Belgique – Algérie, ou comment les Diables Rouges ont joué avec nos nerfs
Ce mardi 17 juin 2014 marquait la fin d’un long sevrage. Le match contre l’Algérie clôturait un chapitre de douze ans sans Coupe du Monde pour la Belgique. Et au vu de son déroulement hollywoodien, le supporter peut dire qu’il en a eu pour sa patience. De la détresse à l’espoir, de la frustration à la joie, les Diables Rouges nous ont fait passer par toutes les émotions.
Première mi-temps : où sont les Diables ?
A chaque situation son pire scénario. Nous y avons eu droit hier, durant 45 minutes. Dès le départ, les Algériens bâtissent un mur dans leur partie de terrain, laissant libre le porteur du ballon et marquant chaque Belge à la culotte. Devant ce rempart vert et blanc, les Diables montrent un cruel manque de créativité. Sans solution, ils multiplient les passes en défense, et les rares tentatives d’incursion, gangrénées de lenteur, sont bien trop prévisibles pour des Algériens parfaitement organisés. La stupeur atteint son paroxysme lorsque l’arbitre leur accorde un pénalty, d’autant qu’ils n’ont rien montré jusque-là. Même le botté manque de panache, mais puisque Courtois l’a mal anticipé, c’est 0-1. Les Belges repartent à l’assaut, mais leurs tentatives se résument à des tirs de loin, Comme des symboles d’une terrible impuissance
Mi-temps rime avec nausée et gros coup sur la tête. On entrevoit le spectre du flop, l’étiquette de l’outsider dégonflé. Où sont passés les Diables des qualifications, ceux qui nous faisaient rêver du Brésil ? Et tous ces articles de presse, reportages télé, campagnes de marketing, qui accompagnent notre quotidien depuis des mois ? Et ces milliers de produits dérivés ? A quoi tout cela servait-il finalement ? Tout ça pour ça ?
Deuxième mi-temps : d’autres intentions pour un autre match
Etre mené au score à la pause d’une rencontre officielle : une première pour les Diables sous Wilmots. On attend une réaction, et vite. Gageons que dans le vestiaire, le coach a quelques coups de pieds aux fesses à distribuer, car ses ouailles remontent sur le terrain armés de nouvelles intentions Du côté de nos adversaires, il n’est plus question de football depuis longtemps… ce qu’ils nous opposent n’est rien d’autre que de la résistance. Mais quelque chose a changé. Les Diables ont enfin compris comment ils doivent agir face à un bloc aussi compact. Un changement, puis deux, puis trois, apportent du poids, et provoquent des brèches. Et la délivrance survient à la 70e, lorsque Kevin de Bruyne rechausse sa patte magique, et sert un caviar que Fellaini envoie dans le but, façon Van Buyten cuvée écossaise de 2001. Ca y est, la Belgique entre enfin dans sa coupe du monde. Sur le même élan, c’est le virevoltant Dries Mertens, servi par Eden Hazard, qui nous offre la patate de la victoire. Le score ne changera plus malgré de nouvelles offensives belges, et parce que passée leur tactique ultra défensive, les Algériens sont incapables de montrer quoi que ce soit.
Trois points en poche, d’autant plus inespérés, c’est de bon augure pour la suite. Il y a beaucoup de critiques à formuler après cette première mi-temps, la plus calamiteuse de ces 2 dernières années. Un cruel manque de panache, un penalty plus qu’évitable, un statisme offensif digne du musée Grévin. Même Wilmots s’est quelque peu fourvoyé sur son onze de départ, avant de retourner sa chemise (que le quatrième arbitre ne voulait pas voir) à l’instar de toute son équipe. L’espace de 45 minutes, nous avons perdu nos Diables, avant de les retrouver de la plus belle manière. Au-delà de son happy end, ce scénario catastrophe est peut-être ce qui pouvait leur arriver de mieux. Ils ont montré une impressionnante capacité à renverser une situation désespérée. A sortir la tête de l’eau, juste après avoir touché le fond. Certes, la victoire est courte, mais elle sera bénéfique pour la suite du tournoi.
Damien, pour Belgian-team
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