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Soucis de finition à la pointe des Diables Rouges…

Attaquant shoot

Les attaquants, ces « renards des surfaces », sont pour beaucoup les joueurs clés d’une équipe. Pour s’offrir les services d’un striker de renom, les grandes équipes sont prêtes à délier les cordons de leur bourse et à assouvir tous leurs caprices. En Belgique, nous disposons de bons attaquants, mais il leur arrive de rester stériles. Ce sont alors les joueurs de la deuxième ligne qui tirent leur épingle du jeu, en se chargeant d’inscrire des buts.

 

 

Quelles sont les statistiques types d’un Attaquant de légende?

 

Statistiquement, un « grand » attaquant marque au moins 1 but tous les 2 matchs. Ceux qui sont entrés dans la légende se situent même au dessus de cette moyenne. Les grandes nations du football connaissent en général un attaquant prolifique par génération, qui les aide à remporter des tournois. Même la Grèce connut son buteur, le temps d’un euro, et lequel : durant l’été 2004, Angelos Charistéas s’affirme en pointe des Hellènes, n’atteignant toutefois qu’une moyenne d’un but tous les trois matchs. Pour les autres, certains chiffres ci-dessous ont de quoi faire frémir toutes les défenses :

 

  • Just Fontaine (France), 30 buts en 21 matchs, soit un but toutes les 63 minutes
  • Gerd Müller (RFA), 68 buts en 62 matchs, soit un but toutes les 82 minutes
  • Ferenc Puskás (Hongrie), 84 buts en 85 matchs, soit un but toutes les 91 minutes
  • Pelé (Brésil), 77 buts en 92 matchs, soit un but toutes les 108 minutes.
  • Luigi Riva (Italie), 35 buts en 42 matchs, soit un but toutes les 108 minutes
  • Gabriel Batistuta (Argentine), 56 buts en 78 matchs, soit un but toutes les 125 minutes.
  • Davor Šuker (Croatie), 45 buts en 69 matchs, soit un but toutes les 138 minutes.
  • Ronaldo (Brésil), 62 buts en 98 matchs, soit un but toutes les 142 minutes.
  • Dimitar Berbatov (Bulgarie), 49 buts en 78 matchs, soit un but toutes les 143 minutes
  • David Villa (Espagne), 58 buts en 96 matchs, soit un but toutes les 149 minutes.
  • Miroslav Klose (Allemagne), 70 buts en 133 matchs, soit un but toutes les 171 minutes
  • Roberto Baggio (Italie), 27 buts en 56 matchs, soit un but toutes les 171 minutes
  • Christian Vieri (Italie), 23 buts en 49 matchs, soit un but toutes les 187 minutes
  • Bobby Charlon (Angleterre), 49 buts en 103 matchs soit un but toutes les 189 minutes
  • Dennis Bergkamp (Pays-Bas), 37 buts en 79 matchs, soit un but toutes les 192 minutes
  • Toni Polster (Autriche), 44 buts en 95 matchs, soit un but toutes les 194 minutes
  • Jürgen Klinsmann (RFA puis Allemagne), 47 buts en 108 matchs, soit un but toutes les 207 minutes

 

 

Ils ont fait les beaux jours de l’attaque belge

 

La Belgique n’est pas connue pour être une équipe offensive. Historiquement, c’est plutôt l’organisation défensive qui prévalait. Ainsi, les meilleurs buteurs belges ne furent pas réellement des serial killers.

 

  • Bernard Voorhoof: 30 buts en 61 matchs, soit un but toutes les 183 minutes
  • Paul Van Himst: 30 buts en 81 matchs, soit un but toutes les 243 minutes.
  • Marc Wilmots: 28 buts en 70 matchs, soit un but toutes les 225 minutes.
  • Jef Mermans: 28 buts en 56 matchs, soit un but toutes les 180 minutes.
  • Robert de Veen : 26 buts en 23 matchs, soit un but toutes les 80 minutes.
  • Wesley Sonck 24 buts en 55 matchs, soit un but toutes les 209 minutes.

 

 

Parmi la génération actuelle des Diables Rouges

 

Romelu Lukaku: 31 matchs pour 7 buts (10 si l’on compte son triplé face au Luxembourg, rendu non officiel par la FIFA)

 

Lancé dans le bain de la D1 à même pas 16 ans, meilleur buteur du championnat l’année suivante … de grands espoirs (et une grande pression) ont toujours pesé sur les épaules de Romelu, à qui l’opinion publique ne pardonne aucune baisse de régime. Parti très tôt en Angleterre, il connaîtra une saison difficile, avant de se relancer en prêt,  à WBA d’abord et Everton ensuite. Il totalise 33 buts en 86 matchs de Premier League, soit une moyenne plus qu’honorable de 0,4 buts par match.

En équipe nationale, Romelu est arrivé dans un contexte difficile, alors que le pays se cherchait un buteur. Irrégulier, manquant parfois de mobilité, il doit bénéficier de beaucoup d’espace pour maximiser son efficacité. Ainsi, d’un match à l’autre, il peut survoler la rencontre, comme il peut totalement passer inaperçu. Avant la Coupe du Monde, il semble fin prêt, comme nous vous l’expliquions dans cet article. Sa prestation face aux Etats-Unis aura en tout cas fait taire nombre de ses détracteurs.

 

Christian Benteke: 6 buts en 18 matchs (0,3 but par match)

 

Depuis ses débuts en Premier League, Christian a terriblement progressé, au point d’afficher un total de 38 buts en 75 matchs (soit une moyenne d’un but tous les deux matchs). Sa régularité en faisait notre atout principal au poste d’attaquant, avant cette dramatique blessure qui allait le priver de la Coupe du Monde brésilienne. A 23 ans seulement, il peut néanmoins revenir encore plus fort, et devenir le striker tant attendu.

 

Divock Origi: 1 but en 6 matchs (0,2 but par match)

 

Récemment, nous vous avions présenté la perle de Lille dans un article. Nouveau venu chez les Diables Rouges, il n’a pas tardé à démontrer pourquoi Wilmots avait fait appel à lui. Après 140 minutes de jeu réparties sur 5 matchs, il est parvenu à scorer une fois , ce qui est très bon signe pour ce joueur âgé seulement de 19 ans. Il se souviendra certainement de ce premier but en équipe nationale, sur le mythique terrain du Maracana. 

 

 

Ceux qui ont tenté de déjouer la hiérarchie en pointe de l’équipe belge

 

Jelle Vossen: 2 buts en 12 matchs (0,2 but par match)

 

Difficile pour ce petit format de faire son trou dans un système qui requiert un attaquant très physique. D’autant plus lorsque la concurrence provient de Premier League, alors qu’on stagne en Jupiler Ligue depuis trop longtemps. Pourtant, Jelle Vossen n’a que 25 ans, et peut encore prouver de belles choses. Un transfert dans un championnat plus huppé serait le bienvenu pour cet attaquant qui a le but dans le sang. Son atout principal est sa flexibilité offensive. Jelle est aussi bon passeur que buteur. La saison dernière, il l’a prouvé en inscrivant 19 buts et délivré 9 passes décisives en 52 matchs.

 

Marvin Ogunjimi: 5 buts en 7 matchs (0,7 but par match)

 

Avec une telle moyenne (oui, vous avez bien lu, 5 buts en 7 matchs), on se demande où se trouve Marvin Ogunjimi, à l’heure où ses coéquipiers se confrontent aux meilleurs joueurs du monde. C’est une histoire somme toute bien malheureuse…

Lors de sa première sélection, le 8 octobre 2010, face au Kazakhstan, Marvin réussit la prouesse d’inscrire 2 buts en 44 minutes. Dans sa lancée, il en inscrira trois autres lors des mêmes qualifications (face à l’Autriche, la Turquie, et à nouveau le Kazakhstan). Son excellente saison avec le RC Genk lui offre un transfert au RDC Majorque, en Liga espagnole. Un transfert signé dans les premières minutes … suivant la fin du mercato, ce qui fait qu’il doit attendre le mercato suivant (soit quatre mois) pour enfin porter les couleurs de son nouveau club. Faut-il voire en cette longue période d’inactivité les raisons d’un échec annoncé ? Quoi qu’il en soit, Ogunjimi ne portera que 7 fois le maillot rouge et noir. La suite, ce sont des prêts moins fructueux les uns que les autres (Standard, Beerschot, OHL), et un seul but marqué en deux ans. Disparu des radars, on a récemment retrouvé sa trace dans le noyau de Stromsgodset, modeste club du championnat norvégien. Peut-être est-ce le début d’un formidable défi pour un joueur qui ne manquait pas de talent, et qui sait si un jour, tel un Anthony Vanden Borre ressuscité, il ne pourrait pas à nouveau nous surprendre sous le maillot des Diables ?

 

Ilombe Mboyo: 0 buts en 2 matchs (0 but par match, forcément)

 

Avec seulement 34 minutes de jeu en équipe A Ilombe Mboyo n’a pas encore eu le temps de véritablement se montrer en équipe nationale. A 27 ans, il a explosé tardivement, mais sa dernière saison est en demi teinte, avec seulement 6 buts en 31 apparitions. Ses performances laissent présager une bonne marge de progression, mais il faudra sortir une saison de référence au plus tôt pour retrouver sa place au sein du groupe des Diables.

 

Tom de Sutter: 0 buts en 14 matchs (0 but par match, lui aussi)

 

Ancien espoir sur le déclin, peu utilisé à Anderlecht, si ce n’était pour cirer le banc, il a pu bénéficier d’un transfert au FC Bruges pour se relancer. Sa dernière saison est de bonne augure pour la suite, même si un retour en équipe nationale n’est pas encore à l’ordre du jour. Attention toutefois : à 28 ans, il n’a plus le droit de connaitre une saison blanche. Sa dernière apparition en équipe nationale remonte à mars 2011.

 

Igor de Camargo: 0 buts en 9 matchs (0 but par match, encore un)

 

Pour le natif de Porto Feliz au Brésil, naturalisé belge sélectionné sur le tard (2009), la Coupe du Monde dans son pays natal aurait pu être une belle consécration. Mais après une saison mi-figue mi-raisin, on voyait mal comment il allait pouvoir revendiquer une place dans les 23, au milieu de tous ces petits jeunes talentueux. Revenu au Standard pour relancer sa carrière, avec sans doute le Brésil dans le coin de la tête, il n’a pas su s’imposer à Liège et retrouver le niveau qui était le sien en 2010/2011. L’âge n’étant pas toujours un critère de choix – allez demander à Samuel Eto’o (33 ans) ou à Didier Drogba (36 ans), qui ont toujours le sens du but malgré la trentaine bien tapée!

 

Bjorn Vleminckx: 0 but en 3 matchs (0 but par match, c’est le dernier)

 

En fin de saison 2010/2011, nous apprenons avec surprise que  Bjorn Vleminckx vient de remporter le titre de  meilleur buteur de Ere Divisie. C’est sans doute la dernière fois que cet ancien attaquant du FC Malines aura fait mieux que Luis Suarez. Aujourd’hui, il porte les couleurs d’un modeste club turc, et n’a inscrit que 4 buts en 22 apparitions lors de la dernière saison. Il n’a que 28 ans, mais tout porte à croire qu’il a déjà vécu le meilleur de sa carrière. A moins d’un miracle, on ne le reverra plus jamais en équipe nationale.

 

 

En conclusion

 

Dans ce jeu qui consiste « simplement » à marquer plus de buts que votre adversaire, l’attaquant est une pièce maîtresse. Lorsqu’il est capable de faire la différence à lui seul, il n’est pas rare qu’il aide son équipe à obtenir de grands résultats, même si celle-ci est de faible facture.

En Belgique, pays qui a davantage vu naître de grands gardiens, plutôt que de grands buteurs, l’offensive pure n’a jamais réellement fait partie de la culture footballistique. Même lorsque nous disposons d’arguments dans ce secteur, nous préférons toujours nous baser sur un jeu collectif, dans lequel les milieux de terrain marquent autant de buts que les attaquants. La preuve n’est pas à chercher plus loin que la présente Coupe du Monde, où les 6 buts belges ont été inscrits par 6 joueurs différents : un défenseur (Jan Vertonghen), trois milieux offensifs (Marouane Fellaini, Kevin De Bruyne, Dries Mertens), et deux attaquants de pointe (Divock Origi et Romelu Lukaku).

Quoi qu’il en soit, ce système ne favorise que trop peu l’attaquant de pointe, qui se retrouve dès lors souvent isolé. Mais la vie du groupe serait-elle réellement plus simple garnie d’un « Pelé » ?

 

Ces diables rouges qui changent d’air… #1

transferts diables rouges 2012

© Belgian-team (retouche photo Antonin Kaminski)

Chaque année à la même période, lorsque les clubs préparent le championnat, il est bien une rubrique de la presse internationale qui s’affole : celle du Mercato! Toujours aussi prisés sur le marché européen, nos Diables rouges ont entamé cette année une nouvelle chaise musicale. Voyons qui est parti où, et qui aurait voulu partir, mais n’a pas pu !

 

La grosse saga de l’été, qui avait déjà débuté au printemps, fut bien sûr le flux médiatique entourant le départ pour Chelsea d’Eden Hazard. L’ex-meilleur joueur de la Ligue 1 aura tenu ses fans en haleine durant de nombreuses semaines, avant finalement d’annoncer son choix. Acheté lui aussi par Chelsea, Kevin de Bruyne évoluera en prêt dans un premier temps. Il rejoint la Bundesliga et le mythique Werder Brême, qui sort d’une saison assez difficile et a perdu son grand attaquant Pizzaro.

Toujours du côté de Stamford Bridge, Romelu Lukaku a déclaré ne pas vouloir partir en prêt, si ce n’était pas pour l’Angleterre. Le diable rouge ne se couperait-il pas le gazon sous le pied, en risquant de passer une seconde saison sur le banc, et terminer aux oubliettes…? Certes la légende Drogba est partie en laissant une porte ouverte, mais la concurrence chez les champions d’Europe reste sérieuse.

Un autre qui rejoint la Premier League est Jan Vertonghen, passant de l’Ajax Amsterdam aux Tottenham Hotspurs, à l’instar de Yassine El Ghanassy, qui lui a signé pour West Bromich Albion.

Mais il n’y a pas qu’en Angleterre que les Belges ont la bougeotte ! En Italie, Jean-Francois Gillet quitte Bologne pour Torino, l’ancien club d’Enzo Scifo et Gabi Mudingayi, qui retrouve la Serie A cet été. Au gardien liégeois d’enchainer les bonnes prestations, afin de prouver qu’il a sa carte à jouer pour un poste de titulaire en équipe nationale face à Thibaut Courtois, qui a quant à lui prolongé son prêt à l’Atletico Madrid pour une année supplémentaire.

Nous parlions de Gaby Mudingayi ; c’est sans doute à lui que revient la palme du meilleur transfert. Après la Lazio et Bologne, l’ancien gantois, qui joue les jokers de luxe en équipe nationale, s’est offert celui de signer pour le légendaire Inter Milan. Assurément de quoi raviver l’intérêt de Marc Wilmots à son égard.

Marvin Ogunjimi a fait le chemin inverse, en revenant en Belgique du côté du Standard. En manque de temps de jeu à Majorque, affaibli par plusieurs blessures, le meilleur buteur belge des dernières qualifications va tenter de relancer sa carrière en bord de Meuse.

 

Voilà pour ce qui est du concret. Bien sûr, le mercato n’aurait pas la même saveur sans son lot de rumeurs, avérées ou non !

Axel Witsel est souvent cité dans de grandes cylindrées européennes tels le Real Madrid et l’AC Milan, sa clause libératoire (40 millions d’euro) expliquant sans doute que ces clubs n’aient pas encore acté la transaction.

Il est murmuré que Sébastien Pocognoli souhaiterait également prendre l’air, lui qui pourrait trouver une place de titulaire dans le onze belge, grâce à l’arrivée de Marc Wilmots.

Annoncé tantôt à Milan, tantôt à la Juventus, le guerrier Radja Nainggolan a coupé court aux rumeurs, en prolongeant à Cagliari. A moins qu’il ne s’agisse d’une manœuvre des dirigeants sardes pour augmenter la valeur marchande de leur perle?

Jonathan Legear ne semble pas se faire au climat tchétchène… il souhaiterait rejoindre un nouveau club, où une meilleure visibilité lui permettrait de retrouver une place chez les diables. Björn Vleminckx aurait des touches en Angleterre, après une saison en demi-teinte à Brugge. Jelle Vossen aurait été approché par les mêmes Blauw en Zwart, mais le feu follet de Genk n’a sans doute pas jugé le challenge assez grand. Et puis, pas une semaine ne passe sans que le nom de Moussa Dembele ne circule. Kevin Mirallas serait aussi dans le viseur de plusieurs gros clubs, notamment en Angleterre.

 

Il y a ceux pour qui le ballon ne tourne pas dans le bon sens.

Anthony Vanden Borre, par exemple, qui se retrouve libre de tout contrat. L’ancienne plus grande promesse du football belge, qui n’aura jamais confirmé ce statut, est à la recherche d’un club où il pourra se relancer, et acquérir la régularité qui lui manque.

Laissé libre par le Feyenoord Rotterdam, où il n’a pas convaincu, Gill Swerts subit le même sort.

Un autre « laissé pour compte », Logan Bailly, va tenter de se relancer du côté de l’OHL. Le Liégeois est en peine depuis qu’il a perdu sa place à Monchengladbach… Il croise un autre liégeois, Jordan Remacle, parti pour La Gantoise après une très bonne saison à Louvain. Ce dernier est plus que jamais à l’affût d’une première sélection chez les diables.

Bart Buyse, dont Michel Preud’homme disait le plus grand bien, fait lui aussi partie de ces Belges qui pourraient prétendre à rejoindre le noyau belge. Il passe de Twente au FC Bruges.

Ritchie De Laet, éternelle promesse mancunienne, va s’agguérir à Leicester City (D2 Anglaise), où il tentera d’enfin percer outre Manche, après 3 années passées à cirer la banquette d’Old Trafford.

Enfin, moins connu, le jeune Funso Ojo (20ans), régulièrement repris dans le noyau espoir, revient au Beerschoot après 4 années passées au PSV. Peut-être fera-t-il partie de ces joueurs qui nous mèneront vers le Brésil…

 

Le mercato est encore long et bien des choses pourraient encore bouger d’ici le 31aout !

Belgique – Turquie, ou l’histoire d’un match nul compromettant

Belgique Turquie

© Le Soir

Le match le plus important de ces dix dernières années, celui qu’il fallait absolument gagner, s’est soldé par un partage. Trop de pression sur les épaules de ces jeunes joueurs, ou peut-être trop d’assurance au coup d’envoi ? Quoi qu’il en soit, voici les diables au pied du mur : ils n’ont plus leur sort entre leurs mains.

Tout avait pourtant parfaitement commencé. Dès la 3e minute, suite à un mouvement collectif rondement mené, Ogunjimi marque son 4e but pour les diables. A cet instant, on pense partir vers une victoire facile. D’autant qu’au quart d’heure, sur un coup de coin d’Alderwereld, Vertonghen à bout portant manque le 2-0. Mais au lieu de n’être que partie remise, c’est en fait déjà la balle de match. Dès la 22e, Arda se joue d’une défense belge particulièrement statique pour s’infiltrer dans le rectangle, et remettre en retrait pour Yilmaz qui fusille Mignolet. Première action turque, premier but, et nouveau cadeau de la défense belge dans ces qualif. Après ce coup de massue, les diables se montreront trop fébriles, à l’image de Vertonghen qui, une minute après le goal turc, ne cadre pas sa magnifique tête. Réclamé par tout un pays, Eden Hazard ne se montrera pas décisif. Sa seule percée, certes remarquable, se termine par un tir au dessus de la latte. Son remplacement par Dries Mertens apporte un nouveau souffle aux Diables. Le petit feu follet d’Utrecht est crocheté dans le rectangle à la 73e. Witsel s’impose comme tireur, mais loupe le but qui aurait libéré tout un pays : c’est toujours 1-1. Une dernière frappe de Mertens ne changera pas ce résultat décevant.

Tout le monde s’accorde à dire que cette équipe est la meilleure que la Belgique ait connu depuis des années. Cet énorme potentiel ne doit pas être remis en question suite à ce match nul certes décevant, mais qui, avec un peu plus de réalisme, se serait terminé par une victoire. On peut reprocher à l’équipe d’avoir manqué de vision de jeu, promenant trop souvent la balle de gauche à droite, à la recherche d’une ouverture. Ce manque d’incisivité s’est traduit sur le terrain par un manque d’occasions ; les Belges monopolisaient le ballon, mais tiraient peu au but. Quant à la défense, elle est clairement coupable sur l’égalisation, une telle statique collective étant impardonnable à ce niveau. La présence de Van Buyten sur le terrain aurait peut-être changé la donne ; c’est, sans doute, la question que s’est posée Georges Leekens après le match. Un Leekens qui, au passage, accorde aujourd’hui à sa crédibilité internationale un peu de répit. Le monde réclamait Hazard, Georges le lui a donné. Si pour le même score final, le surdoué lillois avait débuté la rencontre sur le banc, l’entraîneur fédéral aurait été lynché. Mais fallait-il, pour autant, le retirer à l’heure de jeu, et laisser sur le terrain un Nacer Chadli peu à son aise ?

Enfin, fallait-il qu’Axel Witsel tire le penalty au lieu de Timmy Simmons, lequel fait indéniablement preuve de plus de bouteille et de discipline que le médian liégeois ? Autant de questions qui méritent d’être posées, autant de petites erreurs que cette talentueuse génération doit apprendre à éviter, si elle veut enfin faire rêver tout un peuple, et continuer à remplir le stade Roi Baudouin comme elle l’a fait ce vendredi.

 

Belgique – Turquie, vendredi 3 juin 2011, faits de match:
3′: Sur une floche d’un défenseur turc à la 3e minute, Hazard récupère, passe à Defour, qui centre au bout du rectangle pour Chadli. Le joueur de Twente remet de la tête dans les pieds de Ogunjimi qui s’y reprend à deux fois pour tromper Volkan Demirel. 1-0

15′: Coup de coin d’Alderwereld au 2e poteau, Vertonghen à bout portant manque sa reprise du genou

22′: Arda transperce le flan gauche de notre équipe, se promène dans le rectangle sans être inquiété, remet en retrait pour Yilmaz qui fusille Mignolet. 1-1.

25′: Sur coup de coin, Vertonghen esseulé place une tête qui lèche le poteau turc.

45′: A la reprise, Vermaelen remplace Vertonghen.

58′: percée d’Eden Hazard, qui tire au dessus du but. Suite à cette action, le jeune prodige est remplacé par Mertens.

73′: Mertens est accroché dans le rectangle. Witsel botte le penalty au dessus.

78′: Mertens cadre une frappe que Demirel détourne.

5 diables champions de Belgique 2011

Genk champion

© Belga (retouche photo Antonin Kaminski)

Jelle Vossen, Marvin Ogunjimi, Anthony Vanden Borre, Thibaut Courtois et Kevin De Bruyne font partie de cette formidable équipe championne de Belgique cette année. Avec respectivement 22, 23, 23, 19 et 19 ans ces quatre joueurs font irrémédiablement partie de l’avenir de nos diables.

Thibaut Courtois est le plus jeune d’entre eux. Pour sa première saison pro, il est le seul joueur du championnat a avoir bénéficié dans son équipe de 100% de temps de jeu. Grand artisan du titre des Limbourgeois, il a à de maintes reprises effectué des arrêts décisifs. Jamais encore titularisé en équipe belge, il constitue indéniablement un titulaire en devenir.

Kevin De Bruyne est à seulement 19 ans un grand espoir du football belge. Comme beaucoup de ses coéquipiers à Genk, il est une révélation de la saison. Avec ses 12 assists et ses 5 goals cette saison, il bénéficie de solides stats, le rapprochant de joueurs comme Mbark Boussoufa. Il est avec Eden Hazard et Axel Witsel un très grand espoir pour le milieu de terrain de notre équipe nationale.

Ogunjimi - Vossen, avec 15 buts pour Marvin et 20 pour Jelle c’est LE duo de choc de notre championnat cette saison. Cela faisait longtemps que nous n’avions plus vu un duo d’attaquants belges aussi prolifiques.

Jelle vient de clôturer la saison de sa vie, durant laquelle il s’est vraiment révélé après trois saisons moyennes. En quelques mois, il est devenu un titulaire indiscutable au sein de l’attaque des diables rouges.

Marvin s’est aussi révélé cette saison, après ne pas avoir marqué un seul but lors de ses trois premières saisons pro. Son prêt au RKC Waalwijk (Pays Bas) lui permit d’ouvrir son compteur personnel, et les deux saisons suivantes passèrent sans faire de bruit. Il inscrit néanmoins les 2buts de la victoire en finale de la coupe de Belgique 2009. Sa très bonne saison 2010-2011 lui ouvre les portes de l’équipe nationale, où il a déjà marqué trois fois en trois matches.

Anthony Vanden Borre, quant à lui, est déjà plus connu au sein de l’équipe nationale. Avec ses 22 matches (depuis 2004) , il est souvent resté un éternel espoir, sans vraiment confirmer les attentes placées sur lui. Son retour en Belgique, après un passage en Italie puis en Angleterre, est un succès, avec ce titre de champion à la clef.