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Belgique – Chypre : 5-0 rien à redire (et pourtant, on a cherché)

Belgique - Chypre 5-0 diables rouges

 

Ne le cachons pas : nous avons tous redouté ce premier match de l’année contre les modestes Chypriotes. A cause des dernières rencontres de 2014, qui nous avaient laissé sur notre faim, ou d’événements extra-sportifs apparus depuis lors, enclins à noircir l’ambiance au coeur de l’équipe belge. Hantés par de mauvais souvenirs, nous avons craint que la succulente mayonnaise ait subitement pris un goût d’eau de javel. Mais les Diables nous ont rassuré de la plus belle manière, par un football qui alliait sobriété et efficacité.

Des Diables entre maitrise et sagesse

On lit que l’ouverture du score a tardé à venir. Elle est pourtant arrivée plus tôt que lors du match face à Andorre. Et depuis la dernière coupe du monde, on sait que les Belges ne sont pas pressés de marquer. On lit que l’envie était moindre en début de seconde mi-temps. Mais cela ne se conjugue-t-il pas avec une certaine sagesse, la volonté de garder le score quand il est favorable? D’autant que lorsqu’ils se sont remis à accélérer, les Diables ont inscrit trois nouveaux buts. Une telle maîtrise du rythme est bien digne d’un top 3 mondial. On lit, enfin, que l’adversaire n’était pas à la hauteur. Certes, il y avait beaucoup de blessés dans les rangs chypriotes. Mais l’envie qui anime les remplaçants est la même que celle qui avait permis aux titulaires d’aller chercher la victoire en Bosnie, il y a quelques mois.

Fellaini et Hazard en leaders des Diables Rouges

Merci Marouane Fellaini #belcyp Belgique Chypre

© Belgian-team (création graphique Antonin Kaminski)

Fellaini fut élu homme du match. C’est amplement mérité, et le nombre de buts inscrits a parlé pour lui. Il faudrait néanmoins avoir la possibilité d’accorder cette distinction à l’ensemble de l’équipe, lorsqu’aucun de ses maillons n’a montré la moindre faille. Si nous devions toutefois accorder une gommette, elle irait à Eden Hazard. Le numéro dix nous a régalé par son tempérament et son jeu en mouvement, en mode « manette de console » (droite – gauche- avant – bas). Créant le danger devant mais sachant aussi descendre pour récupérer des ballons, Eden n’a pris que des bonnes décisions, et a inscrit un but reluisant d’aisance et de technique.

Un effectif pléthorique à disposition de Marc Wilmots

En terme de sélection, Marc Wilmots dispose d’un choix impressionnant. On craint le jour où il n’y aura aucun blessé, car cela voudra dire que l’un ou l’autre joueurs méritants ne pourront être repris, faute de place – c’est probablement ce qui arrivera lors du prochain euro. La constatation vaut aussi pour le onze de départ, cela même si le coach ne déroge pas à son 4-3-3 tant apprécié. Un coach qui ce samedi a décidé d’inover, avec une ligne axiale Nainggolan – Witsel – Fellaini. Le résultat fut flamboyant, car si les deux premiers jouent si bien ensemble, et si le second affirme son régime à l’été 2016, les favoris au titre n’ont qu’à bien se tenir.

Ces Jeunes qui frappent à la porte de l’équipe nationale belge

A noter deux autres inovations, sous forme de bienvenues aux nouveaux : les premières minutes en diable de Yannick Carrasco (sans nulle doute un élément d’avenir), et Michy Batshuayi (qui va éprouver beaucoup de difficultés à conserver son ratio buts marqués / temps de jeu). La venue de nouveaux joueurs apporte toujours un vent de fraîcheur, et permet à une équipe de ne pas se refermer sur elle-même.

 

En conclusion, on a beau avoir cherché, il n’y a pas grand chose à redire. Après cette démonstration, c’est l’esprit serein que nous ferons le déplacement en Israël.

Les Diables Rouges à la découverte de l’équipe de Chypre

Chypre équipe nationale football

Chypre, c’est un peu comme la physique cantique : on sait que ça existe, mais on n’en connait pas grand chose. Rien que le fait de situer ce pays sur une carte mériterait à lui seul d’utiliser le 50/50 et l’avis du public. Pourtant, ce pays insulaire de l’est de la Méditerranée possède quelques points communs avec notre royaume.

Chypre, pays européen à la limite du Moyen Orient.

Comme la Belgique, Chypre est politiquement rattachée à l’Europe, et membre de l’Union Européenne. Le pays a intégré la zone euro le 1e janvier 2008. Comme la Belgique, Chypre connait des problèmes avec sa partie nord séparatiste, autoproclamée « République turque de Chypre du Nord » depuis 1983. Une nation qui, à l’exception de la Turquie, n’est pas reconnue par la communauté internationale.

Chypre, l’éternel jobber européen.

Comme la Belgique, Chypre a connu une longue période de disette footballistique, ne s’étant plus qualifiée pour un tournoi majeur depuis … pardon, ne s’étant jamais qualifiée pour un tournoi majeur, depuis sa première participation au tour préliminaire de la Coupe du Monde 1962. Ses derniers faits d’armes sont une victoire 5-2 face à l’Irlande en 2006, un match nul 4-4 au Portugal en 2010, et une victoire 1-2 en Bosnie en septembre dernier. Malgré ces quelques instants de gloire, les ambitions du football chypriote restent ternes, le pays réussissant rarement à se hisser au-dessus de la dernière ou de l’avant-dernière place de ses groupes de qualification successifs. Ces pauvres performances renvoient cette nation dans le ventre (très) mou du classement FIFA, dont elle occupe le 85e rang.

Chypre, un pays qui ne partage pas ses footballeurs.

A l’heure où l’arrêt Bosman a transformé les grands clubs européens en équipes cosmopolites, on remarque que le footballeur chypriote s’exporte paradoxalement peu. La grande majorité des joueurs évoluent dans le championnat local, que ce soit à Larcana (AEK), Limassol (Aris, Apollon et AEL), ou Nicosie (APOEL et Omonia). Sur le continent, on connait surtout l’APOEL Nicosie, où évolue le gardien belgo-espagnol Urko Pardo, et qui en 2012 a réussi la performance d’atteindre les quarts de finale de la Champion’s League. Les nostalgiques se souviendront de l’Anorthosis Famagouste, qui avait manqué de peu d’éliminer le Lierse de la même ligue des champions en 1997 (victoire 2-0 à l’aller, et défaite 3-0 au retour chaussée du lisp). Oui, les plus jeunes d’entre vous me prendront pour un fou, et pourtant, le Lierse est bien allé en Champion’s League.

Et pourtant, il ne s’agira pas d’un match facile…

Ne soyons pas dupes, la victoire de Chypre en Bosnie ne leur est pas montée à la tête, et ils ne viendront pas à Bruxelles pour faire le jeu. Il est fort à parier que les Diables devront à nouveau s’armer de pioches pour s’attaquer au mur que l’adversaire bâtira devant ses cages. Patience et sagesse seront les bases d’une victoire indispensable, car ce match est bien à ranger dans la catégorie « si on ne gagne pas, c’est même pas la peine d’aller à l’Euro« .

Les Diables ont battu Chypre six fois en sept rencontres.

Sept, c’est le nombre de fois où nos Diables ont rencontré l’équipe de Chypre, la première de ces joutes datant de 1980. Hormis un match nul à Nicosie le 15 novembre 1995 (1-1, but de Gilles de Bilde), nos Diables ont remporté les six autres rencontres, mais jamais sur des scores fleuves – la plus grande victoire étant un 0-3 e février 1993. La rencontre de ce samedi sera la première du siècle entre les deux pays.