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Les Etats-Unis, une équipe qui avance sans bruit

Equipe USA

 

Aux Etats-Unis, le football peine toujours à devenir populaire. En terme de popularité, vingt ans après sa tenue au pays, la Coupe du Monde arrive encore loin derrière le Superbowl, la Stanley Cup ou les playoffs de la NBA. C’est l’un des rares sports où les Américains ne sont pas connus pour exceller. Jamais favoris, ils répondent pourtant toujours présents. Avant le début du tournoi, beaucoup ne voyaient pas comment cette équipe allait pouvoir se sortir d’un groupe comptant l’Allemagne, le Portugal et le Ghana. Pourtant…

 

Un manque d’individualités compensé par un bloc solide et expérimenté

 

Le noyau des USA ne compte aucune star du ballon rond. Le seul joueur à évoluer dans un club du top est Julian Green (19 ans), mais ses piges au Bayern Munich se limitent pour l’instant à l’équipe réserve.  Quant à ses coéquipiers, ils proviennent pour la plupart de clubs du sub-top Européen, ou du championnat national.

Cette lacune est largement compensée par l’esprit de groupe et l’expérience qui règne au sein de l’équipe. Les joueurs clés impressionnent de par leur nombre de sélections nationales. Jugez plutôt :

  • Tim Howard (35 ans) gardien d’Everton : 102 sélections
  • DaMarcus Beasley (32 ans) défenseur : 118 sélections et 17 buts
  • Michael Bradley (26 ans) milieu défensif évoluant à Toronto, après des passages à la Roma et à Aston Villa : 88 sélections et 12 buts
  • Jermaine Jones (32 ans) milieu de terrain de Besiktas,  notamment passé par Schalke 04 et l’Eintracht Francfort : 44 sélections et 3 buts
  • Clint Dempsey (31 ans) attaquant de Fulham : 107 sélections et 39 buts
  • Jozy Altidore (24 ans) attaquant de Sunderland : 71 sélections et 23 buts

L’absent de marque de la sélection n’est autre que Landon Donovan. Malgré une expérience forte de 156 sélections et 57 buts,  le striker des Los Angeles Galaxy n’a pas été retenu par Jürgen Klinsmann. A 32 ans, il ne devrait plus connaître le charme de la coupe du Monde.

La patte du sélectionneur Jürgen Klinsmann

 

Depuis 2011, les USA ont à leur tête l’un des meilleurs attaquants mondiaux de la fin du siècle dernier, en la personne de Jürgen Klinsmann. En tant que coach, l’Allemand aux 108 sélections importe aux Etats-Unis rigueur et stabilité. Sous ses ordres, l’équipe US comptabilise 32 victoires, 7 partages et 12 défaites, avec plusieurs résultats de poids comme deux victoires face à l’Allemagne (4-3 en juin 2013) et l’Italie (0-1 en février 2012). Preuve s’il en est qu’affronter de grosses cylindrées ne font pas peur à cette équipe.

Le 2 juillet 1994, Klinsmann avait contribué à l’élimination de la Belgique en huitième de finale de la World Cup américaine. Un exploit qu’il voudra sans doute renouveler près de vingt ans plus tard.

 

Historique des USA en coupe du Monde

 

Autre preuve de la grande régularité des USA : ils sont présents en Coupe du Monde de manière ininterrompue depuis le Mundiale italien de 1990. Leur plus grand fait d’armes à ce niveau date toutefois de la toute première édition du tournoi, en 1930, où ils avaient obtenu la 3e place.

En 1990, dans un groupe comptant l’Italie, l’Autriche et la Tchécoslovaquie, les Américains terminent la phase de groupe sans le moindre point.

A domicile en 1994, une victoire face à la Colombie leur offre une qualification pour les huitièmes de finale, où ils sont défaits par les futurs champions du Monde brésiliens (défaite 1-0).

Lors du Mondial Français de 1998, ils ne prennent à nouveau aucun point, en enregistrant trois défaites face à l’Allemagne, la Yougoslavie et l’Iran.

L’édition 2002 organisée en Corée et au Japon leur sourit. Qualifiés surprise d’une poule comportant le Portugal, la Corée du Sud et la Pologne, ils écartent le Mexique en huitième de finale (2-0), avant de tomber en quarts face aux futurs vice-champions, les Allemands, sur le score de 1-0.

Lors du Mondial 2006, ils réussissent l’exploit de réaliser un nul face à l’Italie, future lauréate. Hélas pour eux, deux défaites face au Ghana et la République Tchèque les renvoient à la maison après la phase de poule.

En 2010 en Afrique du Sud, ils prennent la 1e place de leur groupe devant l’Angleterre, éliminant la Slovénie et l’Algérie. Ils sont battus en 8e par le Ghana, 1-2 après prolongations.

L’édition brésilienne de 2014, les voit sortir à la surprise générale d’un groupe très relevé, composé de l’Allemagne, du Portugal et du Ghana. En 8e de finale, ils croiseront la route des Diables Rouges !

Evolution au Classement Fifa

 

Actuellement 13e du classement FIFA, deux petites rangées derrière la  Belgique, les USA rarement quitté le TOP 30 ces vingt dernières années, leur plus mauvais classement (36e) remontant à juillet 2012. Quant à leur meilleure performance, c’était une 4e place, en avril 2006.

 

Les duels entre la Belgique et les Etats Unis

 

Les Diables Rouges ont croisé la route des Etats-Unis à cinq reprises. Le bilan penche en faveur des belges, avec 4 victoires entre 1995 et 2013, pour une seule défaite qui date de  1930.

La dernière rencontre entre les deux pays s’est déroulée le 29 mai 2013 à Cleveland. Les Diables l’avaient emporté 2-4 grâce à des buts de Marouane Fellaini, Kevin Mirallas et Christian Benteke à deux reprises.

 

Supporters : elle encourage les Diables depuis les USA

Supporters USA

La Diablomania a conquis tout le royaume, mais il n’y a pas que dans nos frontières que l’on trouve des supporters de la Belgique ! Rachel Teter est américaine, et vit à des milliers de kilomètres de Bruxelles. Elle n’a jamais vu l’Atomium de près, ne s’est jamais promenée sur la digue à Blanckenberge, et n’a jamais goûté aux Boulets liégeois en terrasse de la rue Pont d’Avroy. Et pourtant, la passion des Diables l’anime autant que nous !

 

 

Denver map USA

 

Nous vous emmenons à Denver, Colorado, à la découverte de cette supportrice atypique.

Troisième enfant d’une fratrie de cinq, Rachel grandit dans une famille où le sport occupe une place prépondérante. Pendant que ses frères s’adonnent au plaisir du baseball, elle découvre le « soccer » qu’elle pratique dès son enfance. La passion du sport la quitte lors d’une adolescence qu’elle qualifie de « rebelle », avant qu’elle ne la retrouve à l’âge adulte. Aujourd’hui, responsable d’une ASBL locale où elle multiplie les casquettes (à la fois webmaster, designer, support technique et clientèle), Rachel prend tout de même le temps de suivre la Coupe du Monde.

 

« Dans mon entourage, seule une personne sur quatre sait qu’elle a lieu en ce moment ! Je n’ai pas grand monde avec qui en discuter. J’essaie de partager l’événement sur les réseaux sociaux, mais la mayonnaise ne prend pas toujours. Je ferais parfois mieux d’en parler avec moi-même ! Bien sûr, il y a plus de monde qui en parlent lorsque ce sont les Etats-Unis qui jouent. Le jour suivant le match, on va leur dire que les USA ont gagné, auquel cas ils seront contents car ici, la fierté nationale est une histoire de gênes. Mais l’enthousiasme retombera bien vite. L’intérêt n’est guère plus important pour les clubs de notre championnat comme les Los Angeles Galaxy, D.C United ou les Colorado Rapids. La majorité des Américains aiment le baseball, le basket, le foot américain ou le hockey. En termes de football, l’Américain moyen sait qui est David Beckham, et c’est à peu près tout. »

 

 

Grande fan de football, Rachel saute sur chaque occasion pour regarder un match, même si elle souffre de sa situation géographique.

« Suivre le football international aux USA est très difficile, à moins de payer des sommes folles pour avoir la télé satellite ! Et encore, très peu de rencontres sont diffusées en direct. C’est la même chanson pour internet : pas de streaming sans abonnement ! Le décalage horaire avec l’Europe n’arrange pas les choses ; la plupart du temps, ils jouent pendant mes heures de travail. Et je ne vous parle pas de la barrière de la langue… mais malgré tout cela, je persévère pour voir mes ‘boys’ taper dans le ballon ! »

 

 

Alors, que pense-t-elle du parcours des Diables jusqu’ici ?

« Sincèrement, ils pourraient élever un peu le jeu, presser davantage les adversaires et leur donner moins d’espace et d’opportunités. Mais je reste persuadée que ces gars-là peuvent aller jusqu’au bout ! »

 

 

Mais au fait, comment lui est venue l’envie de supporter les Diables ?

« J’ai découvert les jeunes Diables lors des Jeux Olympiques d’été de Pékin en 2008. J’ai de suite accroché à leur jeu, même s’ils ont finalement échoué à la quatrième place. Je ne les ai revus en action que deux ans plus tard, mais depuis je ne les lâche plus ! Je suis une fan très dévouée envers les joueurs et les équipes que je supporte. C’est exactement ce qui s’est passé avec la Belgique : j’ai d’abord suivi un joueur, mais suis tombé sous le charme de toute l’équipe. Votre pays dispose vraiment d’une abondance de joueurs forts et qui aiment le beau jeu. »

 

 

D’ordinaire, la Belgique n’est pas l’équipe la plus suivie à l’étranger … alors, effet de mode ?

« Pour le moment j’ai des amis qui supportent le Brésil ou l’Angleterre, mais personnellement je fais mes propres choix et je me fous de la popularité de telle ou telle équipe. J’ai même réussi à convaincre un autre ami de supporter la Belgique avec moi ! »

 

 

Et parmi tous ces Diables, lequel retient le plus son attention ?

« Pour l’instant, mon préféré est Dries Mertens. Je le suis depuis son passage au PSV. Il est vraiment bourré de talent, toujours à plein régime. Balle au pied, il a ce petit quelque chose qui rend le football facile, et agréable à regarder! »

 

 

Nous savons à présent que la Belgique et les Etats-Unis vont se rencontrer en huitième de finale.  Ce match ne va-t-il pas être déchirant ? Quelle nation supportera-t-elle ?

« Je dois dire qu’en tant qu’Américaine, c’est dans mes gênes de souhaiter le meilleur à l’équipe de mon pays. Je m’intéresse beaucoup aux équipes où les internationaux américains évoluent. Mais d’un point de vue plus personnel, j’attends de grandes choses de la part de la Belgique dans ce tournoi et espère bien qu’ils vont le gagner ! Par conséquent, je supporterai les Diables Rouges. Je n’ai jamais eu l’opportunité de rencontrer d’autres supporters, mais de ce que j’ai pu voir ils semblent très énergiques, enthousiastes et entièrement dévoués envers l’équipe et les joueurs. Tout le monde porte les couleurs noir-jaune et rouge, agite le drapeau et boit de la bière, ça m’a l’air très amusant ! »

 

 

Merci à Rachel

Rachel Teter