Belgique – Andorre : les Diables jouent pour les fans et l’ambiance.
La ferveur qui régnait autour des Diables lors de la Coupe du Monde a bien survécu au climat estival ! Il y a encore quelques années, jamais un match face à la Principauté d’Andorre ne se serait joué à guichets fermés. En 2014, il n’y a plus trente-six façons d’obtenir son pass pour le stade. Entre espérer un miracle lors de la mise en vente sur internet, ou attendre une sélection du coach national, nous avons choisi de nous affilier au Fan Club « 1895 » via l’une de ses antennes régionales. Ainsi avons-nous pu obtenir notre billet, monter dans un bus rempli de fans, et prendre la route du Stade Roi Baudouin.
Comme lors de chaque match à domicile, la foule transforme le quartier du Heysel en Devillage, où l’on ne distingue plus d’autre couleurs que le noir, le jaune et le rouge. Les supporters ont de quoi patienter, au pied des nombreuses échoppes à « crasses », liquides ou solides, où l’on vous accueille chaleureusement dans toutes les langues du royaume. Le coup « promo » du soir vient de Proximus, ex-Belgacom, ex-RTT, qui offre à chaque fan une chasuble rouge ornée de son nouveau logo. Esthétiquement, c’est un peu « cheap », mais ça peut s’avérer utile au retour, en cas de panne sur l’autoroute. Au sein de l’arène, les autres sponsors sont également à la fête : BMW promène une poignée de ses voitures sur la piste d’athlétisme, à une vitesse de croisière bien inférieure à celle à laquelle ces mêmes véhicules se font habituellement flasher sur l’autoroute. Tandis que deux employés d’ERGO, déguisés en patates géantes, se trémoussent dans les virages, au son d’une infecte musique de feu rouge dont une grande partie des spectateurs semblent toutefois friands.
Tout ce petit monde s’éclipse lorsque les joueurs font leur entrée sur le terrain. L’hymne d’Andorre, si lent qu’il porte bien son nom, résonne dans le vide alors que respectueusement, les clameurs se sont tues. On cherche du regard le « kop » des supporters andorrans, mais en vain. La question de savoir si certains ressortissants ont fait le déplacement restera sans réponse, car à nos oreilles retentissent déjà les premières notes de la Brabançonne. Elles sont reprises collégialement, main sur le cœur et frissons à la gorge.
Survient le coup d’envoi de cette rencontre, la première officielle depuis ce maudit 5 juillet. Dans ce genre de match, le moment le plus important est l’ouverture du score (il n’y a que René Vandereycken pour dire le contraire), mais elle se fait attendre, à cause des poteaux d’Andorre qui tiennent mieux le coup que leur défense. La patience et le flegme avec lequel les Diables contrôlent le jeu vont payer à la demi-heure. 1-0 sur penalty, rapidement suivis de deux autres buts. Malheur à ceux qui voulaient profiter de la remise en jeu pour se réapprovisionner en collations houblonnées, et je le regrette encore : il aurait mieux valu attendre la mi-temps ! Laquelle survient sur un score de 3-0 qui ne laisse plus aucun doute sur l’issue du match.
On pointe souvent la qualité, comme majeure différence entre le noyau d’aujourd’hui et celui d’il y a dix ans. C’est oublier la pugnacité qui anime nos joueurs. Là où leurs ainés se seraient contentés de faire tourner la baballe, et d’en perdre quelques-unes, les Diables d’aujourd’hui en veulent davantage. Créant le surnombre, multipliant les passes et les intrusions face au but adverse. L’adversaire est au sol, et nos lions ne lui laissent aucune opportunité de se relever. La défense andorrane en a plein les pattes, et encaisse fort logiquement trois nouveaux buts, de l’œuvre d’un Origi et d’un Mertens littéralement survoltés. Une façon de dire « merci » aux nombreux supporters payants qui, dans les tribunes, ne cessent de chanter et de faire tourner les « olas ». On se demande par quel tour de passe-passe Wilmots va réussir à intégrer Eden Hazard dans ce onze, où vraiment, aucun maillon faible n’est à retirer.
Au coup de sifflet final, nous avons à peine le temps d’applaudir les quelques joueurs venus nous saluer sous la tribune, qu’il nous faut déjà regagner le parking. Le bus nous attend, ainsi que les deux cent kilomètres de route qui nous ramèneront vers notre province du bout du royaume. Mais le déplacement, si long soit-il, en valait la peine. Et ce soir, c’est devant notre télé que nous encouragerons nos Diables à Zenica !
Damien, pour Belgian-team
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