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14 novembre, 2012

Roumanie – Belgique, une défaite utile

Depuis leurs deux dernières victoires, on croyait les diables invincibles. Si cette défaite risque de peser sur leur confiance, elle a le mérite de leur ramener les pieds sur terre. Non, nous ne sommes pas encore au Brésil. Il y a encore quelques erreurs à gommer d’ici là.

Ce match en Roumanie est l’occasion de faire tourner l’effectif, et d’offrir du temps de jeu à des diables qui en manquent dans leur club (Steven Defour, Daniel van Buyten) ou simplement de faire jouer des candidats titulaires (Guillaume Gillet, Simon Mignolet). A l’instar des grandes nations du football, la Belgique s’offre le luxe de laisser sur le banc des noms ronflants tels Thibaut Courtois ou Eden Hazard. La star de Chelsea est certes victime d’une gêne au tendon d’achille. C’est également pour notre leader de coach de peaufiner sa tactique, un 4-3-3 avec le seul Christian Benteke en pointe.

Dès le départ, les diables confirment la qualité de leurs dernières prestations. La possession de balle est telle qu’on ne voit qu’eux durant la première demi-heure. Après deux minutes, une première incursion de Kevin de Bruyne force le gardien roumain à dévier la balle en coup de coin. Plus tard, c’est Dries Mertens qui perce la défense jaune, et place sur le poteau un tir qui méritait meilleur sort. Les diables empêchent littéralement leurs adversaires de faire le jeu en leurs propres terres. Présents physiquement, ils perdent peu de ballons, voire aucun, et le font circuler admirablement. Ils créent souvent le danger, Jan Vertonghen disposant d’un boulevard sur son flanc gauche. Un danger qui porte bientôt ses fruits, avec l’ouverture du score signée Christian Benteke, sur un tir « de croquet » qui passe entre les jambes de deux défenseurs avant de laisser le gardien roumain pantois.

C’est une prestation digne de champions du monde que les Belges nous offrent, jusqu’à l’égalisation roumaine. A la trente-et-unième minute, ils encaissent leur premier but à l’extérieur depuis Wembley, des œuvres du jeune Maxim. Esseulé côté droit, le médian du Pandurii Târgu Jiu place une diabolique frappe enroulée dans le petit filet opposé. Peu sollicité jusque là, le pauvre Mignolet ne peut rien faire. C’est contre le cours du jeu, puisque les diables avaient la partie en main, et déroulaient leur jeu sans se voir opposer trop de résistance. Le onze roumain et son public se revigorent, tandis que les Belges semblent accuser le coup. Ils ne se créent plus guère d’occasions franches jusque la mi-temps.

Au retour des vestiaires, le onze belge est inchangé. A l’opposé, l’entraîneur roumain fait rentrer pas moins de six nouveaux joueurs sur le terrain. Ces changements payent, puisque dès la reprise, les Tricolorii montrent davantage les dents. Profitant de quelques faiblesses sur les flancs belges, ils nous font peur par de rapides et surprenants changements d’aile. Saisissant l’occasion de se rappeler au bon souvenir des fans, Mignolet sort l’une ou l’autre balle chaude. Pour relancer la partie, Marc Wilmots remplace successivement Defour,  Benteke et Mertens par Jelle Vossen, Romelu Lukaku et Pelé Mboyo, trois attaquants en forme. Mais l’heure de jeu arrive et les diables ne semblent plus maîtriser la partie, face à une nouvelle équipe bien en place, décomplexée et qui explose son niveau de jeu.

La domination roumaine se concrétise à la 64e minute, certes pas comme on l’attendait. L’arbitre italien, sans doute un lointain cousin de messieurs Prendergast et Rothlisberger, siffle un penalty pour une main imaginaire de Vertonghen dans le rectangle. Torje ne rate pas l’occasion de placer son pays aux commandes. Les diables tentent bien de remettre le nez à la fenêtre, mais peinent à percer la défense adverse. La plus grosse occasion belge est à mettre à l’actif de Lukaku, qui à la 78e, loupe l’immanquable. Seul face au gardien, le prodige retrouvé de West Bromich manque son plat du pied et place la balle à côté du but. Dans les arrêts de jeu, les diables font le forcing, mais ne parviennent pas à égaliser malgré quatre occasions franches. La Belgique essuie ainsi sa première défaite de la saison.

Si elle est amenée sur un plateau par une erreur d’arbitrage, et par les conditions d’un match amical, permettant plus de remplacements qu’en match officiel, cette défaite peut tout de même nous amener à réfléchir. Lorsqu’elle ne maîtrise pas son sujet, cette talentueuse équipe belge semble taquinée par le doute. La façon dont elle a géré son match après le premier but roumain tend à le confirmer. On se rappelle, au passage, qu’il avait fallu un but d’extraterrestre pour rejoindre la Croatie au score, et qu’avant d’ouvrir la marque face à l’Ecosse, nous n’en menions pas large. C’est un véritable paradoxe, avec l’esprit que nos joueurs affichent lorsqu’ils maîtrisent leur sujet, multipliant les passes millimétrées, jouant en un temps vers le but, étouffant leur adversaire avant la ligne médiane. Heureusement pour nous, ce résultat négatif compte pour du beurre. Il valait donc mieux perdre ce soir plutôt qu’en mars, même si une victoire ne nous aurait pas déplu ! Le principal enseignement serait, peut-être, de compter un adversaire de plus sur la route qui mènera les diables au Brésil : eux-mêmes.

Nous avons aimé :

  • Le jusqu’au-boutisme des diables : fatigués face à une Roumanie remaniée, et donc plus fraîche, nos joueurs n’ont pas baissé les bras, poussant pour marquer dans les arrêts de jeu.
  • Guillaume Gillet : peu souvent mis à défaut sur son flanc, l’Anderlechtois a fait preuve de beaucoup de maîtrise et de sang froid. Il est plus que jamais au coude à coude avec Toby Alderwereld pour une place de titulaire.
  • Christian Benteke : Avec un quatrième but sous la vareuse belge depuis le mois d’août, l’ancien Genkois s’offre des statistiques affolantes au niveau international. Qui a dit que la Belgique n’avait pas de buteur ?

Nous avons moins aimé :

  • La réactivité belge ; Après l’égalisation roumaine, il faudra attendre la fin de la 2e mi-temps pour revoir une franche occasion. Certes, les diables ne se sont pas écroulés, loin de là, mais ils avaient les capacités nécessaires pour étouffer ce retour de flamme roumain, avant qu’il ne se propage.
  • La fatigue ; physiquement supérieurs en début de partie, les belges ont vu leur forme s’étioler au fil des minutes. S’en suivit un manque de précision et, plus globalement, de performance.
  • Romelu Lukaku ; Ressuscité depuis son prêt à WBA, la perle belge a raté trois occasions : deux face au gardien roumain, et une troisième, celle de prendre des points dans la course au poste de titulaire. Une place à laquelle s’impose à présent Christian Benteke.

Damien, pour Belgian-team

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