à défaut par le vif remplaçant Ikechi Anya, heureusement sans conséquence.

 

Daniel Van Buyten : 8

De retour dans le jardin de ses premiers exploits internationaux, l’expérimenté roc belge a parfaitement tenu la baraque en l’absence de son habituel capitaine.

 

Nicolas Lombaerts : 8

Le Gantois d’origine a livré une prestation solide et efficace, digne d’un titulaire régulier, jusqu’à cette malheureuse cheville tordue.

 

Jan Vertonghen : 7

A montré quelque signes de fébrilité, et fut l’auteur d’une douteuse remise en retrait qui lui valut le courroux de son coach. A parfaitement pris place dans l’axe après la blessure de Lombarts.

 

Axel Witsel : 9

Un quotient balles récupérées sur balles perdues frisant les 99%, et une assurance digne des grands de ce monde. Le métronome des diables, c’est lui.

 

Marouane Fellaini : 7

Le néo-mancunien a semblé effacé après sa carte jaune, aussi rapide qu’imméritée. Il fut néanmoins l’auteur de bonnes reconversions offensives.

 

Steven Defour : 8

Au coup d’envoi, tous se posent la question : pourquoi lui ? Sa réponse en forme de gros match se passe tout commentaire.

 

Kevin de Bruyne : 9

Accélérations déroutantes, centres millimétrés, frappes cadrées, vista digne de « Matrix »… on va finir par croire que ce rouquin n’est pas humain.

 

Nacer Chadli : 8

Le désormais Spur a fait tourner son homme en bourrique plus d’une fois, et n’était pas avare de reconversions défensives.

 

Christian Benteke : 8

L’homme de pointe qui travaille dans l’ombre, créé des espaces et perd peu de ballons. Auteur d’une action défensive digne d’un vrai numéro 4. Pourquoi chercher ailleurs ?

Ecosse recherche succès et renouveau

A propos de l'Ecosse

© Colin Smith (retouche photo Antonin Kaminski)

L’équipe d’Ecosse de football est née quasiment en même temps que ce sport. Mais les temps actuels sont durs pour elle. Telle la Belgique sous l’ère René Van der Eycken, elle se trouve aujourd’hui en phase prolongée de reconstruction, cherchant à participer à un tournoi majeur depuis la coupe du monde française de 1998.

Le renouveau ne semble pas encore d’actualité ; la plupart des joueurs de la sélection écossaise ont entre 25 et 30 ans, et évoluent dans des clubs relativement modestes. Le noyau manque cruellement de jeunes aux dents longues, énergiques vecteurs d’espoir et augures de grands moments à venir. Les derniers matchs de cette équipe sont la démonstration de cette stagnation ; avec 2 points sur 9, l’Ecosse occupe l’avant-dernière place du groupe A. Le Brésil est déjà loin, et si elle veut continuer à en rêver, une victoire en Belgique lui est indispensable.

Historiquement, l’Ecosse réussit plutôt bien aux Belges. Les diables ont gagné 8 des 15 confrontations directes entre ces deux nations, contre 4 victoires écossaises. Le dernier duel eut lieu lors des qualifications pour la coupe du monde 2002. Tout le monde se souvient de ce formidable match du 24 mars 2001 à Glasgow, où les Belges, réduits à 10 et menés 2-0 à la mi-temps, parvinrent à égaliser à la toute dernière seconde de jeu, grâce à une formidable tête de Daniel Van Buyten dans le plafond du but.

Il ressort de tout cela que les Belges partent grands favoris pour la rencontre de mardi. Méfions-nous cependant, car la « Tartan Army » comme on la surnomme est toujours capable d’un coup d’éclat, telle cette victoire 0-1 arrachée au Stade de France en septembre 2007. D’autant qu’après trois journées de qualifs, les Ecossais n’ont déjà plus rien à perdre.

Point fort : le milieu de terrain

Avec des joueurs comme Brown, Fletcher, Forrest ou Morrison, l’Ecosse dispose d’un milieu de terrain solide et performant, capable d’apporter le danger tant dans l’axe que sur les flancs. Une menace probable, voire certaine, pour l’équipe Belge dont c’est précisément le talon d’Achille.

Point faible : l’attaque

Jusqu’ici, l’Ecosse n’a marqué que deux buts en trois rencontres, et malgré ses essais successifs, l’entraîneur Craig Levein n’a pas encore trouvé la formule magique pour faire décoller le compteur. Il est vrai qu’entre le discret Jamie Mackie, le jeune rookie Jordan Rhodes, et le vieux baroudeur Kenny Miller (toujours appelé même s’il évolue cette saison en ligue canadienne), les solutions ne sont pas nombreuses. En forme avec Sunderland en ce début de championnat, Steven Fletcher pourrait être le striker tant recherché.

 

Les stars de l’équipe :

 

Darren Fletcher : écarté des terrains durant dix mois pour cause d’inflammation intestinale, le capitaine a depuis peu rejoint le navire. De corpulence moyenne (1m80 pour 79kg), ce pion majeur de l’effectif de Manchester United dispose d’un indéniable talent technique, et peut aussi récupérer les ballons perdus. Fort de ses 59 sélections, il entend bien remettre de l’ordre au sein de l’équipe écossaise.

James Forrest : A 21 ans, cet ailier rapide et efficace est déjà un des joueurs clés du Celtic Glasgow. Si bien que dans son pays, certains le surnomment « la lumière au bout du tunnel ». Sa furtivité et son contrôle de balle peuvent lui permettre d’éliminer plusieurs adversaires, pour centrer, ou finir lui-même le travail. C’est un homme que l’arrière garde belge devra surveiller de près !

James Morisson : non, il ne s’agit pas d’un chanteur reconverti. Pouvant jouer dans l’axe ou sur les ailes, ce milieu créatif de 26 ans est l’équipier de Romelu Lukaku à WBA. Il dispose également d’une bonne technique et d’une puissante frappe de balle.

Belgique – Serbie, résultat parfait pour une fin de saison parfaite

Belgique 2 - 1 Serbie

© 7s7 (retouche photo Antonin Kaminski)

Une nouvelle victoire dans l’escarcelle des diables rouges ! Qui plus est contre un concurrent direct, même si au coup d’envoi ce vendredi, il ne l’était plus tant que ça. Quoi qu’il en soit, ce succès nous apporte bien plus que les trois points qu’il représente.

Tout d’abord, il y a la certitude de terminer dans les deux premiers du groupe A, et donc, de pouvoir au minimum disputer les barrages. Cela n’était plus arrivé depuis douze longues années, et peut déjà signifier une victoire en soi. Pas de quoi, cependant, rassasier la soif des supporters, et encore moins celle du staff et des joueurs. Même si les barrages nous ont toujours réussis, il plane au dessus du pays une terrible envie de terminer à la première place. Plus qu’une envie même, c’est quasiment une obligation morale, bien légitime, au vu du classement : seuls en tête (enfin), archi favoris après un 19 sur 21, avec un goal average clairement en notre faveur (seulement deux buts encaissés en 7 rencontres, qui dit mieux ?). Dans ces conditions, se contenter de la seconde place serait faire preuve d’un inquiétant manque d’ambition.

Ensuite, nous pouvons voir tous les progrès réalisés par cette équipe depuis une paire d’années. Les Diables ont appris à gérer un résultat, et à ne pas craquer sous l’énorme pression qui pèse sur leurs épaules ; puisqu’aujourd’hui, personne au pays n’imagine que cette équipe puisse louper la qualification. Au-delà de l’indéniable talent de chacun, il règne une véritable osmose dans ce groupe, rarement voire jamais observée jusque là. Exit l’éternel laxisme qui a gangréné le jeu belge durant quelques années. Aujourd’hui, les Diables se battent tous comme des lions, à l’image de leur capitaine Vincent Kompany, capable de terminer une rencontre avec un nez cassé, comme si de rien n’était. Plus que le talent, c’est cette magnifique cohésion qui peut faire la différence lors de grands matchs.

Vendredi, tout ne fut pas parfait. Comme au match-aller, les Serbes ont eu de quoi alourdir le score plus d’une fois. Il a fallu un impeccable Thibaut Courtois pour stopper les quelques tirs cadrés adverses. Tandis que devant, la pointe de l’attaque a pu manquer de réalisme lors de franches occasions. Sur nonante minutes, le facteur « chance » joue un rôle certain, et bien qu’il serait fou de pouvoir s’appuyer dessus, réjouissons-nous de pouvoir en bénéficier. De plus, ces quelques erreurs signifient que cette jeune équipe peut encore progresser au-delà de son niveau actuel. Et si la spirale positive se confirme, les prochaines années pourraient bien nous appartenir.

Terminons cette revue en admirant, à nouveau, l’incroyable dévotion du public pour son équipe nationale. Pour avoir assisté au match, je peux affirmer avoir rarement vu une ambiance pareille. Mes oreilles sifflent encore de tous ces cris, chants et encouragements qui ont retenti plus de nonante minutes durant au stade Roi Baudouin. Un stade bien trop petit pour son public, puisqu’aujourd’hui, les diables le remplissent bien plus vite que U2 et Johnny réunis. Quand on pense qu’il y a cinq ans à peine, on pouvait encore acheter son ticket la veille du match… les temps changent, en bien, et de tout côté. Pourvu que ça dure !

Skopje, la nouvelle démonstration

Macédoine - Belgique

(retouche photo Antonin Kaminski)

Après deux matchs amicaux moyens, les diables nous ont à nouveau régalés. La magie Wilmots opère toujours !

Et pourtant, il s’en est fallu de peu pour que la Belgique n’encaisse ce qui aurait été l’un des buts les plus rapidement concédés de son histoire. On ne sait toujours pas vraiment comment Thibaut Courtois a dévié cette balle de la trente-cinquième seconde, et on en connait beaucoup qui l’auraient regardé filer dans le but. C’était sans compter sur la classe d’un keeper sobre, placide mais avisé, certainement l’un des meilleurs de sa génération. Immense Thibaut, au propre comme au figuré.

De l’autre côté du terrain, les filets n’ont pas la chance d’être aussi efficacement protégés. Comme en Serbie, l’ouverture du score est belge, et survient après un début de match où les locaux nous ont chahutés. On ne sait si c’est Pacovski qui se troue complètement, ou si Kevin de Bruyne anticipe son mouvement à la perfection. Tout ce qu’on sait, c’est que les Diables mènent 0-1, et vont à présent prendre le match en main. Sur cette action, de Bruyne étale sa vista et sa pugnacité. Le nouvel enchanteur de cette équipe nationale a encore prouvé aux blues de Chelsea qu’il n’y avait pas de mouron à se faire du côté de Stamford Bridge ; un jour très prochain viendra où Kevin sera plus que digne de porter la vareuse bleue. On se réjouit déjà d’assister aux exploits du tandem qu’il formera avec Eden Hazard.

Un Eden Hazard qui nous apparaît transfiguré depuis que Marc Wilmots a pris en mains les rennes de cette équipe. Fini les chamailleries avec le staff, et les brimades du sélectionneur (qui aujourd’hui ne sélectionne plus rien, sinon le programme TV de son samedi soir). Sans être le leader moral qu’était son entraîneur actuel, Eden a trouvé sa place au sein du onze de base. Les percées de défense et autres exploits techniques dont il nous a gratifiés en cette soirée de Skopje  font de lui l’homme du match. Ce penalty, et sa conversion qui nous met à l’abri, il les a provoqués à 90% (merci à Fellaini pour son rôle dans les 10% restants).

Celui qui nous scotche par sa régularité au top niveau, c’est Axel Witsel. Premier coach à l’avoir placé en numéro six, Wilmots prouve qu’il a le nez fin, et n’est pas que coach humain. Et à voir jouer le médian du Zenit à cette position, c’est à se demander s’il n’a pas toujours porté ce numéro. Witsel connait très bien son rôle, et est réellement bluffant dans sa disponibilité.

 Après l’ouverture du score, les diables ont parfaitement géré leur match, maîtrisant leurs adversaires, les empêchant de progresser, et provoquant leur frustration. Mais ce brin de chance de début de match ne sera pas systématique. Si la défense persiste à prendre du temps pour se trouver,  un jour viendra où il faudra courir après le score. Espérons que cela ne se produira pas du côté de Zagreb. Et en attendant, on a déjà hâte d’être mardi.

L’épine macédonienne

Macédoine

© rtbfsport (retouche photo Antonin Kaminski)

En quatre rencontres, le petit poucet du groupe A s’est montré ragaillardi. Si bien qu’après un nul en Ecosse et une victoire face à la Serbie,  cette équipe que personne ne voyait au top prend du plaisir à taquiner les favoris dans la course à la coupe du monde. Bien plus que le déplacement en Serbie, ou celui, à venir, en Croatie, il est peut-être bien là, le tournant de ces qualifs, au cœur de cette double confrontation face à une équipe qui, sans rien avoir à perdre, est bien partie pour réussir son parcours.

La Macédoine, ou le pays qu’il ne fallait pas craindre. Les dernières prestations de cette république d’ex Yougoslavie tendent bien à prouver le contraire. Dernièrement, un 3-0 bien tassé, enfoncé à un Danemark pourtant pas dans un creux de vague. Avant cela, une victoire face aux Serbes, mais aussi face à la Slovénie. Plus globalement, c’est une équipe réputée pour son cœur et son collectif. Pour preuve, de probants résultats face à des équipes plus fortes sur papier, mais aussi de plantureuses victoires sur des adversaires plus faibles, comme ce 11-1 face au Lichtenstein en 1996. Autrement dit, ce n’est pas à Skopje que les Belges pourront ramener les 3 points les doigts de pied en éventail.

Le coach : Cedomir Janevski.

Les collectionneurs de vignettes Panini des années 90 connaissent fort bien cette ancienne gloire du championnat belge, intraitable défenseur avant tout connu pour ses quatre saisons à Charleroi, après un passage au FC Bruges, et avant de revenir du côté de Lokeren. Sans jamais s’élever au firmament du foot belge, Janevski se distinguait par une excellente régularité, et un professionnalisme sans faille. Ce sont ces qualités qu’il essaie aujourd’hui de développer auprès de ses compatriotes.

La star : Goran Pandev

Au sein de sa sélection nationale, l’actuel striker de Naples se situe au dessus du lot. Après des passages remarqués à l’Inter et à la Lazio, son compteur but a dépassé les 60 roses en Serie A, et 25 en équipe nationale. Des stats qui ne feraient pas rougir Francesco Totti, certes, mais nul doute qu’en Jupiler League, Pandev serait aussi au dessus du lot. Sans être un buteur que l’histoire retiendra, il possède en réalité le bagage du parfait attaquant : bonne frappe, bonne technique, bonne tête. A 29 ans, il dispose en outre de l’expérience, qui manque encore à ses homologues belges. Pandev est le type même de joueur capable de renverser un match sur une action filoute.

A noter que dans le noyau macédonien figurent trois joueurs de Jupiler League : le gardien malinois Tomislav Pacovski, le défenseur lierrois Boban Grncarov, ainsi que l’attaquant brugeois Ivan Trickovski.

Les joutes passées.

Depuis son indépendance, la Macédoine n’a rencontré les diables qu’à deux reprises. C’était en 1994 et 1995, au cours des qualifications pour l’Euro 96 en Angleterre. Le match aller, à Bruxelles, avait vu le début des carottes cuites pour des diables peu inspirés, et contraints au partage 1-1. Quelques mois plus tard, à Skopje, le match retour se déroulait dans un contexte particulier. Sanctionné par le comportement de ses supporters, le pays hôte se voyait obligé de jouer dans un stade vide. Tirée vers l’avant par un Bruno Versavel déchaîné, et menée à la baguette par un Gilbert Bodart dont les cris résonnaient dans cette enceinte vide, une Belgique retrouvée allait s’imposer 0-5, et retrouver du poil de la bête dans ces qualifs … avant de chuter, plus tard, face au Danemark des frères Laudrup, et laisser l’Euro lui filer sous le nez.

Jean-François Gillet, un Diable Rouge à l’accent italien

Qui est Jean-François Gillet

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Le siècle dernier, confrontés au manque d’opportunités professionnelles, des dizaines de travailleurs ont quitté le sud de l’Italie pour trouver leur bonheur à Liège. L’exemple contraire est rare, mais il existe …c’est le cas de Jean-François Gillet. Belgian-team revient sur le parcours atypique du 3e gardien des Diables.

Né dans la cité ardente le 31 mai 1979,Jean-François Gillet fait son écolage au Standard de Liège. Il rejoint le noyau professionnel des Rouches en 1996, mais ne reçoit pas sa chance, barré d’abord par Gilbert Bodart, ensuite par Vedran Runje. Certaines personnes en bord de Meuse l’estiment trop « petit », au propre comme au figuré, pour prétendre à une place de titulaire. Dans le même temps, il reçoit une offre de Monza, équipe de Serie B italienne. Il choisit d’y répondre favorablement, et s’envole donc pour l’Italie, à 20 ans à peine. Pendant plusieurs années, il se fait oublier du football belge, mais lentement mais sûrement, il creuse son trou dans la botte. Aussitôt titulaire à Monza, il n’y reste qu’une seule saison avant de signer pour Bari, qui lui donne plus de chances d’évoluer parmi les clubs du top. C’est le début d’une grande histoire d’amour.

Jean-François Gillet et Bari, une longue histoire

 

Chez lesGalletti, « Jeff » reste 11 ans, devenant au fil du temps un véritable clubman. Durant toutes ces années, l’équipe des Pouilles court après des jours meilleurs. Gillet possède les qualités pour évoluer en Serie A, mais reste cependant fidèle aux rouge et blanc, si ce n’est en 2003-2004. Déçu par le manque d’ambition de son club, il accepte un prêt d’un an à Trévise, avant de rentrer à Bari,  qui flirte alors dangereusement avec la relégation.

La consécration survient en 2009-2010, avec le retour inattendu de Bari en Serie A. Devenu capitaine de ses troupes, il aide au maintien du club la première saison, mais ne peut rien faire pour éviter la chute l’année suivante. Peu aidé, il est vrai, par une mauvaise politique de transfert. Nous sommes en 2011, et malgré sa grande loyauté, Jean-François émet le désir légitime de terminer sa carrière en Serie A. Lors de la conférence de presse qui le voit annoncer son départ pour Bologne, il fond en larmes, preuve de son attachement à sa ville d’adoption.

Sa saison à Bologne est un succès ; ses performances aident sa nouvelle équipe à obtenir la 9e place au championnat, ce qui constitue la meilleure position du club depuis 10 ans. Il décide pourtant de rejoindre le Torino, néo-promu en Serie A, devenant ainsi le quatrième belge de l’histoire de ce club après Scifo, Mudingayi et Walem.

Chez les Diables rouges

 

La carrière internationale de Jean-François Gillet est assez atypique. Pilier de la sélection espoirs (U21) de 1996 à 2002, il est ignoré par les A jusqu’en 2009, date de sa première sélection. Il a alors 30 ans. Aujourd’hui barré par Thibaut Courtois et Simon Mignolet, il montre qu’il peut faire plus que rendre des services lorsqu’on lui en donne l’occasion. Irréprochable lors de chaque montée au jeu, il arrête même un pénalty dans les arrêts de jeu face à la Roumanie, le 11 novembre 2011.

La principale faiblesse de Jean-François Gillet est sa présence aérienne, ceci étant surtout dû à sa taille (1m80). Mais de par sa régularité et ses qualités intrinsèques (placement, réflexes, maîtrise de son petit rectangle), il gagne méritoirement sa place dans le noyau des diables.

Le saviez-vous :

 

- Jean-François Gillet est le joueur le plus capé de l’histoire de l’AS Bari, avec 346 matchs de championnat.

- En Italie, l’esthétique de ses réflexes lui a donné un surnom :« Il gatto », soit le chat.

- Lors de la saison 2009-2010, Jean-François Gillet affole les statistiques de Serie A. Cette saison-là, il joue plus de 3,000 minutes pour son club, et subit pas moins de 532 tirs adverses. C’est de loin le record de la saison.

- Jean-François n’a aucun lien de parenté avec l’autre Gillet des diables rouges, Guillaume.

- Jean-François Gillet a déclaré avoir reçu des menaces de mort de la part de certains supporters de Bari, afin qu’il truque des matchs de son équipe. Une enquête a suivi ces déclarations, et à mené à l’arrestation de plusieurs « ultras ».

- Par ailleurs, le portier belge fait actuellement l’objet d’une inculpation pour participation passive à une fraude sportive, relative à deux matchs de Serie B avec cette même équipe de Bari. 26 autres anciens joueurs du club sont également concernés. L’un d’entre eux, Andrea Masiello, a déjà été arrêté.

Le test slovaque pour nos Diables Rouges

entrainement slovaquie

© fotopedia.com (retouche photo Antonin Kaminski)

Le test slovaque

La Belgique du football connait globalement peu son premier adversaire de 2013. Contrairement à son voisin tchèque, la Slovaquie n’a jamais croisé les diables en rencontre officielle. Dans le cadre de la rencontre du 6 février prochain, Belgian Team vous propose un zoom sur cette équipe, son histoire et ses stars.

L’avènement d’une nation … et puis d’une autre.

Le 17 novembre 1993, la Belgique affronte la Tchécoslovaquie à Bruxelles. Le résultat, un 0-0 crispé, permet aux diables de s’envoler pour la World Cup 94. Il clôt également l’histoire du football tchécoslovaque, dont le pays est alors scindé en deux nations distinctes.

Si son voisin tchèque se fait rapidement remarquer sur la scène internationale, en atteignant la finale de l’euro 96, la Slovaquie doit attendre 2010 pour participer à un tournoi majeur. Ce baptême du feu tardif, en Afrique du sud, ne passe toutefois pas inaperçu. Ils y signent l’un des exploits du tournoi, en battant l’Italie championne du monde en titre qui, pour sa peine, rentre chez elle la queue entre les jambes. Leur parcours s’arrête en huitièmes de finale, mais peu importe, leur coupe du monde était déjà réussie, et le goût du succès a provoqué des envies.

Actuellement 44e du classement FIFA et 3e du groupe G derrière la Bosnie et la Grèce, la Slovaquie garde toutes ses chances de qualification pour le Brésil. Il faudra cependant éviter de réitérer la contre-performance du 16 octobre 2012 (défaite à domicile face aux Grecs), tout en continuant à vaincre les outsiders. L’équipe compte toutefois beaucoup sur ses stars, tels Marek Hamsik ou Martin Skrtel, qui lui apportent l’expérience des grands championnats européens.

Depuis l’avènement de leur indépendance footballistique, les Slovaques n’ont affronté les diables qu’à deux reprises. Une première fois à Bruxelles en avril 2002, une autre à Trnava en mai 2006. Autant de joutes amicales, qui se sont soldées par le même score : 1-1. Un second revers de rang, après celui entériné en Roumanie, sèmerait le doute dans le groupe belge. Malgré la teneur amicale de cette rencontre, les Diables devront assurer le résultat.

Des noms à retenir :

Martin Skrtel

Capitaine de la sélection slovaque, ce solide défenseur de 28 ans fait les beaux jours de Liverpool depuis 2008, après un passage au Zénith St Petersburg. Il possède toute la panoplie du défenseur idéal ; tacle, placement, rapidité, et présence aérienne. Son principal défaut est son agressivité ; dans son élan, Skrtel n’est pas à l’abri de provoquer l’un ou l’autre penalty contre son équipe. Il n’en reste pas moins un des piliers de l’équipe slovaque, pays dont il fut élu trois fois joueur de l’année.

Marek Hamsik

On ne présente plus ce milieu offensif, véritable star de la sélection slovaque. Débarqué en Serie A à 17 ans à peine, il porte alors les couleurs de Brescia. A 20 ans, il est transféré à Naples pour 5,5 millions d’Euro. Décisif dès les premières rencontres, il devient rapidement une pièce maîtresse du onze napolitain. Depuis, il accumule les distinctions individuelles, que ce soit celle de meilleur jeune joueur de Serie A en 2008, ou ses deux titres de meilleur joueur slovaque de l’année, en 2009 et 2010. A 25 ans à peine, il a déjà dépassé le cap des soixante sélections nationales, et inscrit dix buts pour son pays. Sa vision du jeu, sa qualité de passe et son excellente frappe, en font un joueur que tous les sélectionneurs rêveraient d’avoir dans leur équipe.

Roumanie – Belgique, une défaite utile

Depuis leurs deux dernières victoires, on croyait les diables invincibles. Si cette défaite risque de peser sur leur confiance, elle a le mérite de leur ramener les pieds sur terre. Non, nous ne sommes pas encore au Brésil. Il y a encore quelques erreurs à gommer d’ici là.

Ce match en Roumanie est l’occasion de faire tourner l’effectif, et d’offrir du temps de jeu à des diables qui en manquent dans leur club (Steven Defour, Daniel van Buyten) ou simplement de faire jouer des candidats titulaires (Guillaume Gillet, Simon Mignolet). A l’instar des grandes nations du football, la Belgique s’offre le luxe de laisser sur le banc des noms ronflants tels Thibaut Courtois ou Eden Hazard. La star de Chelsea est certes victime d’une gêne au tendon d’achille. C’est également pour notre leader de coach de peaufiner sa tactique, un 4-3-3 avec le seul Christian Benteke en pointe.

Dès le départ, les diables confirment la qualité de leurs dernières prestations. La possession de balle est telle qu’on ne voit qu’eux durant la première demi-heure. Après deux minutes, une première incursion de Kevin de Bruyne force le gardien roumain à dévier la balle en coup de coin. Plus tard, c’est Dries Mertens qui perce la défense jaune, et place sur le poteau un tir qui méritait meilleur sort. Les diables empêchent littéralement leurs adversaires de faire le jeu en leurs propres terres. Présents physiquement, ils perdent peu de ballons, voire aucun, et le font circuler admirablement. Ils créent souvent le danger, Jan Vertonghen disposant d’un boulevard sur son flanc gauche. Un danger qui porte bientôt ses fruits, avec l’ouverture du score signée Christian Benteke, sur un tir « de croquet » qui passe entre les jambes de deux défenseurs avant de laisser le gardien roumain pantois.

C’est une prestation digne de champions du monde que les Belges nous offrent, jusqu’à l’égalisation roumaine. A la trente-et-unième minute, ils encaissent leur premier but à l’extérieur depuis Wembley, des œuvres du jeune Maxim. Esseulé côté droit, le médian du Pandurii Târgu Jiu place une diabolique frappe enroulée dans le petit filet opposé. Peu sollicité jusque là, le pauvre Mignolet ne peut rien faire. C’est contre le cours du jeu, puisque les diables avaient la partie en main, et déroulaient leur jeu sans se voir opposer trop de résistance. Le onze roumain et son public se revigorent, tandis que les Belges semblent accuser le coup. Ils ne se créent plus guère d’occasions franches jusque la mi-temps.

Au retour des vestiaires, le onze belge est inchangé. A l’opposé, l’entraîneur roumain fait rentrer pas moins de six nouveaux joueurs sur le terrain. Ces changements payent, puisque dès la reprise, les Tricolorii montrent davantage les dents. Profitant de quelques faiblesses sur les flancs belges, ils nous font peur par de rapides et surprenants changements d’aile. Saisissant l’occasion de se rappeler au bon souvenir des fans, Mignolet sort l’une ou l’autre balle chaude. Pour relancer la partie, Marc Wilmots remplace successivement Defour,  Benteke et Mertens par Jelle Vossen, Romelu Lukaku et Pelé Mboyo, trois attaquants en forme. Mais l’heure de jeu arrive et les diables ne semblent plus maîtriser la partie, face à une nouvelle équipe bien en place, décomplexée et qui explose son niveau de jeu.

La domination roumaine se concrétise à la 64e minute, certes pas comme on l’attendait. L’arbitre italien, sans doute un lointain cousin de messieurs Prendergast et Rothlisberger, siffle un penalty pour une main imaginaire de Vertonghen dans le rectangle. Torje ne rate pas l’occasion de placer son pays aux commandes. Les diables tentent bien de remettre le nez à la fenêtre, mais peinent à percer la défense adverse. La plus grosse occasion belge est à mettre à l’actif de Lukaku, qui à la 78e, loupe l’immanquable. Seul face au gardien, le prodige retrouvé de West Bromich manque son plat du pied et place la balle à côté du but. Dans les arrêts de jeu, les diables font le forcing, mais ne parviennent pas à égaliser malgré quatre occasions franches. La Belgique essuie ainsi sa première défaite de la saison.

Si elle est amenée sur un plateau par une erreur d’arbitrage, et par les conditions d’un match amical, permettant plus de remplacements qu’en match officiel, cette défaite peut tout de même nous amener à réfléchir. Lorsqu’elle ne maîtrise pas son sujet, cette talentueuse équipe belge semble taquinée par le doute. La façon dont elle a géré son match après le premier but roumain tend à le confirmer. On se rappelle, au passage, qu’il avait fallu un but d’extraterrestre pour rejoindre la Croatie au score, et qu’avant d’ouvrir la marque face à l’Ecosse, nous n’en menions pas large. C’est un véritable paradoxe, avec l’esprit que nos joueurs affichent lorsqu’ils maîtrisent leur sujet, multipliant les passes millimétrées, jouant en un temps vers le but, étouffant leur adversaire avant la ligne médiane. Heureusement pour nous, ce résultat négatif compte pour du beurre. Il valait donc mieux perdre ce soir plutôt qu’en mars, même si une victoire ne nous aurait pas déplu ! Le principal enseignement serait, peut-être, de compter un adversaire de plus sur la route qui mènera les diables au Brésil : eux-mêmes.

Nous avons aimé :

  • Le jusqu’au-boutisme des diables : fatigués face à une Roumanie remaniée, et donc plus fraîche, nos joueurs n’ont pas baissé les bras, poussant pour marquer dans les arrêts de jeu.
  • Guillaume Gillet : peu souvent mis à défaut sur son flanc, l’Anderlechtois a fait preuve de beaucoup de maîtrise et de sang froid. Il est plus que jamais au coude à coude avec Toby Alderwereld pour une place de titulaire.
  • Christian Benteke : Avec un quatrième but sous la vareuse belge depuis le mois d’août, l’ancien Genkois s’offre des statistiques affolantes au niveau international. Qui a dit que la Belgique n’avait pas de buteur ?

Nous avons moins aimé :

  • La réactivité belge ; Après l’égalisation roumaine, il faudra attendre la fin de la 2e mi-temps pour revoir une franche occasion. Certes, les diables ne se sont pas écroulés, loin de là, mais ils avaient les capacités nécessaires pour étouffer ce retour de flamme roumain, avant qu’il ne se propage.
  • La fatigue ; physiquement supérieurs en début de partie, les belges ont vu leur forme s’étioler au fil des minutes. S’en suivit un manque de précision et, plus globalement, de performance.
  • Romelu Lukaku ; Ressuscité depuis son prêt à WBA, la perle belge a raté trois occasions : deux face au gardien roumain, et une troisième, celle de prendre des points dans la course au poste de titulaire. Une place à laquelle s’impose à présent Christian Benteke.

Serbie – Belgique : 0-3 … « What else » ?

Serbie Belgique 0-3

© Belga (retouche photo Antonin Kaminski)

Il faut remonter à 1997 pour trouver une victoire belge chez un concurrent direct (l’Autriche de 2011 ayant alors plus un statut d’outsider potentiel). Durant ces 15 années, les diables nous ont davantage déçu que fait vibrer. Depuis hier, la certitude s’installe : cette équipe-là peut aller très loin. Même au-delà de Rio.  

 

Cette plantureuse victoire à Belgrade fera encore couler beaucoup d’encre, dans les mois et années à venir. Les motifs de satisfaction sont nombreux.

 

En premier lieu, de l’autre côté du terrain, ce n’était pas Andorre, Saint-Marin, ou les îles Féroé (avec tout le respect, bla bla bla). C’était  une équipe solide et efficace que nous avons terrassé dans son propre stade, et qui fut uniquement coupable d’un relâchement en fin de rencontre. Les Serbes ont immédiatement mis la pression, faisant parler leur vitesse et perforant notre défense à quelques occasions. Frappant même le poteau de Thibaut Courtois dès la deuxième minute. On se disait alors qu’il serait difficile de garder le 0-0. Mais après avoir subi durant une vingtaine de minutes, la Belgique a mis le nez à la fenêtre, timidement d’abord, avant d’un coup d’un seul, d’assommer la Serbie sur un contre remarquablement mené. De moins en moins dangereux au fil des minutes, nos adversaires ont échoué à remonter au score, pêchant par frustration. Reconnaissons qu’ils auraient pu mener au score à la mi-temps. La chance fut de notre côté, et on a envie de dire : enfin ! Pour une fois, ce sont les diables qui la donnent, la leçon de réussite.

 

Deuxièmement, on a senti le cœur de cette équipe, un seul cœur battant pour faire courir onze paires de jambes. Par le passé, les phases offensives belges pouvaient sembler brouillonnes, improvisées. Hier, les trois buts en noir-jaune-rouge ont résulté de phases remarquablement préparées. On pense au centre millimétré de Kevin de Bruyne qui donne l’ouverture du score à Christian Benteke, on pense aussi à cette magnifique remontée de terrain en une touche de balle, qui offre le 0-3 à Mirallas. Du caviar, qu’on croyait inaccessible, et réservé à une élite footballistique. Sur cette dernière action, l’attaquant d’Everton se trouvait peut-être en position de hors-jeu … mais pour une fois que les aléas du football tournent en notre faveur, va-t-on s’en plaindre ? Et quoi qu’il en soit, le match était déjà plié.

 

Troisièmement, en matière d’individualités, nous disposons d’un talent rarement observé dans l’histoire de notre football. Pour preuve, l’absence d’un titulaire indiscutable comme Marouane Fellaini ne s’est pas faite remarquée. Ce qui risque de donner à notre sélectionneur matière à se creuser la tête; lui qui pensait avoir son 11 de base bien défini… comment remettre Kevin de Bruyne sur le banc, après le match qu’il nous a fait hier ? Ce garçon est une pépite, possède un sens du jeu des plus affûtés, et a de l’or dans les pieds. Impliqué sur les deux premiers buts belges, il marque et fait marquer. En voilà un qui risque fort de percer du côté de Stamford Bridge avant Romelu Lukaku. Ce pauvre Romelu qui, à présent, voit sa place de titulaire en pointe menacée par Christian Benteke, auteur d’une partie plus que satisfaisante. Quelque peu décevant face aux Croates le mois dernier, le nouveau sociétaire d’Aston Villa fut décisif, apportant à notre attaque le poids qui lui avait fait défaut ces derniers temps. Et au passage, nous voilà rassurés : il n’y a pas que nos défenseurs qui marquent.

 

Parlons aussi des autres. Vincent Kompany et Axel Witsel ont à nouveau sorti une prestation quatre étoiles. Eden Hazard a réussi à se débrouiller, et a raté une immanquable occasion de but parce que le gardien serbe a fait l’arrêt du match. Son joker de luxe, Dries Mertens, semble être un de ces remplaçants indispensables, pour continuer à se créer des occasions en fin de match. Derrière, Thibaut Courtois est toujours là lorsqu’on se met à trembler ; on peut compter sur lui pour fermer les brèches. Seul Jan Vertonghen nous a paru un peu fébrile, distancé plus qu’à son tour. Heureusement, ce fut sans conséquence. Car oui, autre motif de satisfaction : la défense a tenu bon et n’a commis aucune bourde !

 

Nous pouvons être confiants, plus qu’à n’importe quel instant de ces 15 dernières années. Mais évitons de tirer des plans sur la comète. Parce que la Croatie n’est pas distancée. Parce que mathématiquement, toutes les équipes du groupe peuvent encore se qualifier. Même l’Ecosse, que nous affrontons ce mardi. Mais ces mêmes mathématiques font des Diables les grands favoris de cette rencontre. En effet : nous venons de battre la Serbie 0-3. Cette même Serbie qui a écrasé le Pays de Galles 6-1. Ce même Pays de Galles qui, hier, est venu à bout de l’Ecosse par 2 buts à 1. Alors franchement, si respecter son adversaire est une chose, en avoir peur en est une autre. A moins d’un excès de confiance, ou d’une immaturité retrouvée, on ne voit pas comment ces diables-là peuvent perdre ce prochain match.

 

La Serbie : éternel outsider

 

Serbia crowd

© serbia.footballblog.co.uk (retouche photo Antonin Kaminski)

Lors de cette campagne, l’équipe de Belgian-team.be vous présente les adversaires des Diables avant chaque match. Aujourd’hui, c’est le tour de la Serbie.

 

Si nos prochains adversaires occupent la tête du groupe A, c’est grâce à leur carton face au Pays-de-Galles, un 6-1 bien tassé qui aura mis en berne les ambitions des Britanniques. Aux Diables d’éviter de tomber dans le même piège !  Car plus que la première place, le vainqueur du match de vendredi pourrait prendre un avantage psychologique non négligeable.

Beaucoup ignorent que la génération serbe actuelle a fait parler d’elle en 2007, alors que les moins de 21 ans atteignaient la finale du championnat d’Europe. Largement battus en finale par les Pays-Bas, ils avaient néanmoins écarté les diablotins en demi-finale, par 2-0. De cette équipe médaillée d’argent, il ne reste certes qu’une poignée de survivants dans la sélection A d’aujourd’hui.

Cette équipe A, dont les dernières années ne furent guère glorieuses (mais néanmoins meilleures que les nôtres, ayons au moins la décence et l’honnêteté de le reconnaître). N’ayant participé qu’à trois tournois majeurs depuis 2010, son dernier fait d’armes fut d’avoir vaincu l’Allemagne en phase de groupe de la dernière coupe du monde, non sans chuter plus tard aux portes des huitièmes de finale. Lors des dernières qualif’, elle se fait devancer par l’Italie et l’Estonie, qui prend la place de barragiste, et termine 3e de son groupe.

 

L’entraîneur : Sinisa Mihajlovic

 

Comme pour la Belgique, c’est une ancienne figure de proue, douée et charismatique,  qui mène aujourd’hui l’équipe serbe. Et la renommée de Sinisa Mihajlovic va au-delà de celle de n’importe lequel de ses joueurs. Commençons par son impressionnant palmarès de joueur, jugez plutôt… une Champion’s League, une Coupe des Vainqueurs de Coupe, une Coupe intercontinentale, une Supercoupe de l’UEFA, Cinq championnats nationaux et trois coupes nationales. Bref, seule une distinction personnelle ne s’est jamais offerte à lui, sans doute parce qu’il ne fut jamais « le » meilleur.

 

Après avoir remporté la Ligue des Champions avec l’Etoile Rouge de Belgrade, Mihajlovic connaît le succès en Italie. Il tâte les terrains de Serie A durant 14 ans, passant par la Roma, la Sampdoria, la Lazio et l’Inter.  Défenseur rugueux, il est avant tout connu comme l’un des meilleurs tireurs de coups francs de l’histoire du football, avec un coup de pied pouvant atteindre 160 km/h ! Jurgen Klinsmann peut en témoigner ;  lors d’un Allemagne – Yougoslavie de 1998, l’attaquant doit être évacué à l’hôpital, après avoir reçu un de ses tirs de plein fouet. Lorsqu’il ne nuisait pas à la santé de ses adversaires, Miha plantait des buts de cette façon. Pas moins de 45 en Serie A, soit un record, dont Michel Platini peut être jaloux… Mais Mihajlovic avait aussi un caractère trempé, voire parfois violent sur le terrain.  Noms d’oiseaux et autres injures racistes pouvant, à l’occasion, sortir de sa bouche.

 

En 2006, après un dernier titre avec l’Inter, il raccroche les crampons et devient entraîneur. Adjoint d’abord, principal ensuite, successivement à Bologne, Catane et la Fiorentina. Il y a quelques mois, il répond à l’appel de sa fédé pour devenir le nouveau sélectionneur serbe

 

Les points forts de l’équipe :

 

Le public : Encore plus chaud que leurs feux de Bengale, le noyau dur des supporters serbes pourrait faire passer certains hooligans anglais pour des scouts catholiques. Pour rester concentrés, les Diables devront faire abstraction de ce qui se passe au-delà des panneaux publicitaires bordant le terrain, et être assez habiles que pour éviter les éventuels projectiles qui en proviendraient.

Le collectif : Contre le Pays-de-Galles, les six buts de l’équipe serbe furent inscrits par six joueurs différents ! Cela se passe de commentaires superflus.

 

Ses points faibles :

 

Le gardien : Actuellement, la Serbie ne compte actuellement aucun gardien de très haut niveau. Le titulaire se nomme Vladimir Stojkovic. Formé à l’Etoile Rouge de Belgrade,  il a bourlingué dans pas moins de cinq championnats européens différents, où il ne s’est jamais imposé.  Revenu au pays en 2011, il joue à présent pour le Partizan.

Les avant-postes : Tout comme la Belgique, la Serbie manque d’un striker régulier et de haut niveau. Si ce n’est l’Ajacide Miralem Sulejmani – qui n’a jusqu’ici marqué qu’un seul but pour son pays, aucun attaquant de la sélection serbe ne dispose d’une renommée internationale. Certes, la Serbie n’en a pas eu besoin pour planter un score de kicker aux Gallois… mais quelques jours plus tôt, elle n’a pu faire mieux qu’un 0-0 en Ecosse.

 

Les stars de l’équipe :

 

Alexandar KOLAROV : à 26 ans, le roc de Manchester City est un défenseur accompli. Découvert à la Lazio, il s’est bien épanoui en Premier League, jusqu’à être fréquemment aligné dans le 11 de base des Citizens. Il est l’un des survivants de l’épopée de 2007, auteur lors de cet Euro -21 d’un formidable but sur coup franc face à la Belgique. Pouvant être aligné à l’arrière gauche ou au milieu de terrain, il peut également créer le danger devant, grâce à ses déboulés et sa qualité de centre.

 

Bratislav IVANOVIC : international A depuis  2005, cet extérieur droit de 28 ans s’est fait connaître au Lokomotiv Moscou, avant de passer à Chelsea en 2008 pour 13 millions d’Euro. Tout comme Kolarov, il fut vice-champion d’Europe des -21 en 2007. Puissant et rapide, précis dans ses tacles, Branna est un des joueurs les plus aguerris et talentueux de la sélection serbe.

 

Zoran TOSIC : Après un échec à Manchester United, ce petit médian gauche de 25 ans a trouvé son bonheur au CSKA Moscou, non sans avoir, entre temps, rebondi du côté du FC Cologne. D’un bon niveau technique, rapide sur son flanc, il peut aussi marquer, comme il l’a déjà montré 8 fois en équipe nationale.

 

 

 

 

Serbie – Belgique et Belgique – Ecosse : la sélection

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© soccergoalx.com (Flickr) (retouche photo Antonin Kaminski)

Pas de surprise : ce n’est pas une surprise.

Avec cette nouvelle sélection de 24 joueurs, Marc Wilmots joue plus que jamais la stabilité. Le noyau des diables enregistre le retour de Jelle Vossen, tandis qu’Igor de Camargo et Benjamin de Ceulaer restent à la maison. Présents lors des deux derniers matchs, ils n’avaient pas foulé la pelouse. De retour de blessure, Nacer Chadli écarte son substitut Jonathan Blondel. Toujours pas de Radja Nainggolan, de Thomas Meunier, ni de Lucas Cavanda, la dernière petite trouvaille belge de Serie A qui pourtant, évolue au back droit où il y a une place à prendre face à la Serbie. Cette place, décidément le maillon faible de l’équipe, reviendra à l’ajacide Toby Alderweireld (souvent peu inspiré lorsqu’il porte le maillot des diables) ou au standardman Laurent Ciman (courageux mais manquant d’expérience, et pas toujours régulier).

La bonne nouvelle, c’est qu’aucune blessure n’est à déplorer parmi les pions majeurs. Wilmots sera donc en mesure d’aligner une dream team capable de pourfendre ses adversaires, et grappiller le maximum de points. On y croit !

 

La sélection :

Gardiens: Thibaut Courtois (Atletico Madrid, Esp), Jean-François Gillet (Torino, Ita), Simon Mignolet (Sunderland, Ang).

Défendeurs: Toby Alderweireld (Ajax Amsterdam, P-B), Laurent Ciman (Standard), Guillaume Gillet (Anderlecht), Vincent Kompany (Manchester City, Ang), Nicolas Lombaerts (Zenit, Rus), Daniel Van Buyten (Bayern Munich, All), Jan Vertonghen (Tottenham, Ang), Thomas Vermaelen (Arsenal, Ang).

Milieux de terrain: Nacer Chadli (Twente, P-B), Steven Defour (Porto, Por), Moussa Dembélé (Tottenham, Ang), Marouane Fellaini (Everton, Ang), Timmy Simons (Nuremberg, All), Axel Witsel (Zenit, Rus).

Attaquants: Christian Benteke (Aston Villa, Ang), Kevin De Bruyne (Werder Brême, All), Eden Hazard (Chelsea, Ang), Romelu Lukaku (WBA, Ang), Dries Mertens (PSV, P-B), Kevin Mirallas (Everton, Ang), Jelle Vossen (Genk).

Se méfier de cette Croatie-là !

Croatie

© Getty Images (retouche photo Antonin Kaminski)

Pour ces qualifs, la Belgique a hérité d’un groupe où tout est possible : terminer premier comme quatrième. Le niveau aurait encore été plus relevé si la tête de série eut été l’Espagne ou l’Allemagne. N’oublions cependant pas que la Croatie rate rarement les grands rendez-vous, et dispose, pour une jeune nation du football, d’un palmarès impressionnant …

Une apogée rapide, et une présence régulière dans les grands événements.

C’est en 1996, lors de l’Euro anglais, que le public découvre cette équipe issue de l’ex-Yougoslavie. La qualité du noyau fait déjà jaser, avec les Boksic, Boban, Suker et Prosinecki. Il faudra une Allemagne des grands jours pour l’empêcher la Croatie d’atteindre les demi-finales, et elle le payera deux ans plus tard. Lors de la coupe du monde 1998, les Croates prennent leur revanche au même stade de la compétition, balayant la Mannschaft par un cinglant 3-0. En demi, ils font douter les futurs champions français, ouvrant le score par l’inévitable Davor Suker, avant que Lilian Thuram ne réplique par deux fois et envoie le pays hôte en finale. Les Croates obtiendront néanmoins la médaille de bronze aux dépends des Pays-Bas, ce qui reste sans doute les débuts les plus impressionnants d’une nation en coupe du monde.

Les années suivantes, cette patrie de quatre millions d’habitants rentre dans le rang. Absente de l’euro 2000, elle échoue au premier tour de la coupe du monde 2002 (non sans avoir battu l’Italie en phase de poule). Elle connaît le même sort lors des deux tournois suivants, Euro 2004 et CM 2006. Lors de l’Euro 2008, malgré son étiquette d’outsider potentiel, elle échoue en quart de finale, face à une Turquie surmotivée. Non présente au pays des vuvuzelas en 2010, elle se qualifie bien pour l’Euro 2012 mais chute en phase de poule, peu aidée il est vrai par un tirage au sort l’opposant directement aux deux futurs finalistes, l’Espagne et l’Italie.

Retenons que depuis son affiliation à la FIFA, la Croatie s’est qualifiée pour 7 tournois sur 9 possibles. Pour ce qui est des rencontres directes, le premier Belgique – Croatie, qui eut lieu le 2 septembre 2000, fut le seul match nul entre les deux pays. Quatre rencontres plus tard, les Croates mènent par 3 victoires à 1, dont le fameux 4-0 du 29 mars 2003… Des statistiques qui prônent une certaine méfiance pour le match de mardi : excès de confiance interdit pour les Diables !

 

Que vaut la Croatie cuvée 2012 ?

La courte victoire des Croates sur la Macédoine (1-0 à la 69e minute) ne doit pas occulter la dangerosité de cette équipe. Ses qualités sont une défense de grande taille (plus d’1m90 de moyenne), un milieu de terrain agile et des attaquants très prolifiques. La Croatie dispose de nombreux joueurs de talent, parmi lesquels :

Luka Modric, « la » star de cette équipe, dont le profil n’est pas sans rappeler une autre star que nous connaissons bien… Milieu offensif de petit gabarit mais hautement talentueux, transféré cet été pour à peu près 40 millions d’euro non pas à Chelsea, mais au Real Madrid. Ca ne vous rappelle personne ?

Mario Mandzukic, le « mauvais garçon » de l’équipe croate, fan de tatouages et attaquant redoutable. Meilleur buteur du défunt Euro, cet ancien striker de Wolfsburg est passé cet été dans les rangs du Bayern Munich où il a déjà fait parler la poudre deux fois en autant de matchs de Bundesliga. En sélection, son compteur affiche 8 buts pour 33 caps. Avec lui, chaque erreur défensive peut se payer cash ; les diables sont prévenus !

Ivan Perisic ; lentement mais sûrement, l’ancien Brugeois fait son trou en Bundesliga. Auteur de 7 buts la saison passée sous les couleurs de Dortmund, il n’a pas encore ouvert son compteur en équipe nationale. Espérons que celui-ci soit toujours vierge au coup de sifflet final, ce mardi soir.

Vedran Corluka ; défenseur clé de l’équipe depuis 2008 (57 sélections à 26 ans à peine). Passé par Manchester City, Tottenham et le Bayer Leverkusen, il évolue aujourd’hui sous les couleurs du Lokomotiv Moscou. Sa taille (1m92) en fait un atout défensif indéniable.

Eduardo Da Silva ; meilleur buteur actuel de la sélection croate (25 buts en 51 matchs), ce brésilien naturalisé évolue comme beaucoup de ses compatriotes en Ukraine, au Chaktior Donetsk, après avoir fait le bonheur d’Arsenal trois saisons durant.

Nikola Jelavic, un autre attaquant, coéquipier de Marouane Fellaini et Kevin Mirallas à Everton, et passé par Zulte-Waregem en 2007. C’est lui qui a marqué le but de la victoire face aux Macédoniens, ce vendredi.

Pays de Galles – Belgique : 0-2. Ca commence plutôt pas mal !

Pays de Galles 0 - 2 Belgique

Belga (retouche photo Antonin Kaminski)

Voilà enfin une campagne qui commence sous les meilleurs auspices ! Rien de tel qu’une victoire en ouverture de qualifications, pour engranger confiance et moral avant d’aborder les matchs suivants. Est-ce un signe, si la dernière victoire belge au Pays de Galles nous avait jadis conduits en coupe du monde ?

Ce match du 29 mars 1997 était, jusqu’hier, la seule victoire des Belges à Cardiff. Quinze ans plus tard, le marquoir penche à nouveau en notre faveur, affichant les noms de Vincent Kompany et Jan Vertonghen en lieu et place de ceux de Bertrand Crasson et Lorenzo Staelens. Bien sûr, tout ne fut pas parfait. Notre attaque semble encore hésitante, manque par moments de pénétration ; il aura fallu deux phases arrêtées pour ouvrir le score, puis accroître l’avantage. A l’autre bout du terrain, la défense fut parfois surprise par la rapidité des Gallois … devrait-on dire, « du » Gallois Gareth Bale. Avouons avoir douté, à 0-1, sachant que les Belges ne sont jamais à l’abri de commettre l’une ou l’autre boulette. Notre ligne arrière peut cependant compter sur un gardien de classe mondiale, peu dérangé durant 90 minutes, et dont le seul véritable arrêt fut magistral, et déterminant. Mais au diable ces considérations : les trois points ne sont pas démérités, même si amorcés par une exclusion adverse, celle du défenseur Collins (qui jusque là, tenait pourtant le bon fil …).

L’enthousiasme des supporters envers ces diables est impressionnant. On se souvient de la Grand Place de Bruxelles, noire-jaune-rouge de monde au retour de Mexico, mais jamais on n’avait vu tel engouement populaire avant d’obtenir des résultats. Nous y croyons plus que jamais : la motivation affichée par le staff, l’esprit d’équipe qui anime ces joueurs, les qualités intrinsèques de chacun, tous les éléments sont réunis pour nous conduire vers Rio en 2014. Le temps est venu pour cette génération d’exploser, de montrer à la face du monde que oui, les ptits Belges peuvent taquiner les grands du ballon, et que non, nous n’avons pas arrêté de jouer au football depuis 2002.

Si nous en avons les moyens, reste encore à les employer au cours des neuf prochains matchs. A commencer par celui de ce mardi, face à la tête de série du groupe : la Croatie.

Jonathan Blondel : mentalité et tempérament

 

Jonathan Blondel

© Photo News(retouche photo Antonin Kaminski)

L’une après l’autre, l’homogénéité des sélections de notre coach national montre que l’équipe n’en est plus à l’heure des tests. Mais quand un joueur est blessé, il faut bien le remplacer. Et pour palier l’absence de Nacer Chadli, Marc Wilmots a décidé de rappeler un « oublié » du football belge, en la personne de Jonathan Blondel. « Oublié » car l’éternel baby face du Club de Bruges n’avait plus connu l’honneur d’une sélection depuis cinq longues années.

 

Formé au Futurosport de Mouscron, c’est avec ce club que Blondel découvre la D1, à l’âge de 18 ans. Le 9 mai 2002, il joue la finale de la coupe de Belgique avec son club, face à ses futures couleurs brugeoises. Il s’y distingue en marquant un but à la 58e minute, immédiatement après son entrée au jeu (les Hurlus finiront tout de même par s’incliner). Dans la foulée, il est transféré en tant qu’espoir dans le prestigieux club de Tottenham, et connait sa première sélection en équipe nationale. Il ne percera pas du côté de White Hart Lane, ne jouant que deux rencontres en autant de saisons, au bout desquelles il revient tâter le terrain de la Jupiler League du côté de la Venise du Nord. Sa première saison est difficile car Trond Sollied lui préfère le Slovène Nastja Ceh. Le départ du Norvégien permettra toutefois à « Joe » de s’imposer. Titulaire régulier depuis sept ans, il franchira bientôt la barre des 200 matchs joués sous la vareuse blauw en zwart.

 

Joueur de petit gabarit (65 kg pour 1m73), Blondel est connu pour son engagement parfois à la limite du régulier ; en témoignent les 5 cartons rouges pris durant sa carrière. Son poste de prédilection est milieu offensif gauche. Il marque peu, mais participe énormément au jeu. En équipe nationale, Jonathan comptait jusqu’à présent 4 sélections, dont 1 seule titularisation. Son éblouissante forme du moment, liée à la blessure de Chadli, lui offrent la chance de montrer qu’il peut, lui aussi, rendre des services aux Diables.

 

Belgique – Pays-Bas : la sélection

L’adage dit qu’on ne change pas une équipe qui gagne. Marc Wilmots, lui, en élargit le champ, pour l’appliquer à une équipe qui n’a pas encore gagné cette année : la sienne.

 

Ceux qui attendaient que le coach fédéral sorte quelque surprise de sa nouvelle casquette seront restés sur leur faim, puisque la liste annoncée ce jeudi midi ne contient aucun nouveau nom. Wilmots confirme donc que son travail portera sur la continuité et le long terme.

 

Pressenti par certains médias suite à ses récentes prestations, l’aspirant Thomas Meunier fera bel et bien le voyage… mais en Ecosse, avec l’équipe espoir. Il est vrai que le noyau des diables est déjà riche en médians offensifs ; par ce fait, travail et patience sont les rennes qui un jour, mèneront le Virtonnais à sa première cap. Notons au passage qu’aucun joueur du FC Bruges ne figure dans la sélection.

 

Pour Radja Nainggolan, il ne suffit pas de donner le tournis aux recruteurs turinois et milanais. Le Sarde d’adoption se voit contraint de rester à la maison, supplanté par Timmy Simons. Même si personne n’en doutait réellement, il est bien clair que Wilmots compte sur son vétéran pour emmener notre pays au Brésil, ainsi que sur Romelu Lukaku, qualifié cette semaine de « plus mauvais joueur à 20 millions d’euro » par un éditorialiste anglais – Fernando Torres, il est vrai, en a coûté 50. L’ainé de Roger manque cruellement de rythme, mais par ses qualités et son potentiel, il ne vole pas plus sa place qu’un De Ceulaer ou un Benteke.

 

Puisque qu’aucun buzz n’accompagne la sélection, gardons donc notre verve pour le jour du match, ce derby « amical » face à nos voisins bataves. Qui sait, peut-être tonton Marc compte-t-il nous surprendre par son 11 de base ? Et plus important : peut-être verra-t-on enfin les fruits de ce travail sur le long terme ?

 

 

La sélection:

 

Gardiens:

Simon Mignolet (Sunderland), Thibaut Courtois (Atlético Madrid), Jean-François Gillet (Torino)

Défenseurs:

Laurent Ciman (Standard), Guillaume Gillet (Anderlecht), Toby Alderweireld (Ajax), Vincent Kompany (Manchester City), Nicolas Lombaerts (Zenit Saint-Petersbourg), Daniel Van Buyten (Bayern Munich), Jan Vertonghen (Tottenham), Thomas Vermaelen (Arsenal), Sébastien Pocognoli (Standard)

Milieux:

Steven Defour (Porto), Moussa Dembélé (Fulham), Marouane Fellaini (Everton), Timmy Simons (1. FC Nuremberg) et Axel Witsel (Benfica)

Attaquants:

Eden Hazard (Chelsea), Dries Mertens (PSV Eindhoven), Nacer Chadli (FC Twente), Romelu Lukaku (Chelsea), Kevin Mirallas (Olympiakos), Igor De Camargo (Borussia Mönchengladbach), Kevin De Bruyne (Werder Bremen), Benji De Ceulaer (Lokeren) et Christian Benteke (Genk)

Angleterre – Belgique, un match clé ?

La défaite des diables à Wembley fut riche en enseignements. Nous avons retiré beaucoup de points positifs, et d’autres négatifs.

 

Nous avons aimé :

 

L’esprit de l’équipe belge ; Si la nerveuse Angleterre n’a pas été capable de développer son jeu, c’est aussi parce que les joueurs belges ont monopolisé le ballon. Les diables ont montré beaucoup de motivation, de pugnacité, et de persévérance (on note à leur actif trois actions dangereuses dans les deux dernières minutes du match). Ils ont gagné des duels, beaucoup construit et commis peu d’erreurs. Une telle mentalité est indéniablement encourageante pour l’avenir. Soulignons également qu’un jeu de passes à terre, tel que proposé par la Belgique, convient bien mieux à cette équipe-là qu’une tactique basée sur de longs ballons.

 

La polyvalence offensive ; Marc Wilmots avait opté pour un schéma offensif peu commun, avec 3 attaquants qui n’avaient de cesse d’intervertir leurs places. On les a vus défendre, et reprendre l’un ou l’autre ballon dangereux dans les pieds anglais. Et vu la position élevée du grand Fellaini, on aurait pu croire que la Belgique évoluait en 4-2-4.

 

Guillaume Gillet au back droit ; cet éternel néophyte a fait preuve de beaucoup d’assurance, et fut capable de quelque reconversion offensive. Il s’en est fallu de quelques centimètres pour que son nom fasse le tour du monde… Tient-on enfin la solution pour ce poste-clé ?

 

Marc Wilmots : Pour démarrer un match contre l’Angleterre à Wembley avec un 4-3-3, il faut être fameusement « couillu » ! Dans une telle disposition, nombre d’équipes seraient reparties avec une casquette. Wilmots connait les joueurs, sait leur insuffler la confiance qui peut parfois leur manquer, et dispose dans son chapeau de quelques tactiques non des moins intéressantes. Vraiment, il ne  semble pas envisageable de continuer sans lui en tant que T1.

 

Nous avons moins aimé :

 

Le résultat ; d’accord, ce n’était pas n’importe quel adversaire. Mais comme la majorité des buts encaissés par la Belgique ces trois dernières années, celui de Welbeck à la 39e était évitable. La défense des diables a encore une fois montré ses lacunes, qu’il faudra absolument soigner pour la rentrée.

 

La finition ; Si les diables ont pu construire et développer leur jeu, il leur a manqué le dernier geste. Trop souvent, la Belgique a fait tourner le ballon sans trouver de brèche, et peu de phases de jeu se sont conclues sur de réelles occasions de but. Hart, le gardien anglais, n’a pas dû sortir de grand jeu pour stopper les quelques tirs cadrés belges. Wilmots dispose de multiples cartes offensives dans son jeu, mais la concrétisation en pointe fait cruellement défaut. Il manque encore « le » striker, un attaquant fin, rusé et imposant, qui pourrait envoyer toutes les balles au fond des filets. Ah si Lukaku avait joué cette saison…

 

Timmy Simons en défense centrale ; supposé être le mentor de l’équipe, il a fait preuve de beaucoup de fébrilité, et ses relances manquaient de précision. Sur le but anglais, il était aux fraises. Si sa présence dans le groupe est un plus, sa titularisation est plus que jamais discutable.

 

La faute grossière de Dries Mertens ;  à la 16e minute, le feu follet, trop court pour récupérer une passe de Fellaini, pousse le dernier défenseur sur son gardien et pichenette la balle dans le but vide. Personne n’est dupe, et encore moins l’arbitre. Heureusement, ce geste aussi grotesque qu’évident n’aura aucune conséquence sur la suite du jeu. Mais en match officiel, certains hommes en noir ne se seraient peut-être pas contentés du jaune…

 

 

Merci quand même, Georges !

Georges Leekens les Diables te disent au revoir

© georgesleekens.be (retouche photo Antonin Kaminski)

C’est un petit coup de semonce qui a frappé l’union belge en ce dimanche de fête des mères. Georges Leekens, le coach qui avait mené les diables lors des dernières qualifications pour l’euro 2012, a annoncé qu’il quittait la maison de verre pour rejoindre les canaux de la Venise du Nord.

 

On se doute qu’après avoir fait de Christophe Daum l’entraîneur le mieux payé de toute l’histoire de la Jupiler League, les Blauw and Zwart disposaient de quelque argument alléchant à proposer au successeur du teuton moustachu. Personne ne pouvait cependant prévoir que celui-ci serait le coach national en personne ; d’autant qu’à l’UB, Leekens disposait d’une carte plus blanche que blanche, et que malgré le récent échec des qualifications pour l’euro à venir, personne ne remettait son travail en question.

A présent, la question que tout le monde se pose a sa réponse toute trouvée. Dirk Advocaat, en son temps, avait déjà désigné son successeur, au moment de nous lâcher pour les sirènes russes. Marc Wilmots connait la maison, et les joueurs. Lui confier les rennes de cette équipe belge dont on attend beaucoup dans les mois à venir, ce ne serait pas reprendre le travail à zéro. En outre, l’ancien maître à jouer de Schalke 04 a le charisme et les compétences pour devenir le Guardiola du plat pays. La solution du coach étranger, prônée par nombre de supporters, risque de nous faire entrer dans une énième période de transition, dix ans après notre dernière participation à un tournoi majeur, et alors que les pions majeurs de l’équipe, espoirs de jadis, atteignent leur meilleur niveau. Quoi qu’il en soit, il est fort à parier que tonton Georges ait assuré son héritage avant de filer à la Brugeoise…

 

La maison de verre des courants d’air.

 

Les statistiques des dix dernières années tendent à montrer que l’UB peine à garder ses entraîneurs face à la concurrence. Il y a dix ans, avant de s’envoler pour le soleil levant, Robert Wasseige annonçait son débauchage par le Standard de Liège, avec le succès que l’on sait (limogeage après un 0 sur 15 bien tassé). L’épisode Advocaat n’est plus à rappeler, et celui de cet après-midi suit la tendance. Seuls Aimé Antheunis (hum..) et René Van der Eycken (hum hum…) semblaient ne pas subir ce genre de tentation. On se demande bien pourquoi…

Grèce – Belgique: L’après match

Grèce Belgique

© belga (retouche photo Antonin Kaminski)

Ce premier rendez-vous de l’année fut globalement décevant. On aurait voulu voir des diables plus concentrés, face à une équipe grecque peu imaginative.

C’est un match léger auquel nous avons assisté, entre une Belgique qui cherche encore à justifier son potentiel, et une Grèce qui, sans mentir, n’affiche pas le niveau d’une équipe qualifiée pour l’Euro.  Les  amateurs de football neutres auront probablement opté pour Allemagne – France sur TF1, mais pour rien au monde, de vrais supporters comme nous n’auraient raté ce premier rendez-vous de l’année avec les diables !

La sélection belge se distingue par une certaine carence offensive. Nombre de candidats attaquants (Vleminckx, Vossen, Ogunjimi pour ne citer qu’eux) sont en effet restés à la maison. Les Diables accueillent le striker lokerenois De Ceulaer, tandis que Romelu Lukaku connait une sélection discutable, de par son temps de jeu inexistant en capitale londonienne. Kevin Mirallas, le régional de l’étape, est quant à lui aligné d’entrée de jeu.

Ce match commence de la pire façon qui soit. On croyait avoir tout vu en matière d’erreur défensive, et pourtant, celle que les Belges commettent en début de partie est digne d’une équipe d’amateurs. Une défense à l’arrêt, victime d’une succession de glissades, offre littéralement l’ouverture du score à ses hôtes du soir. On répète que le secteur défensif est la charnière fragile de notre équipe nationale, et elle nous l’a encore montré hier soir.

Une demi-heure plus tard, les diables se réveillent. Sur un corner d’Hazard, Chadli va placer sa tête entre deux défenseurs grecs pour égaliser. On apprécie, sur  l’occasion, le jusqu’au-boutisme du médian de Twente. Les Belges auraient pu prendre l’avantage un peu plus tard, mais Vermaelen seul face au gardien rate de peu le but du 1-2. Le pilier d’Arsenal n’est, il est vrai, pas attaquant de formation. Mais sur cette phase, à nouveau, Eden Hazard nous montre son impressionnante capacité à distiller de bons ballons.

Quelques changements en seconde mi-temps n’apporteront guère de peps à cette équipe belge dépourvue de la niaque qui l’avait animée en Russie il y a un an. Les Belges se contentent de participer au jeu, sans forcer l’arrière-garde grecque à commettre une faute. Quant à l’attaque, elle nous semble bien timide. On ne verra guère plus Lukaku, monté au jeu, que Mirallas. On peut se demander pourquoi maintenir Lombaerts au back gauche, alors qu’un match amical est l’opportunité idéale pour donner sa chance à Pocognoli, dont c’est le poste de prédilection ?

Ce Grèce – Belgique ne fut guère excitant.  Le seul réel enseignement à en retirer, c’est qu’en septembre, il faudra hausser le niveau !

France – Belgique, match nul ?

France Belgique

© belga (retouche photo Antonin Kaminski)

Beaucoup s’accordent à dire que le match d’hier avait comme une odeur de plastique brûlé. Admettons que les amateurs de football samba auront été frustrés. Mais en toute objectivité, les commentaires lus et entendus ça et là depuis hier soir sont enduis d’une certaine injustice. Car les enseignements positifs sont nombreux.

 

Premièrement, les diables ont joué comme en match officiel. Et à moins de s’appeler Mannschaft ou Seleçao, on ne va pas au Stade de France pour faire le jeu. Après une victoire en demi teinte face à des Américains moyens, les Bleus devaient montrer à leur public qu’ils ont l’étoffe d’un grand d’Europe. Pour cela, rien de tel qu’une victoire face à un adversaire qui, comme le rappelait le coach français Laurent Blanc, n’est même pas qualifié pour le prochain euro. Le même coach qui, après le match, reprochait à la Belgique d’avoir joué défensivement. Donc non seulement nous ne sommes pas si forts que ça, mais en plus, nous devrions leur laisser des espaces… et puis quoi ensuite, autoriser les attaquants français à utiliser leurs mains ?

 

Deuxièmement, les diables n’ont certes pas développé un football plus chatoyant que lors de l’ère Van der Eycken. La différence, c’est que l’engagement et la rugosité dont ils ont fait preuve hier ont apporté un résultat. Après une campagne minée par les erreurs défensives, les Belges ont prouvé qu’ils étaient capables de ne pas prendre de but chez un adversaire théoriquement supérieur. C’est de très bonne augure pour 2014. Enfin, la Belgique a fait preuve d’une bonne organisation, et d’une reconversion offensive rapide. Au milieu d’une défense française acérée, les diables ont pu se créer l’une ou l’autre occasion, et auraient même pu l’emporter si Mirallas n’avait pas eu face à lui un Lloris des grands soirs. Mais au final, a-t-on légitimement le droit de se plaindre de ne pas avoir perdu face aux Bleus ?

 

Retenons également les bonnes performances individuelles. Entre les perches, Thibaut Courtois a montré des épaules de numéro un. Kompany est plus que jamais le maître de la défense. Fellaini a tout pris de la tête. Alderwereld ne fait pas l’unanimité, mais il a stoppé quelques offensives, et a par moments porté du poids en attaque. Hazard n’a pas été aussi transparent que l’on peut le prétendre, tentant l’une ou l’autre percée et distillant quelques centres. Ne manque à cette équipe qu’un striker de talent, comme un Jan Ceulemans nouvelle génération. S’il ne s’enterre pas en bord de Tamise, Romelu Lukaku pourrait devenir celui-là.

 

Après une victoire à domicile face à un adversaire de même niveau, la Roumanie, les diables sont allés chercher le nul sur le terrain d’un favori : on peut raconter ce qu’on veut, mais cette équipe belge a prouvé qu’elle est entrain de grandir, et qu’elle peut sans crainte assumer ses prochaines ambitions.

Qui est? Radja Nainggolan

Radja Nainggolan

© RTL.be (retouche photo Antonin Kaminski)

L’avènement du guerrier

Nul n’est prophète en son pays. A 23 ans, alors qu’il est déjà une star en Sardaigne et dans toute l’Italie, Radja Nainggolan dispose par chez nous d’une notoriété toute relative. Sans doute est-ce le prix payé par ce milieu de terrain formé au Beerschot, pour son départ précoce en Italie. Aujourd’hui, sa montée en puissance en Serie A est enfin récompensée par une nouvelle sélection, après la Kirin Cup de 2009, où il avait endossé la vareuse belge durant quelques minutes d’un match amical.

C’est à 17 ans que Radja quitte Anvers pour s’installer à Plaisance, en Emilie-Romagne. L’adaptation à la Serie B est difficile, et ce n’est qu’après trois saisons qu’il parvient à gagner ses galons de titulaire parmi les rouge et blanc. A cette époque, personne au plat pays ne parle de lui, et si Franky Vercauteren l’appelle chez les Diables, c’est en réalité pour palier à de multiples défections. D’ailleurs, cette première sélection passe totalement inaperçue.

Pourtant, le jeune belgo-indonésien commence à faire son trou dans le Calcio. En 2009, il débarque à Cagliari, après plus de 70 rencontres sous le maillot de Piacenza. Malgré la forte concurrence, il devient rapidement un pilier de l’équipe sarde, ainsi qu’un des chouchous du public. Son tempérament de battant lui vaut le surnom d’ « Il Guerriero« . Au fil des semaines, il fait l’objet de compliments de références comme Roberto Mancini, et suscite l’intérêt de certaines équipes du top. Une telle évolution dans un championnat relevé devrait normalement se concrétiser par une sélection nationale, mais celle-ci tarde à venir. En vérité, Georges Leekens semble ignorer son existence. Mais sa progression finit par alerter nos médias. C’est d’abord Foot Magazine qui lui accorde une longue interview. Ensuite, on voit fleurir dans les pages sportives les encarts à son sujet, qui sonnent comme de légers coups de coude envers la maison de verre. Dis Georges, tu as vu, on a un petit ket qui se débrouille pas mal en Italie, qu’est-ce que tu attends ? Radja l’ignore, mais l’UB le surveille de très près. Et en ce mois d’octobre, à l’heure de débuter une nouvelle ère, il reçoit enfin son précieux sésame.

Aligné le plus souvent comme milieu défensif ou milieu gauche, Nainggolan est un type de joueur à la Gattuso. Petit gabarit (1m75 pour 75kg), vif et athlétique, qui se bat sur tous les ballons. Comme atouts offensifs, Radja possède sa vitesse, ainsi qu’une excellente frappe de loin. Lorsqu’en septembre dernier, nous glissions son nom à Georges Leekens au cours d’une interview, le coach fédéral nous répondait qu’à son poste, Simons était indécrottable. La récente blessure du poumon de Nuremberg devrait logiquement offrir du temps de jeu à Nainggolan lors des deux rencontres amicales qui se profilent, d’abord face aux Roumains, ensuite en France.

En savoir +

Nainggolan est né de mère belge et de père Indonésien, qu’il n’a pas connu. Son corps est par endroits couverts de tatouages ; Radja lui-même peine à se rappeler du nombre exact.

Radja a joué pour les espoirs belges à neuf reprises. Sa seule sélection en équipe A date d’un match amical de 2009, si bien que n’ayant jamais joué de match officiel avec les Diables, il peut encore choisir de porter les couleurs de l’Indonésie.

Qui est? Daniel Van Buyten

Daniel Van Buyten

© Belga/AFP (retouche photo Antonin Kaminski)

Né le 7 février 1978, Daniel Van Buyten est un des défenseurs les plus impressionnants de l’histoire du football belge. Il ne se prédestinait sans doute pas à une carrière aussi faste, lui qui ne débarqua en D1 qu’à 19 ans. Évoluant alors au sein du modeste FC Somzée, il est repéré par le Sporting de Charleroi, et fait ses débuts avec les zèbres en 1997. Tout s’enchaîne alors rapidement pour ce fils d’ancien catcheur professionnel. Au bout de quelques mois à peine, ses performances attisent les convoitises du Standard de Liège. En bord de Meuse, Daniel s’impose directement, et rejoint l’équipe nationale de Robert Waseige. Il marque son premier but pour les diables le 24 mars 2001, et quel but… Une tête puissante, dans les arrêts de jeu, qui permet à la Belgique d’arracher un match nul en Ecosse, à 10 contre 11 et après avoir été menée 2-0.

 

A cette époque, les transferts entre le Standard et l’Olympique de Marseille sont courants. A l’instar d’autres comme Jurgen Cavens, Vedran Runje ou Joseph Yobo, « Big Dan » pose ses valises sur la cannebière, et par la magie de l’accent local, devient Daniel « Vent Bouytènne ».  Il reste 3 ans au Vélodrome, avant de rejoindre Hambourg, non sans un détour de 6 mois par Manchester City. En Bundesliga, Daniel se taille rapidement une réputation à la hauteur de son mètre nonante-huit, qui appâte de plus grosses cylindrées. Si bien que deux ans plus tard, il est engagé par le Bayern de Munich, avec lequel il évolue depuis maintenant 5 ans. Malgré la solide concurrence régnant au sein du club de Bavière, Daniel reste une valeur sûre du noyau, même s’il alterne les périodes de jeu et de banquette. Le 22 mai 2010, il devient le 2e Belge à disputer une finale de League des Champions, plus de vingt ans après Eric Gerets. Finale perdue 2-0 face à un intraitable Inter Milan.

 

Joueur au gabarit impressionnant, Daniel Van Buyten se caractérise par un solide jeu défensif, et une étonnante capacité de reconversion offensive. Il lui est fréquemment arrivé de jouer en pointe, lors de fins de matchs stressantes, et d’ainsi marquer nombre de buts importants. Un soir de Champion’s League, après avoir marqué deux buts dans les dernières minutes face à l’AC Milan, son entraîneur de l’époque Ottmar Hitzfeld dira de lui : « Il m’a presque convaincu : au prochain match, je pourrai le faire jouer attaquant ». Son principal défaut est son manque de régularité, dont témoigne sa carrière internationale, parsemée de blessures et de périodes de doute. Tant et si bien que Daniel ne devint jamais le leader que les diables attendaient. Son apport reste néanmoins très favorable, avec neuf buts pour plus de soixante caps.

Octobre 2011. On fait le bilan des diables rouges.bre 20

Euro 2012 World cup 2014

© Belgian Team (retouche photo Antonin Kaminski)

2012 – Les raisons de l’échec.

Le Calendrier.
Il y a un an, la Belgique était en reconstruction. Un nouveau coach, le quatrième en moins de deux ans, de nouveaux joueurs, et de nouvelles ambitions. Difficile dans ces conditions de débuter par deux des rencontres les plus importantes de cette poule. Difficile, un an plus tard, de terminer ces qualifs contre l’ogre allemand, en ses terres. Il n’est pas dit que nous aurions perdu en Turquie, si ce match s’était déroulé ce mardi soir.

Le manque d’expérience

La majorité des joueurs ont moins de 23 ans, et pouvaient compter leurs sélections sur leurs doigts à l’heure de débuter ces qualifs. Celles-ci leur ont apporté une expérience supplémentaire, et les erreurs commises devront servir de base de travail pour l’avenir.

Les erreurs défensives

Parlons-en, justement. Face à l’Autriche, la Turquie et l’Azerbaïdjan, les diables rouges ont perdu en tout cinq points lors des dernières minutes de jeu. Qu’elles soient dues à un manque de rigueur ou d’expérience importe peu, à l’heure de faire les comptes.

 

2014 : les raisons d’espérer.

 

Les progrès réalisés.

En un an de temps, la Belgique a bondi de 30 places au ranking FIFA. Quatrième de son groupe lors des éliminatoires pour la CM 2010, laminée par la Bosnie et l’Espagne, elle finit aujourd’hui troisième avec 15 points. Il faut remonter aux éliminatoires de l’Euro 2004 pour trouver un enjeu au dernier match de poule des diables rouges. Si les résultats actuels ne sont pas à la hauteur de nos espérances, le progrès est cependant indéniable.

Les adversaires des diables rouges.

Point d’épouvantail, parmi les équipes qui se dressent sur leur passage. Seule la Croatie peut participer à l’Euro 2012, si elle franchit l’étape des barrages. La Serbie termine 3e de son groupe, derrière une étonnante Estonie. L’Ecosse échoue également sur la 3e marche. Le Pays de Galles termine ces qualifs sur une 3e victoire de suite, après avoir enchaîné les défaites. Enfin, dans le groupe B, la Macédoine et ses 8 points ne devance que la modeste Andorre. Au milieu de ces nations, la Belgique peut clairement revendiquer ses ambitions.

Les supporters sont là.

Nous étions 2000 en Autriche, 5000 en Allemagne, et 500 à assister au dernier entraînement des diables rouges à Bruxelles. A 3-0, on n’entendait que nous dans les gradins de Düsseldorf. Un public aussi dévoué ne peut que pousser les diables rouges vers la victoire, surtout à domicile.

La mentalité.

On a souvent reproché aux Belges de ne pas avoir « mouillé le maillot ». Telle constatation n’a pas sa place parmi les arguments de contestation actuels. Les diables rouges sont montés sur la pelouse de Düsseldorf avec de réelles intentions, avant d’être rattrapés par la leçon de réalisme allemande. Et même après avoir encaissé 3 buts, ils ne se sont pas effondrés, et se sont battus jusqu’au bout.

Le réalisme offensif.

Pointée du doigt par certains, l’avant-garde belge est pourtant la 6e meilleure attaque de ces éliminatoires, avec 21 buts. Pas moins de 11 diables rouges ont marqué durant ces 10 matchs de poule. Ces chiffres démontrent un réel potentiel offensif.

Les individualités.

Mignolet est peut-être le meilleur gardien belge depuis Preud’homme. Dans le top des joueurs en Premiership, Kompany s’érige en boss de la défense centrale. Laurent Ciman fait montre d’une encourageante pugnacité. Fellaini impressionne, en impose, et marque à l’occasion. Witsel s’installe à Benfica, et a le potentiel pour viser plus haut. Mertens marque comme il respire en Ere Divisie. Hazard est dors et déjà le meilleur joueur de Ligue 1. Avec de tels joueurs, et tous les autres, comment pourrions-nous louper un nouveau rendez-vous ?

 

Belgique – Kazakhstan 4-1. Les Kazakhs n’ont pas fait le poids face à ces Belges-là.

belgique kazakhstan 4-1

© photo news (retouche photo Antonin Kaminski)

Les Diables ont gagné, avec la manière, quel bonheur ! Ils ont à présent leur destin entre leurs mains.
Au vu de la mentalité dernièrement affichée, personne ne doutait que la Belgique puisse connaître un nouveau faux pas face à l’équipe la plus faible du groupe A. Encore fallait-il que la manière soit au rendez-vous. Et ce fut le cas ! Jamais les Diables n’ont douté, face à des adversaires il est vrai bien pâles. En fin de rencontre, le seul moment de relâchement dont les diables furent coupables n’eut aucune conséquence sur le résultat final. Ce résultat, c’est quatre buts, pour un succès amplement mérité. Un premier but sur penalty, encore fallait-il le provoquer au milieu de l’assise défensive d’en face, et tiré par notre capitaine avec beaucoup de tempérament. Un second but dans la foulée, sur une percée dont Eden Hazard a le secret, et dont on espère qu’il libèrera totalement le feu follet lillois en équipe nationale. A peine le temps de remonter sur le terrain que survint le troisième but, concluant une pression offensive sans faille. La même pression faisant paniquer la défense kazakhe un peu plus tard, qui n’eut besoin d’aucune aide pour scorer le 4e goal des Belges. Ce soir, les Diables ont engrangé bien plus que 3 points dans leur escarcelle. Ils reprennent la seconde place à des Turcs défaits par les leaders allemands chez eux, et gagnent du coup un avantage psychologique indéniable. Certes, le match de Düsseldorf s’annonce être le plus difficile de toute cette campagne. Mais la pression sera d’autant plus forte du côté du Bosphore, où une victoire est là aussi indispensable, face à des Azéris qui les avait battus au match aller.
Georges Leekens ne voulait pas parler de l’Allemagne avant le match de ce vendredi. Fort bien, nous avons à présent toute la liberté de le faire. Sur papier, l’avantage ira clairement aux Allemands, qui comptent bien terminer ses qualifications par une dixième victoire d’affilée. Mais les Belges ont prouvé ce soir qu’ils sont capables de créer la surprise, aussi infime soit leur chance de vaincre une équipe qu’elle n’a plus battu depuis 1954. Tout d’abord, la défense semble enfin organisée. Certes, la suspension de Daniel Van Buyten était la pire chose qui pouvait lui arriver. Un prêté pour deux rendus, le onze récupèrera Lombaerts et Fellaini. Technique, rapide, capable de mettre la pression sur l’adversaire, la ligne d’attaque noire-jaune-rouge est plus affûtée que jamais. Hazard et Mertens ont montré ce soir qu’ils sont bien plus que complémentaires. En conclusion, il ne manque à cette génération qu’un match référence, et quelle plus belle occasion espérer que celle qui se présente ce mardi ? Au risque de passer pour des naïfs, nous y croyons dur comme fer, car pour une situation aussi grave, tous les auspices semblent être de notre côté. Allez les Diables !

Tuiles en cascade pour l’équipe belge

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© soccergoalx.com (Flickr) (retouche photo Antonin Kaminski)

Depuis l’annonce de la sélection qui affrontera le Kazakhstan et l’Allemagne, Georges Leekens subit une suite de forfaits inquiétants. On savait que Chadli et Vermaelen étaient indisponibles. Proto et Van Damme ont quant à eux décliné leur sélection. Ils en ont parlé avec le coach, et les réactions posées de chacun ont étouffé tout début de polémique. Mais depuis quelques jours, la poisse fait des victimes dans le noyau.
Blessé aux abdominaux, David Hubert est immédiatement remplacé par le revenant Gabi Mudingayi. Si le potentiel du jeune Genkois ne souffre d’aucun doute, rappelons que son substitut, qui n’avait pas encore connu de sélection sous l’ère Leekens II, évolue en Serie A depuis six ans. Et à 30 ans à peine, il est loin d’être cuit. Il ne nous semble donc pas moins bon qu’Hubert, sans aucune offense pour ce dernier. Ce mardi, nous apprenons la défection de Toby Alderwereld. Touché à la cheville, il sera remplacé par Odoi au sein du noyau. Sur le terrain, la place de l’Ajacide devrait revenir à Laurent Ciman, qui ne pouvait espérer meilleure chance de prouver qu’il n’usurpe pas sa sélection. C’est aux avant-postes que la situation se corse… Vossen et Ogunjimi, les deux compères de l’attaque de Genk, sont indisponibles. Même si ce dernier garde l’espoir d’être retapé à temps, et fait donc toujours partie du noyau. On attendait le retour de Mirallas, plus probable que celui de De Sutter, mais Leekens a pris tout le monde de vitesse en rappelant un défenseur supplémentaire, en la personne de Carl Hoefkens. Le Brugeois est la surprise du chef, de quoi donner des regrets à Jelle Van Damme, et devient à 33 ans le premier diable appelé par Leekens sous ses deux mandats. Toutefois, un attaquant supplémentaire n’aurait pas été du luxe ; Lukaku manque de temps de jeu, et Vleminckx a dernièrement montré des signes de faiblesse. De Camargo est fin prêt, et devrait débuter les deux rencontres. Mais quid en cas de nouvelle blessure ?
Contre le Kazakhstan, le casse-tête ne viendra pas de l’infirmerie. Qui pour remplacer Lombaerts et Fellaini, suspendus ? Si l’on se dirige vers une association Big Dan – Kompany en défense, c’est au milieu que le choix s’avère corsé, entre un Defour pas à 100% et un Vadis en forme, mais dont le compteur en équipe nationale reste peu fourni, pour un poste-clé et un match de cette importance.
Vendredi, l’équipe qui montera sur le terrain du stade Roi Baudouin risque bien d’être inédite. D’ici là, croisons les doigts pour que la guigne nous épargne enfin.

 

Voici la sélection complète des 24 joueurs:

Gardiens : Mignolet, Courtois, Renard
Absents : Gillet (blessé), Proto

Défenseurs : Ciman, Kompany, Lombaerts, Pocognoli, Van Buyten, Vertonghen, Odoi, Hoefkens
Absents : Vermaelen, Alderwereld (blessés), Van Damme, Boyata, Gillet

Médians : Defour, Fellaini, Vadis, Simons, Witsel, Mudingayi
Absents : Chadli, Hubert (blessés), Legear, De Bruyne, El Ghanassy

Attaquants : Dembele, de Camargo, Hazard, Lukaku, Mertens, Vleminckx
Absents : Vossen, Ogunjimi (blessés).

Zoom sur … Timmy Simons

Timmy Simons

© EPA (retouche photo Antonin Kaminski)

Au sein du noyau des Diables, il est le seul (avec Big Dan) à avoir participé à un grand tournoi international. A 34 ans, fort d’une carrière parsemée de 5 titres, 2 coupes et 1 Soulier d’Or, le « papy » du milieu de terrain belge a encore de l’énergie à revendre.

C’est à 18 ans que ce Diestois découvre le foot de haut niveau, dans le club de sa ville natale. Après 4 ans, il quitte l’antichambre pour les spots de la D1, en se liant avec le feu-FC Lommel. Le nom de Timmy Simons s’affiche pour la première fois sur nos écrans. Sa vision du jeu, ainsi que la régularité de ses prestations, tapent dans l’oeil du Club de Bruges, qui le recrute en 2000. S’imposant dans le onze de base des Blauw en Zwart, il connaît aussi ses premières sélections en équipe nationale.

2002 est l’année de la consécration. En juin, il suit la délégation belge au Japon, et dispute la coupe du monde. Aligné en défense centrale face au Brésil, il livre une excellente prestation, à l’image de tous ses équipiers (et au contraire de l’arbitre, mais inutile de remuer le couteau dans la plaie). Quelques mois plus tard, il est plébiscité pour le Soulier d’Or, performance d’autant plus honorable que cette récompense est plus souvent accordée aux joueurs à vocation offensive. En 2005, après 5 ans et 160 matchs de loyaux services, il fait ses adieux à Bruges et file vers le PSV Eindhoven. Il y restera 5 ans, le temps de remporter 3 championnats. Sa carrière connaît alors un nouvel élan en Bundesliga, au FC Nuremberg, équipe dont il défend toujours les couleurs à ce jour.

Sa carrière en équipe nationale est exemplaire. Avec 86 caps, il est en passe de devenir le 2e diable le plus capé de l’histoire, derrière Jan Ceulemans. Il se trouvait probablement en tête de ce classement, s’il n’eut été totalement oublié sous l’ère Advocaat. Mais une fois le dodu batave envolé vers Moscou, tonton Georges revenu à la barre s’empressa de rappeler à ses côtés ce fidèle serviteur. Doté d’une excellente force physique, et d’un magistral coup de pied, Simons est encore loin d’avoir endossé sa dernière vareuse rouge.

 

Qui est? Dries Mertens

Dries Mertens

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Belgique – Turquie, 3 juin 2011, à l’heure de jeu. Eden Hazard, le chouchou du pubic, sort du terrain, cédant sa place à une silhouette étrangement jumelle. Le public belge découvre alors un attaquant de poche aux qualités indéniables. Ce petit feu follet n’est pas inconnu au nord de nos frontières, puisqu’il affole les défenses de Ere Divisie depuis deux saisons déjà.

Dries Mertens fut pourtant jugé insuffisant par Anderlecht, à cause de son frêle gabarit. Cédé à La Gantoise, il sera d’abord prêté à l’Eendracht Alost, avant de filer vers Apeldoorn, en 2e division néerlandaise. Il a alors 19 ans. Dries s’adapte rapidement au rythme professionnel. Il reste 2 saisons à l’AGOVV, le temps de trouer 30 fois les filets adverses en 108 rencontres. Nul n’étant prophète en son pays, il y gagne les galons de capitaine, ainsi que le titre d’espoir de l’année.

Ce ui qui, déjà, conquiert une envergure de phénomène, franchit un palier supplémentaire à l’orée de la saison 2009-2010. Il signe au FC Utrecht, où sa progression est fulgurante : il joue 86 matchs pour les Utreg et marque 21 buts. En 2010, il est sacré deuxième meilleur joueur du championnat, derrière Luis Suarez de l’Ajax. Rien que ça. Les meilleurs clubs bataves, ainsi que d’autres, se l’arrachent, et il finit par signer au mythique PSV Eindhoven. Dries débute en fanfare cette nouvelle saison, avec une moyenne d’un but par match.

International depuis quelques mois à peine, il n’a porté que 4 fois la vareuses des diables en match officiel. Deux rentrées en cours de jeu, puis deux places de titulaire, qui lui suffirent à faire étalage de ses possibilités. Celui sur qui aucun club de Jupiler League ne voulait parier est en passe de devenir la nouvelle coqueluche des Diables. Nul doute qu’il a une sérieuse carte à jouer au sein du onze belge.

Belgique – U.S.A, une victoire 1-0 qui en dit long

Belgique - USA

© photo news (retouche photo Antonin Kaminski)

Plus que le résultat, on retiendra que ce match a démontré les forces et faiblesses de l’équipe belge. Oui, les diables sont capables de créer le jeu, de faire le pressing et d’apporter le danger. Mais la finition reste hésitante, et l’arrière-garde montre encore ses limites.

On pourrait croire que le résultat d’un match amical n’est pas important. C’était vrai du temps de Vandereycken, lorsque le Limbourgeois les perdait. Après le couac de Bakou, les Belges avaient besoin de retrouver de la confiance. Cette courte victoire a déjà un goût de revanche, même si le score aurait pu être plus large tellement l’équipe américaine était transparente.

Avant toute chose, les matchs amicaux servent à effectuer des tests. Leekens a confirmé qu’il croyait en une disposition tactique 4-3-2-1, avec deux ailiers offensifs qui épaulent un seul véritable attaquant de pointe, lequel s’occupe de créer des espaces. Sur le terrain, c’est le « 1″ qui pose encore problème. Hazard et Mertens répondent aux attentes ; vifs et techniques, les deux attaquants de poche ont à nouveau montré leur capacité à infiltrer les défenses. Les voix clament que les diables méritaient une victoire plus large, mais un coup d’oeil aux statistiques a de quoi tempérer cet enthousiasme : pour une telle domination, les tirs cadrés ne sont pas assez nombreux. Peu importe qu’il s’appelle Lukaku, de Camargo, Vleminckx ou Mirallas, ce « 1″ devra s’appliquer à soigner son positionnement, et surtout à être imprévisible.

En fin de rencontre, nos défenseurs ont à nouveau pêché par relâchement, offrant à de mornes joueurs états-uniens l’occasion d’égaliser. C’eut été le cas à la 85e minute (encore!) si le juge de ligne n’avait pas judicieusement levé son drapeau. Conserver un avantage ne doit pas dépendre d’un hasardeux coup de pouce, et l’arrière-garde belge devra absolument maîtriser son organisation jusqu’au coup de sifflet final.

Mais ne boudons pas notre plaisir alors que nous venons de le retrouver ; cette victoire fait du bien au moral. Si peu croient encore à une qualification, qui dépend d’un faux-pas turc et d’un exploit belge à Düsseldorf, réjouissons-nous tout de même de la remarquable mentalité affichée ce mercredi. Les cadres Simons, Kompany, Fellaini, Witsel, Hazard et Mertens ont confirmé le bien qu’on pense d’eux. Lombaerts et Alderwereld ont haussé leur niveau, le premier affichant même son utilité offensive. Mignolet s’impose comme numéro 1 au poste de gardien, et Ciman a bien tiré son épingle du jeu. Quoi qu’on en dise, cette équipe a de la gueule, et devrait tôt ou tard résoudre ses imperfections latentes.

Azerbaïdjan – Belgique : le couperet ne met qu’une seconde pour tomber.

Azerbaïdjan - Belgique

© photo news

Certes peu fougueux, le jeu des diables n’était pas imparfait. Mais à nouveau, un pépin défensif a fait tourner la mayonnaise. A présent, les carottes sont cuites.

Il aura suffi d’une seule phase pour retourner complètement la situation. Sans ce centre millimétré de Shikurov, et cette tête assassine d’Aliyev, l’enthousiasme serait encore de mise, et la pauvreté du résultat effacé par le gain des trois points. Cette poignée de secondes, durant lesquelles la clairvoyance frappa le front d’adversaires bien pâles, met en lueur des brèches dans la coque du navire belge.

Encaisser un but, cela fait partie du football. La modeste équipe de Saint-Marin nous en avait déjà marqué, il y a quelques années. La différence, c’est qu’elle en avait pris dix au cours du même match. Or, comment une équipe belge, que l’on nous vend comme la meilleure depuis Mexico 86, ne parvient pas à marquer plus d’une fois face à la 117e nation mondiale ? Un but sur penalty, qui plus est. Force est de constater que l’attaque des diables manque de poids. Dans un tel schéma 4-3-2-1, la majeure partie des occasions sont créés par Hazard ou Mertens. Mais leurs infiltrations ne sont pas utiles si la finition reste fébrile. Esseulé en pointe, Lukaku n’a rien montré. Son remplaçant, Igor de Camargo, ne fut pas en mesure de faire mieux, si ce n’est de tenter quelques tirs lointains, dont aucun n’atteignit le cadre. On se souvient que dans le noyau belge, se tapit un véritable renard des surface, en la personne de Jelle Vossen. Mais auquel ce schéma tactique peut difficilement convenir.

Sur le terrain, l’entrejeu belge apparaît comme la seule valeur sûre. Fellaini, Witsel et Simons imposent de la présence, balle au pied comme dans les airs. Mais ils ne peuvent être au four et au moulin 90 minutes durant. Quant à la défense, c’est LE gros point faible de l’équipe. Plus précisément, les flans ont grand besoin de fermeté. Vendredi, Lombaerts et Alderwereld furent les maillons faibles d’une charnière magistralement menée par Vincent Kompany. Malgré son grand talent, le Citizen ne peut, lui non plus, faire le boulot de 4 hommes.

Exprimer sa frustration, chercher des responsables, prôner des solutions urgentes… c’est un laïus cent fois répété depuis bientôt dix ans. D’aucun ne remarque que cette fois, l’adversaire exploita au mieux ses qualités limitées. Les Azéris ont parfaitement bien joué leur coup, pressant nos milieux sous la ligne médiane et tenant nos hommes libres à la culotte. Il leur a suffi pour frapper de mener un contre en toute perspicacité, profitant d’une bévue belge telles qu’eux n’ont jamais commise durant la rencontre. Prenons donc quelques instants pour les féliciter.

 

Bye bye Pologne et Ukraine…

 

L’enthousiasme populaire retrouvé ces derniers mois ne peut masquer les faits, accablants. Lors de la présente phase de qualification, la Belgique n’a enregistré qu’un seul résultat probant. C’était à Vienne, face à l’Autriche, la même qui vient d’être atomisée par l’Allemagne, et que nous n’avions pas été en mesure de vaincre à Bruxelles. Tout le pays s’accorde à dire que les individualités sont présentes. Encore faut-il former une équipe, capable d’élever le jeu, de rester lucide et concentrée nonante minutes durant. Ce n’est pas la Turquie qui nous barre le chemin de l’Euro 2012, elle qui vient de nouveau de démontrer son actuel manque de panache. Ce qui nous prive du gotha européen, c’est une addition d’erreurs évitables. Avec plus de rigueur, nous pourrions jouer des coudes avec l’Allemagne, en tête du groupe A. Après dix ans sans tournoi majeur, on pensait la période de privation terminée. Hélas, il nous faudra encore attendre un peu. Ou plus …

L’Azerbaïdjan, une étape à franchir.

Vendredi, les diables joueront à Bakou pour la victoire. Les trois points sont indispensables s’ils veulent encore espérer se qualifier pour l’Euro 2012. A ce titre, y a-t-il des raisons de craindre notre prochain adversaire ?

A priori, non. Le 29 mars dernier, à Bruxelles, l’Azerbaïdjan fit pâle figure, et quitta le stade Roi Baudouin avec une lourde défaite 4-1. L’air de Bakou pourrait cependant leur être plus favorable. Les Turcs peuvent en témoigner, eux qui y subirent une défaite surprise 1-0 en octobre dernier. Sur ce point, les Azéris peuvent donc se vanter d’avoir fait mieux que les Belges. Bien qu’étant l’unique résultat positif engrangé durant ces qualifications, il ne s’agit pas là du seul fait d’armes de leur histoire. Récemment, en 2009, l’Azerbaïdjan avait défait la République Tchèque en match amical.

Le football azéri est entrain de se construire sur le long terme. L’entraîneur national, Berti Vogts, n’est pas n’importe qui. En juillet 1994, c’est sa Mannschaft qui avait sorti les diables de la World Cup américaine. En place à Bakou depuis 2008, il a déjà signé le plus long mandat d’un coach à la tête de cette équipe. Les résultats probants ne suivent pas encore, mais l’Azerbaïdjan grimpe le classement Fifa de façon constante.

Individuellement, les joueures azéris ne sont pas des foudres de guerre. Rashad Sadygov, leur capitaine, n’a jamais tâté du haut niveau européen. Trois expériences dans des équipes moyennes du championnat turc se sont soldées par autant d’échecs. Parmi les autres cadres de cette équipe, citons le défenseur Rail Melikov et les milieux Elvin Mammadov et Emin Imamaliev, dont aucun n’a jamais quitté la compétition nationale. Seul le jeune attaquant Vaqif Javadov fut formé au CSKA Moscou. Il appartient actuellement au FC Twente, mais il est revenu au pays sous forme de prêt. Les diables ne doivent toutefois pas oublier de se méfier du collectif, qui n’a plus rien à perdre au sein de ce classement. Dans un bon jour, cette équipe est capable de verrouiller ses arrières, frapper en contre et limiter les erreurs individuelles. Georges Leekens a donc eu le nez fin en rappelant Eden Hazard, le diable le plus enclin à briser le cadenas par le biais d’un effort personnel.

Cet adversaire apparait comme un petit poucet aux dents longues. La Belgique a toutes les cartes en main pour le surpasser, et seul un excès de confiance l’empêcherait d’empocher trois points précieux. Le dépaysement, le voyage en avion, le climat semi-aride, ne seront que des excuses de seconde catégorie, à utiliser en cas d’accrochage. Et en gage d’une certaine mauvaise foi. Le vrai rendez-vous des diables en cette fin d’année aura lieu le 11 octobre en Allemagne. S’ils se révèlent incapables d’accomplir leur mission à Bakou, vaudra-t-il seulement la peine de se rendre à Düsseldorf ?

 

Belgique – Turquie, ou l’histoire d’un match nul compromettant

Belgique Turquie

© Le Soir

Le match le plus important de ces dix dernières années, celui qu’il fallait absolument gagner, s’est soldé par un partage. Trop de pression sur les épaules de ces jeunes joueurs, ou peut-être trop d’assurance au coup d’envoi ? Quoi qu’il en soit, voici les diables au pied du mur : ils n’ont plus leur sort entre leurs mains.

Tout avait pourtant parfaitement commencé. Dès la 3e minute, suite à un mouvement collectif rondement mené, Ogunjimi marque son 4e but pour les diables. A cet instant, on pense partir vers une victoire facile. D’autant qu’au quart d’heure, sur un coup de coin d’Alderwereld, Vertonghen à bout portant manque le 2-0. Mais au lieu de n’être que partie remise, c’est en fait déjà la balle de match. Dès la 22e, Arda se joue d’une défense belge particulièrement statique pour s’infiltrer dans le rectangle, et remettre en retrait pour Yilmaz qui fusille Mignolet. Première action turque, premier but, et nouveau cadeau de la défense belge dans ces qualif. Après ce coup de massue, les diables se montreront trop fébriles, à l’image de Vertonghen qui, une minute après le goal turc, ne cadre pas sa magnifique tête. Réclamé par tout un pays, Eden Hazard ne se montrera pas décisif. Sa seule percée, certes remarquable, se termine par un tir au dessus de la latte. Son remplacement par Dries Mertens apporte un nouveau souffle aux Diables. Le petit feu follet d’Utrecht est crocheté dans le rectangle à la 73e. Witsel s’impose comme tireur, mais loupe le but qui aurait libéré tout un pays : c’est toujours 1-1. Une dernière frappe de Mertens ne changera pas ce résultat décevant.

Tout le monde s’accorde à dire que cette équipe est la meilleure que la Belgique ait connu depuis des années. Cet énorme potentiel ne doit pas être remis en question suite à ce match nul certes décevant, mais qui, avec un peu plus de réalisme, se serait terminé par une victoire. On peut reprocher à l’équipe d’avoir manqué de vision de jeu, promenant trop souvent la balle de gauche à droite, à la recherche d’une ouverture. Ce manque d’incisivité s’est traduit sur le terrain par un manque d’occasions ; les Belges monopolisaient le ballon, mais tiraient peu au but. Quant à la défense, elle est clairement coupable sur l’égalisation, une telle statique collective étant impardonnable à ce niveau. La présence de Van Buyten sur le terrain aurait peut-être changé la donne ; c’est, sans doute, la question que s’est posée Georges Leekens après le match. Un Leekens qui, au passage, accorde aujourd’hui à sa crédibilité internationale un peu de répit. Le monde réclamait Hazard, Georges le lui a donné. Si pour le même score final, le surdoué lillois avait débuté la rencontre sur le banc, l’entraîneur fédéral aurait été lynché. Mais fallait-il, pour autant, le retirer à l’heure de jeu, et laisser sur le terrain un Nacer Chadli peu à son aise ?

Enfin, fallait-il qu’Axel Witsel tire le penalty au lieu de Timmy Simmons, lequel fait indéniablement preuve de plus de bouteille et de discipline que le médian liégeois ? Autant de questions qui méritent d’être posées, autant de petites erreurs que cette talentueuse génération doit apprendre à éviter, si elle veut enfin faire rêver tout un peuple, et continuer à remplir le stade Roi Baudouin comme elle l’a fait ce vendredi.

 

Belgique – Turquie, vendredi 3 juin 2011, faits de match:
3′: Sur une floche d’un défenseur turc à la 3e minute, Hazard récupère, passe à Defour, qui centre au bout du rectangle pour Chadli. Le joueur de Twente remet de la tête dans les pieds de Ogunjimi qui s’y reprend à deux fois pour tromper Volkan Demirel. 1-0

15′: Coup de coin d’Alderwereld au 2e poteau, Vertonghen à bout portant manque sa reprise du genou

22′: Arda transperce le flan gauche de notre équipe, se promène dans le rectangle sans être inquiété, remet en retrait pour Yilmaz qui fusille Mignolet. 1-1.

25′: Sur coup de coin, Vertonghen esseulé place une tête qui lèche le poteau turc.

45′: A la reprise, Vermaelen remplace Vertonghen.

58′: percée d’Eden Hazard, qui tire au dessus du but. Suite à cette action, le jeune prodige est remplacé par Mertens.

73′: Mertens est accroché dans le rectangle. Witsel botte le penalty au dessus.

78′: Mertens cadre une frappe que Demirel détourne.

Belgique – Turquie : la sélection

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© soccergoalx.com (Flickr) (retouche photo Antonin Kaminski)

Ce jeudi midi, Georges Leekens a donné sa sélection de 24 joueurs pour le match crucial qui opposera nos diables rouges à la Turquie, le vendredi 3 juin prochain.

Au but, Simon Mignolet devrait garder la confiance de l’entraîneur, malgré les performances trois étoiles du jeune Thibaut Courtois entre les perches des néo champions de Belgique du KRC Genk.

Si la sélection défensive ne s’orne d’aucune surprise, notons au sein de l’entrejeu l’arrivée d’un autre champion de Belgique, en la personne de David Hubert. Son coéquipier Anthony Vanden Borre n’a quant à lui pas été retenu, pas plus que Kevin Mirallas pour ce qui concerne l’avant-poste. Il est vrai que Leekens dispose, à cette place, de l’embarras du choix.

Autres absents: les blessés Sébastien Pocognoli, Moussa Dembele et Marouane Fellaini. Fraîchement débarqué de l’infirmerie, le solide Thomas Vermaelen effectue son retour en défense.

 

La sélection

Gardiens : Simon Mignolet (Sunderland/Ang), Jean-François Gillet (Bari/Ita), Thibaut Courtois (KRC Genk)

Défenseurs : Toby Alderweireld (Ajax Amsterdam/P-B), Laurent Ciman (Standard), Vincent Kompany (Manchester City/Ang), Nicolas Lombaerts (Zénit St-Pétersbourg/Rus), Daniel Van Buyten (Bayern Munich/All), Thomas Vermaelen (Arsenal/Ang)

Milieux : Steven Defour (Standard), Vadis Odjidja (FC Bruges), Timmy Simons (Nuremberg/All), Jelle Van Damme (Standard), Jan Vertonghen (Ajax Amsterdam/P-B), Axel Witsel (Standard), Kevin De Bruyne (KRC Genk), David Hubert (KRC Genk)

Attaquants : Nacer Chadli (Twente/P-B), Eden Hazard (Lille/Fra), Romelu Lukaku (Anderlecht), Dries Mertens (Utrecht/P-B), Marvin Ogunjimi (KRC Genk), Björn Vleminckx (NEC Nimègue/P-B), Jelle Vossen (KRC Genk)

Qui est ? Jelle Vossen

Jelle Vossen

© Belga (retouche photo Antonin Kaminski)

Né le 22 mars 1989, Vossen fait ses classes à Tongres, avant d’être recruté par le KRC Genk à l’âge de 16 ans. Il fait son apparition dans le noyau A de l’équipe limbourgeoise en 2007.

Durant deux saisons, il bénéficie d’un temps de jeu partiel. Il est néanmoins sélectionné par Franky Vercauteren pour la Kirin Cup 2009, où il fait ses premières foulées en diable face au Chili, le 29 mai. La saison suivante, il est prêté au Cercle de Bruges où il inscrit 6 buts en 15 matchs. Il retourne à Genk en début de saison suivante, et c’est alors qu’il explose. Faisant parler la poudre lors de chaque sortie, signant 4 doublés lors des 8 premières journées, il survole le classement des buteurs de la Jupiler League. Il plante son premier but avec les diables face à l’Autriche, le 12 octobre 2010, d’une frappe magistrale dans le plafond du but. En cette fin d’année, ses statistiques impressionnantes lui valent de terminer sur le podium du classement du soulier d’or, derrière Boussoufa et Lukaku.

Deuxième meilleur buteur de D1, son gabarit (1m80 pour 70kg) en fait un joueur agile et rapide. Récemment annoncé à la Fiorentina, Vossen ne devrait pas s’éterniser dans les vestiaires de la Cristal Arena.

Marc Wilmots, le taureau de Dongelberg

Marc Wilmots

© George Herringshaw (retouche photo Antonin Kaminski)

Marc Wilmots a marqué l’histoire du football belge, notamment par sa personnalité et son jusqu’au-boutisme. Avec 80 sélections et 70 caps, il est le 10e diable le plus capé de l’histoire. Ses 28 buts font de lui le 3e meilleur buteur de l’équipe belge, derrière Van Himst et Voorhoof. Deux classements qu’il surpasserait sans doute s’il n’avait, plusieurs fois, interrompu sa carrière internationale.

Une carrière sans cesse ascendante

« Willy » fait ses débuts en D1 à l’âge de 19 ans, sous la vareuse de St-Trond. Dès l’année suivante, il rejoint le FC Malines, qui est alors au sommet de sa gloire. De 1991 à 1996, il éclate avec le Standard, avant de s’exiler en Allemagne. Pour sa première saison à Schalke 04, il remporte la coupe de l’UEFA, battant en finale l’Inter de Pagliuca, Zanetti et Zamorano. Lors de la séance de tirs aux buts décisive, c’est lui qui botte le penalty de la victoire. Au fil des saisons, il devient un pilier de l’équipe, et s’installe même dans le onze du siècle de Gelsenkirchen. Après une parenthèse d’un an à Bordeaux, il revient à Schalke où, en 2003, il met un terme à une carrière qui ne se sera jamais dépréciée.

Une référence de l’équipe nationale

Le jeune Marc découvre l’équipe nationale à 21 ans. Ses prestations au FC Malines lui valent déjà d’être sélectionné pour le Mundiale italien de 1990. Alors que sa destinée de titulaire semble tracée, la concurrence arrive … de l’extérieur. Deux attaquants de poids de la D1 sont successivement naturalisés : Luis Oliveira d’abord, et Josip Weber ensuite. C’est l’ex-croate que l’entraîneur fédéral Paul Van Himst choisit de titulariser lors de la World Cup 94, même si celui-ci peine à atteindre son meilleur niveau en match officiel. Fort deux victoires, Van Himst décide de laisser quelques titulaires au repos pour le dernier match de poule, face à l’Arabie Saoudite. La Belgique perd cette rencontre, et Wilmots perd la face, lorsqu’il est remplacé en cours de jeu par Weber. Se considérant sous-estimé, il décide de mettre en pause sa carrière chez les diables. Deux saisons du tonnerre avec le Standard, et de multiples appels du pied de la fédé, ne le feront pas changer d’avis.

Il revient une première fois sous l’ère Van Moer, en 1996, avant de repartir pour, dit-il, se concentrer sur Schalke 04. Il rejoint le noyau belge pour de bon avant le Mondial français de 1998, durant laquelle il inscrit un doublé contre le Mexique. C’est lors des qualifications pour la coupe du monde asiatique de 2002 qu’il assume véritablement son statut de leader. Il devient le poumon des diables, qu’il tire vers la victoire face à ses adversaires successifs, de l’Ecosse à la République tchèque. Au Japon, il marque un but lors de chaque rencontre, dont un splendide retourné acrobatique contre le pays organisateur, mais également cette fameuse tête face au Brésil, injustement annulée. Ses prestations quatre étoiles lui valent une nomination pour le ballon d’or européen.

Au retour de sa 4e coupe du monde, il met un terme définitif à sa carrière internationale. Neuf ans plus tard et malgré l’essor de la prometteuse nouvelle génération, les diables ne lui ont pas encore trouvé un remplaçant de la même trempe.

Le saviez-vous ?

Avec 5 buts au compteur, Marc Wilmots est le meilleur buteur des diables en coupe du monde. Il a d’ailleurs participé aux 5 derniers tournois majeurs où l’équipe belge était présente.

Wilmots détient le record de D1 du nombre de buts en un seul match, après avoir planté six rose lors du seul Standard – La Gantoise, saison 92-93 (score final 8-4).

Wilmots fut élu sénateur d’Etat en 2003. Accaparé par ses autres fonctions, mais ne pouvant démissionner pour raisons politiques, il décida de reverser sa rémunération sénatoriale à des oeuvres caritatives.

Georges Leekens, du joueur à l’entraineur

Georges Leekens

© Thierry Roge/Reuters

Qui est donc ce long couteau, qui hante les stades de D1 depuis plus de 41 ans ? Pour en savoir plus sur notre Georges national, lisez ce qui suit !

Leekens le joueur

Né le 18 mai 1949 à Meeuwen, dans le Limbourg, Georges fait ses premières armes de joueur non loin de là, au Sporting Houthalen. Repéré par le Crossing de Schaerbeek, il y fait ses débuts en Division 1 à l’âge de 20 ans. Son jeu rugueux lui vaut le surnom de « Mac the knife ».

Deux ans plus tard, il rejoint le club phare de sa carrière, le Club de Bruges, avec qui il remportera 5 championnats. Il connait son apogée de joueur en 1978, à Wembley, lors d’une finale de Champion’s League. Ce soir-là, le Club de la Venise du nord s’incline 1-0 face à Liverpool, après avoir éliminé la Juventus en demi-finale et le Real Madrid en quart.

En 1981, Georges s’en va en division inférieure, à Saint-Nicolas, où il terminera sa carrière, non sans gagner deux nouveaux titres.

Leekens l’entraîneur

C’est en 1984 que Georges se reconvertit dans le rôle qu’on lui connait aujourd’hui. Pour sa première expérience au Cercle de Bruges, à 35 ans, il devient le plus jeune entraîneur de Belgique. S’en suivent une succession de clubs parmi lesquels Anderlecht, Courtrai, Bruges à nouveau (mais au club cette fois), Malines et Charleroi.

En 1996, Georges fait connaître la ville de Mouscron à la Belgique entière. A peine montée en D1, la petite équipe hennuyère, dont il est alors le coach, taquine les ténors dans la course au titre. Il n’en faut pas plus pour que la fédération belge le débauche, et à 47 ans, Georges devient l’entraineur des Diables pour la première fois. Sa cotte de popularité connaît un pic faramineux, lorsqu’il qualifie la Belgique pour la coupe du monde française. Mais ensuite, la réussite le boude. Une élimination précoce en coupe du monde, une série de défaites contre des adversaires à notre portée, des conflits personnels avec plusieurs joueurs, auront la peau de « Long couteau ». Au crépuscule du second millénaire, lynché par l’opinion publique, Georges s’en retourne tâter le bord de terrain qu’il connait le mieux : celui de la D1.

Dix ans plus tard, rien ne va à l’Union Belge. Les Diables enchaînent les contre-performances, et Dick Advocaat largue la fédération pour les pétroroubles. De son côté, Georges s’est refait une santé dans plusieurs clubs, en D1 comme à l’étranger. En balance avec Marc Wilmots, c’est finalement lui qui est appelé par la fédé. A 61 ans, Georges devient l’entraîneur des Diables pour la seconde fois.

Le saviez-vous ?

Georges Leekens est licencié en Kinésithérapie, et possède un master en management. Il a publié un ouvrage sur ce sujet, intitulé « Winning by teambuilding », avec Roland Juchtmans.

Outre sa langue natale le néerlandais, Georges parle parfaitement le français, l’allemand et l’anglais.

Entre ses deux passages sur le banc belge, Georges a entraîné une autre sélection nationale : celle de l’Algérie.

Le Stade Roi Baudouin à la loupe

Stade roi Baudouin

© Kmeron / Vince Kmeron (Flickr)

Située sur le plateau du Heysel, l’antre des Diables Rouges est inaugurée le 23 août 1930. Le stade prend logiquement le nom de « Stade du Centenaire », puisque la Belgique célèbre alors son premier siècle d’existence. Il est rebaptisé « Stade du Heysel » juste après la seconde guerre mondiale. Il peut déjà, à l’époque, accueillir 50,000 spectateurs.

En plus des matchs de l’équipe nationale, l’endroit accueille quatre finales de Coupe d’Europe des Clubs Champions en 1958, 1966, 1974 et 1985. Cette dernière édition donne lieu au tristement célèbre « Drame du Heysel ». Cette tragédie met en évidence les lacunes du stade en matière de sécurité, si bien qu’au début des années 90, celui-ci subit un profond lifting.

Le 23 août 1995, soit 65 ans jour pour jour après la première inauguration, le nouveau stade est rebaptisé « Stade Roi Baudouin », en hommage au défunt souverain du peuple belge alors que celui-ci n’a pourtant jamais été sélectionné en équipe nationale… Le soir même, pour son premier match dans ses nouvelles installations, l’équipe belge s’incline face à l’Allemagne future championne d’Europe, sur le score de 1-2. Moins d’un an plus tard, le 8 mai 1996, l’ancien Heysel accueille à nouveau une finale de coupe d’Europe, celle des vainqueurs de coupe (victoire du PSG sur le Rapid Vienne, 1-0).

En 2000, la Belgique a le privilège d’accueillir l’Euro (pas la monnaie, mais bien la compétition). Le stade Roi Baudouin met en scène cinq rencontres, dont la palpitante demi-finale opposant Français et Portugais. Les Diables y jouent leurs trois matchs de poule, autrement dit l’entièreté de leur tournoi, puisque le 19 juin, ils se voient barrer la route des quarts de finale par une fringante équipe turque.


Le saviez-vous ?

Le chaudron des Diables ne fait pas trembler les grands d’Europe. La France, l’Allemagne, l’Espagne, les Pays-Bas, le Portugal et l’Italie, aucun n’a mordu la poussière lors de sa visite. Les quelques succès de rang furent obtenus face à la Turquie, l’Irlande, la Suède, l’Ecosse ou encore la Serbie. Quant à la plus grosse défaite, elle fut essuyée face au Maroc en mars 2008 (1-4).

Dans ce stade, l’équipe belge a scoré 91 fois en 55 rencontres, dont 24 fois face à la seule équipe de Saint-Marin.

L’équipe visiteuse à avoir le plus souvent foulé la pelouse du « Baudouin » est la Turquie, qui est venue nous y défier à 4 reprises. Suivent la Bulgarie, la Croatie, les Pays-Bas et la République tchèque, avec 3 rencontres. Parmi nos voisins plus ou moins proches, l’Angleterre, la Suisse, et plus étonnamment le Luxembourg, n’y ont pas encore affronté les Diables.

Le cas hazard: l’avenir est un long passé

Eden Hazard

© Belga

Une victoire en Autriche, et une autre, écrasante, contre l’Azerbaïdjan à domicile. Voilà une équipe belge retrouvée, à nouveau soudée, qui ne prête plus à la polémique ou à la discussion. Vraiment ? plus qu’encourageants, ces derniers résultats, n’ont pas empêché les médias de trainailler sur ce que certains ont appelé le « cas Hazard ».  Ou comment gagner, avec la manière, en se passant volontairement de son meilleur joueur.

Le cas Hazard.

De son prénom Eden, fils de Thierry, ancien joueur de La Louvière – et non chanteur populaire des années 80, il est de ces homonymies difficiles à assumer. Formé à Braine, passé par Tubize, avant de traverser la frontière à l’âge de 14 ans. Bien entouré, il fait ses débuts en Ligue 1 en cours de saison 2007-2008. trois ans plus tard, personne n’ignore qui est le feu follet lillois, que la presse autrichienne surnommait le « Messi belge », excusez du peu. Aujourd’hui, Eden a conquis toute la Gaule. Toute ? Non, car au Royaume de Belgique, un entraîneur résiste encore et toujours au charme de cette étoile montante.

S’il s’agissait de Raymond Domenech, on soupçonnerait le pauvre Eden d’avoir tapé dans la lucarne d’Estelle Denis. Mais avec tout mon respect, je n’imagine pas madame Leekens rivaliser avec un tel calibre. Alors quoi, Georges en veut-il personnellement au meilleur joueur du championnat de France ? Ou n’a-t-il simplement pas les yeux en face des trous ? Et si tel désaveu trouvait son explication dans le passé ?

Le cas Scifo.

Retournons, le temps de quelques lignes, en 1997. A cette époque, les clubs vainqueurs de coupe jouent la coupe du même nom, les joueurs s’achètent en millions de francs, et Georges Leekens quitte le club de Mosucron pour reprendre les rennes d’une équipe belge désemparée, littéralement mise en pièces par ses voisins battaves, un mois plus tôt, sur le terrain du stade Roi Baudouin. Tout est à reconstruire, on parle déjà de préparer l’euro 2000, oubliant la coupe du monde qui se dispute l’année suivante à un Thalys de chez nous. A cette époque, les promesses belges se nomment Mpenza. Quant à la Star de l’équipe, avec un grand « S », elle se prénomme Enzo.

Bien que proche de l’apogée de sa carrière, Scifo a encore du jeu à revendre. Technicien surdoué, meneur hors pair, numéro 10 à la patte magique, revenu au pays mauve après une longue expérience étrangère. Sa sélection parmi les diables ne souffre d’aucune discussion. Pourtant, Georges se passe de son leader plus souvent qu’à son tour, lui préférant tantôt la discrétion d’un Dominique Lemoine, tantôt l’abattage d’un Franky Van der Elst.

Février 1998. Après avoir ciré la banquette plusieurs rencontres durant, le 2e meilleur joueur de la coupe du monde 1990 apprend qu’il n’est même pas sélectionné pour un match amical contre les Etats-Unis. Las, il décide de claquer la porte de l’équipe nationale. En pleine préparation pour le Mondial français, sa décision provoque un choc. Quant à Leekens, il vient de décrocher une qualification inespérée pour le dit Mondial, et dispose donc de suffisamment de crédit auprès de la presse. Comme toujours, il place ses choix derrière le bien du collectif, de façon souvent évasive et taquine. Quoi qu’il en soit, sa décision de dénigrer Scifo, à tort ou à raison, n’est pas remise en cause.

Mai 1998. Pressé par les fans, et sans doute aussi par ses sponsors, Enzo effectue le geste que tout le pays attendait. Un pas vers Georges, peu commenté par ce dernier, qui le replace illico sur le banc pour les deux premiers matchs du Mondial français. Titulaire contre la Corée du Sud, il est remplacé par Van der Elst à l’heure de jeu, alors que la Belgique est prise à défaut, et manque cruellement de créativité. Ce sont là les dernières minutes de Scifo en vareuse noire, jaune et rouge.

Scifo – Hazard même combat ?

Certes, le spectateur lambda ignore ce qui se trame réellement dans les vestiaires d’une équipe, tout comme dans la tête d’un sélectionneur. Mais tout de même, au sein du vignoble des diables, la cuvée Hazard 2011 a comme un goût de Scifo 1998. Malgré leur différence d’âge au moment des faits, les deux joueurs ont le même style de jeu, occupent la même place sur le terrain et dans le cœur des fans. Et surtout, souffrent de la même absence du onze national, incompréhensible et inexpliquée.

Les hypothèses soutenant ce troublant parallèle sont nombreuses. Georges a-t-il en tête de construire une équipe exclusivement composée de travailleurs ? Georges a-t-il un problème avec les numéros 1 au ranking des autographes ? Georges a-t-il jadis vécu un traumatisme à La Louvière, provoquant chez lui une haine inconsciente envers les ressortissants de cette sympathique ville hennuyère ? Quoi qu’il en soit, l’avenir est un long passé. Tant que  Leekens fera gagner cette fringante équipe nationale, ses choix tactiques ne souffriront d’aucune remise en question. Mais si un jour les désillusions s’enchaînent à nouveau, le monde du football belge ne pourra que contester ce luxe, d’utiliser comme simple joker un joueur capable de retourner une situation d’un seul coup de génie.