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La semaine des Diables, 27/10/2014

La semaine des Diables

 

Alors que l’automne pointe le bout de son nez, et forme de premières gouttelettes au bout du vôtre, la plupart des championnats européens ont atteint leur vitesse de croisière. Ainsi, la plupart de nos Diables ont bien entamé leur saison, tandis que pour d’autres, celle-ci ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices.

Mais au-delà du changement climatique, la principale nouvelle de la semaine nous vient de la FIFA elle-même, et plus précisément de son classement. Pour être précis, elle n’apparait pas « dans » son classement, mais bien en son sommet, puisque la Belgique en occupe aujourd’hui la 4e place. Oui, il s’agit bien du même classement dans lequel nous devions jadis fouiller pour trouver la trace de notre pays. Tels des pick pockets en sortie sur la foire à Liège, nous chipons cette 4e place à nos voisins Hollandais, tout en restant devant d’autres grandes nations du football : l’Espagne, le Brésil, la France, l’Angleterre, l’Italie, autant de redoutables anciens champions du monde qui, à présent, nous doivent le respect, voire même une certaine crainte. Seuls l’Allemagne, l’Argentine (grrrrr l’Argentine…) et la Colombie restent devant nous, s’accrochant à leur podium comme Guy Luzon à son poste d’entraîneur. Vous aurez compris la métaphore, ces trois-là ne tarderont pas à céder…

En attendant, voici les autres nouvelles qui ont émaillé la vie des Diables en cette semaine d’octobre
 
 

Kevin de Bruyne étincellant en Europa League.

 
 
Wolfsburg s’est imposé 2-4 sur le terrain des Russes de Krasnodar. Aligné en numéro 10 derrière l’attaquant de pointe, Kevin de Bruyne  a inscrit 2 buts en seconde mi-temps. D’abord le 0-2 d’un tir du gauche après une incursion dans le rectangle, et le 1-4 suite à une magistrale remontée du terrain. Non content de scorer, il fut également impliqué dans les 2 autres buts de son équipe.

Hors des terrains, le rouquin des Diables publie cette semaine sa biographie, ce qui peut sembler bizarre pour un joueur encore loin de la fin de carrière… Gageons que le tome 2 sera entièrement consacré au titre de champion d’Europe 2016 !
 
 

A Monaco, Yannick Ferreira-Carrasco fait oublier James Rodriguez.

 
 
Homme du match ce samedi à Bastia (victoire 1-3 des Monégasques), « YFC » prend de plus en plus de place à l’attaque du club principautaire. Des goals, des passes et actions décisives menant à la cage adverse… le Belgo-Hispano-Portugais est impliqué dans 5 des 6 derniers buts de son équipe. Et comme s’il fallait une preuve par l’absurde, il était remplaçant lors du match de Champion’s League face à Benfica, terminé sur un piètre 0-0. A priori, pour ce jeune talent de 21 ans, la première cap n’est plus très loin.
 
 

Toby Alderwereld s’épanouit à Southampton.

 
 
Toby Alderwereld se sent déjà comme un coq en pâte à Southampton. Les résultats de son nouveau club n’y sont pas étrangers : actuellement 2e de Premier League, les Saints restent sur 6 victoires lors des 7 dernières rencontres, dont un cinglant 8-0 infligé à Sunderland. Depuis son arrivée, Toby a participé à toutes les rencontres. Back droit attitré chez les Diables, il évolue ici dans l’axe de la défense. Heureux de jouer, heureux de gagner, heureux de faire partie d’un groupe soudé : cela pourrait difficilement aller mieux pour lui !
 
 

Dennis Praet bientôt parmi les Diables ?

 
 
Après une solide prestation en Champion’s League, Dennis Praet se pose en candidat sérieux pour la prochaine sélection nationale. Un choix qui collerait avec la politique de Wilmots, qui aime à appeler de jeunes loups pour déjà préparer la relève. Hélas pour le blondinet, deux arguments de poids lui sont défavorables. Premièrement, la concurrence dans l’entrejeu ; on se demande déjà comment Willy va pouvoir gérer le retour de Witsel, après ce que Nainggolan nous a montré lors des deux dernières rencontres. Deuxièmement, le choix de Jason Denayer, récemment préféré au brugeois Björn Engels, tend à montrer que le coach accorde davantage de confiance aux joueurs qui font leurs premières dents dans des compétitions plus huppées que la Ligue Jupiler. Praet l’Anderlechtois devra-t-il passer par un gros transfert pour voir son avenir se dessiner en noir, jaune et rouge ? Just wait and see…
 
 

Mais où est donc passé Thomas Vermaelen ?

 
 
Quatre mois après sa blessure aux ischio-jambiers encourue en Coupe du Monde, l’ancien capitaine des Diables n’a toujours pas vu la couleur d’un match officiel avec le Barça. Récemment, Luis Enrique (l’entraineur blaugrana) se voulait rassurant, affirmant que l’ex-gunner serait bientôt fit. Mais les pronostics médicaux, bons et mauvais, se succèdent sans logique, si bien qu’il est impossible de savoir quand Thomas pourra faire ses débuts en Liga. La situation devient doucement alarmante pour le successeur tout trouvé de Daniel Van Buyten, à qui on souhaite de se rétablir très rapidement.

Dans les crampons de… Radja Nainggolan: Belgique – Andorre

Dans les crampons  de Radja-Nainggolan #beland

© Belgian-team (retouche photo Antonin Kaminski)

Lors de la promenade de santé des Diables Rouges face à Andorre, nous avons chaussé les crampons de Radja Nainggolan, à l’occasion de sa première titularisation avec les Diables. Retour sur cette prestation 4 étoiles, et cet avènement que nous prévoyions déjà jadis, à l’heure de faire sa présentation.

 

Une position centrale au côté de Steven Defour

 

Pour la première fois,  Marc Wilmots fait évoluer les Diables avec deux milieux « récupérateurs » en les personnes de Radja Nainggolan et Steven Defour. Outre sa forme explosive en club, c’est le forfait de Witsel qui permet au Romain d’obtenir sa place dans un milieu de terrain où les solutions abondent. Si Axel semble indéboulonnable à son poste, ce Diable de Radja mérite tout de même amplement sa titularisation, tant il cartonne en série A avec l’AS Rome.

 

 

Un premier quart d’heure en mode mineur

 

Dans les premières minutes, Radja est fort présent, touche beaucoup de ballons, en alternant le bon et le moins bon. Malgré quelques passes ratées, il montre de la détermination, s’arrachant pour aller au pressing et récupérer les ballons. Comme le prouvent ses deux frappes contrées (8e et 17e minutes), il n’hésite pas à prendre sa chance lorsqu’il trouve une fenêtre de tir.

 

 

Radja Nainggolan monte en puissance et se montre décisif

 

Après un timide premier quart d’heure, le Ninja s’impose avec style. Il oeuvre dans son registre lorsqu’à la 24e minute, il arrache le ballon par un tackle engagé, et apporte un beau contre à ses coéquipiers. Neuf minutes plus tard, c’est encore lui qui sort parfaitement la balle du milieu de terrain, et offre une superbe ouverture à Divock Origi, lequel va donner l’assist pour le 2 – 0 de Kevin De Bruyne. Sept minutes avant le repos, Radja provoque  une nouvelle possibilité de but, via une passe pour Vertonghen qui cette fois ne trompe pas le gardien.

 

 

Il y a du Pirlo dans ce numéro 6 !

 

La mi-temps ne refroidit pas les ardeurs de celui qui attendait cette chance depuis des années. Toujours en vue en début de 2e période, Radja se mue en plaque tournante, maximisant ses espaces de disponibilité pour ses coéquipiers. Son coup d’éclat du match est sans conteste ce magnifique ballon piqué, adressé avec une précision millimétrique, qui offre à Dries Mertens son 1e but de la soirée. Trois minutes plus tard, le loup s’implique à nouveau dans le 2e but du Napolitain, démarrant l’offensive par une magnifique transversale vers Sébastien Pocognoli.

 

 

Les plus de Radja Nainggolan dans ce match:

 

+ un pied dans 3 des buts belges

+ bonne récupération des ballons aériens, pas évident pour un joueur de petite taille.

+ se rend très disponible

+ couvre beaucoup de terrain

+ touche énormément de ballons

+ de la précision et de la réflexion dans ses passes

+ il joue sobrement et sans fioritures

+ très bonne mentalité de « guerrier »

 

 

Les moins:

 

- quelques déchets … car il fallait bien trouver quelque chose !

Belgique – Andorre : les Diables jouent pour les fans et l’ambiance.

Public belgian-team

© Jon Candy (retouche photo Antonin Kaminski)

 

La ferveur qui régnait autour des Diables lors de la Coupe du Monde a bien survécu au climat estival ! Il y a encore quelques années, jamais un match face à la Principauté d’Andorre ne se serait joué à guichets fermés. En 2014, il n’y a plus trente-six façons d’obtenir son pass pour le stade. Entre espérer un miracle lors de la mise en vente sur internet, ou attendre une sélection du coach national, nous avons choisi de nous affilier au Fan Club « 1895 » via l’une de ses antennes régionales. Ainsi avons-nous pu obtenir notre billet, monter dans un bus rempli de fans, et prendre la route du Stade Roi Baudouin.

Comme lors de chaque match à domicile, la foule transforme le quartier du Heysel en Devillage, où l’on ne distingue plus d’autre couleurs que le noir, le jaune et le rouge. Les supporters ont de quoi patienter, au pied des nombreuses échoppes à « crasses », liquides ou solides, où l’on vous accueille chaleureusement dans toutes les langues du royaume. Le coup « promo » du soir vient de Proximus, ex-Belgacom, ex-RTT, qui offre à chaque fan une chasuble rouge ornée de son nouveau logo. Esthétiquement, c’est un peu « cheap », mais ça peut s’avérer utile au retour, en cas de panne sur l’autoroute. Au sein de l’arène, les autres sponsors sont également à la fête : BMW promène une poignée de ses voitures sur la piste d’athlétisme, à une vitesse de croisière bien inférieure à celle à laquelle ces mêmes véhicules se font habituellement flasher sur l’autoroute. Tandis que deux employés d’ERGO, déguisés en patates géantes, se trémoussent dans les virages, au son d’une infecte musique de feu rouge dont une grande partie des spectateurs semblent toutefois friands.

Tout ce petit monde s’éclipse lorsque les joueurs font leur entrée sur le terrain. L’hymne d’Andorre, si lent qu’il porte bien son nom, résonne dans le vide alors que respectueusement, les clameurs se sont tues. On cherche du regard le « kop » des supporters andorrans, mais en vain. La question de savoir si certains ressortissants ont fait le déplacement restera sans réponse, car à nos oreilles retentissent déjà les premières notes de la Brabançonne. Elles sont reprises collégialement, main sur le cœur et frissons à la gorge.

Survient le coup d’envoi de cette rencontre, la première officielle depuis ce maudit 5 juillet. Dans ce genre de match, le moment le plus important est l’ouverture du score (il n’y a que René Vandereycken pour dire le contraire), mais elle se fait attendre, à cause des poteaux d’Andorre qui tiennent mieux le coup que leur défense. La patience et le flegme avec lequel les Diables contrôlent le jeu vont payer à la demi-heure. 1-0 sur penalty, rapidement suivis de deux autres buts. Malheur à ceux qui voulaient profiter de la remise en jeu pour se réapprovisionner en collations houblonnées, et je le regrette encore : il aurait mieux valu attendre la mi-temps ! Laquelle survient sur un score de 3-0 qui ne laisse plus aucun doute sur l’issue du match.

On pointe souvent la qualité, comme majeure différence entre le noyau d’aujourd’hui et celui d’il y a dix ans. C’est oublier la pugnacité qui anime nos joueurs. Là où leurs ainés se seraient contentés de faire tourner la baballe, et d’en perdre quelques-unes, les Diables d’aujourd’hui en veulent davantage. Créant le surnombre, multipliant les passes et les intrusions face au but adverse. L’adversaire est au sol, et nos lions ne lui laissent aucune opportunité de se relever. La défense andorrane en a plein les pattes, et encaisse fort logiquement trois nouveaux buts, de l’œuvre d’un Origi et d’un Mertens littéralement survoltés. Une façon de dire « merci » aux nombreux supporters payants qui, dans les tribunes, ne cessent de chanter et de faire tourner les « olas ». On se demande par quel tour de passe-passe Wilmots va réussir à intégrer Eden Hazard dans ce onze, où vraiment, aucun maillon faible n’est à retirer.

Au coup de sifflet final, nous avons à peine le temps d’applaudir les quelques joueurs venus nous saluer sous la tribune, qu’il nous faut déjà regagner le parking. Le bus nous attend, ainsi que les deux cent kilomètres de route qui nous ramèneront vers notre province du bout du royaume. Mais le déplacement, si long soit-il, en valait la peine. Et ce soir, c’est devant notre télé que nous encouragerons nos Diables à Zenica !

Les Diables doivent-ils se méfier de l’eau qui … Andorre ?

Belgique - Andorre

© Belgian-team (retouche photo Antonin Kaminski)

Ce vendredi, les Diables débutent leurs qualifications pour l’Euro 2016 en accueillant le petit poucet du groupe. Découvrons ensemble qui sont ces sympathiques Andorrans.

Andorre, une principauté montagneuse

Enclavée entre la France et l’Espagne, à l’intérieur des Pyrénées, la principauté d’Andorre doit à ses 468 km2 d’être la sixième plus petite nation d’Europe. Sa capitale, Andorre-la-vieille, est quant à elle la plus élevée du continent, étant située plus de 1,000 mètres au-dessus du niveau de la mer. La boutade qui dit que « pour faire partie de l’équipe nationale d’Andorre, il suffit d’avoir un short » est légèrement exagérée, puisque le pays a son propre championnat et compte tout de même 85,000 habitants. Pour terminer cette page culturelle, sachez que le pays vit principalement du tourisme, et que la langue officielle est le catalan, bien qu’on y parle aussi le français, l’espagnol et même le portugais.

Andorre, une jeune nation de football.

Si l’indépendance de la Principauté remonte à l’époque de Charlemagne (je vous fais grâce des détails historiques dans lesquels je ne me suis moi-même pas plongé), son histoire footballistique est relativement récente. Son premier match officiel n’eut lieu en 1996, et se solda par une défaite 6-1 face à l’Estonie. Autant dire que depuis lors, elle a davantage connu la casquette, que le nul ou la victoire. De victoire, il n’en fut question qu’une seule fois en match officiel : un 1-0 face à la Macédoine, le 13 octobre 2004. Dans la culture andorrane, cette date est un peu l’équivalent de notre « Mexico 86 ». Il suffit de regarder la célébration qui a suivi le but victorieux et le coup de sifflet final pour s’en rendre compte.

Dieu merci, les Diables ne connurent pas le même sort lorsqu’ils rencontrèrent cette équipe, en marge des qualifications pour l’Euro 2004. Nos hommes alors peu fringants l’emportèrent à deux reprises, d’abord par un court 0-1 dans les Pyrénées le 12 octobre 2002 (but de Wesley Sonck), suivi d’une plus large victoire à Bruxelles le 11 juin 2003 : 3-0 des œuvres de Sonck et Bart Goor deux fois, ça ne nous rajeunit pas.

Actuellement 203e du classement FIFA, l’équipe d’Andorre ne nourrit d’autre ambition que celle de faire bonne figure. Elle est composée d’amateurs dont la plupart évoluent dans le championnat local. Une poignée évoluent bien en France ou en Espagne, mais dans des clubs peu prestigieux. Seule exception, le milieu de terrain Marc Vales, qui porte les couleurs du Real Saragosse – mais joue pour l’équipe B.

Belgique – Andorre : une autre option que la victoire ?

L’adage « il n’y a plus de petite équipe » ne vaut principalement que pour les tournois officiels. Avec tout le respect dû à l’égard des Andorrans, nous n’envisageons pas une seconde un résultat « surprise », autre qu’une victoire belge, qui serait au final le pire camouflet de l’histoire des Diables. Ce match devrait être un bon moyen de tester l’équipe sans Axel Witsel, mais aussi de prendre confiance avant d’affronter la Bosnie mardi prochain.