Entretien avec Georges Leekens #1: Un regard sur l’Euro 2012
Ce lundi 12 septembre, nous nous sommes rendus à la maison de verre, le temple de l’Union belge, situé à deux pas du stade Roi Baudouin. Nous avions rendez-vous avec l’homme fort du staff fédéral, le coach Georges Leekens en personne. Flegmatique, parfois taquin, Georges nous a accueilli les bras ouverts, pour nous parler de différents sujets comme sa carrière d’entraîneur fédéral, la sélection belge, mais surtout pour aborder l’avenir de cette jeune équipe nationale.
Un regard sur l’Euro 2012
Avez-vous un regret particulier concernant les éliminatoires pour l’Euro 2012 ?
Je regrette que le programme fût déjà établi lorsque je suis revenu à la barre. Nous avons débuté par un zéro sur six, et dans une telle situation, on ne peut que courir après les faits. Un tel démarrage apporte également son lot de pression, que ma jeune équipe doit encore apprendre à gérer.
Au cours des ces qualifications, quelques erreurs nous ont coûté des points importants. Pensez-vous que cela soit du davantage à l’inexpérience qu’à un manque de rigueur ?
Je ne songe pas à un manque de rigueur, mais plutôt à des erreurs de jeunesse. Les joueurs veulent parfois trop bien faire. Contre l’Autriche, à 4-3, ils se sont sentis pousser des ailes, et ont poussé pour marquer un 5e but. Ils auraient dû se concentrer pour garder le résultat. Et contre l’Azerbaïdjan, ils pensaient qu’à 0-1, le résultat était entériné. C’est aussi ce qui fait le charme de cette équipe, de sans cesse vouloir attaquer. Mais elle « chipote » encore beaucoup, ce qui est normal, car elle se trouve encore en phase de progression. Elle doit apprendre qu’à certains moments, le résultat est plus important que le jeu. J’insiste, mais le 0 sur 6 pour débuter le tournoi nous a davantage handicapé que ces erreurs. Nous avons donné des cadeaux en Turquie, qui me sont plus restés sur l’estomac que les fautes commises lors des matchs suivants. Pour l’avenir, ces erreurs doivent nous apporter l’expérience qui nous manque.
Dernièrement, les attaquants ont manqué de réalisme. Cela vous inquiète-t-il ?
C’est vrai qu’ils ont raté quelques occasions en or. La pression a sans doute sa part de responsabilité, mais ça ne m’inquiète pas outre mesure. La défense commence à l’attaque. Contre l’Autriche à Bruxelles, nous pesions sur l’arrière-garde adverse, et nous avons ouvert grand la porte aux contre-attaques. L’important dans cette situation est de garder un pressing haut, et d’éviter les pertes de balle, quitte à commettre l’une ou l’autre petite faute. Que ce soit contre l’Autriche ou l’Azerbaïdjan, nous avons pris des buts évitables, chaque fois sur contre-attaque. Nous devrons éviter cela à l’avenir. L’équipe l’a compris, et contre les Etats-Unis, nous sommes restés organisés, et avons empêché les américains d’initier des contre-attaques. Hormis leur but annulé en fin de partie, les USA n’ont pas montré grand-chose. Nous avons réussi à former un bloc, et à maintenir le pressing vers l’avant.
Vous pensez que la Belgique a étouffé les Etats-Unis, ou bien que ces derniers n’étaient pas dans un bon jour ?
Sans doute un peu des deux. Le voyage avait dû les fatiguer, et quant à nous, nous ne voulions absolument pas perdre. A 1-0, nous avons réussi à fermer la porte, au lieu de jouer pour le 2-0. C’est de très bon augure pour la suite.
Il reste deux matchs à jouer pour l’Euro, et nous ne sommes pas encore éliminés. Pensez-vous avoir toutes les cartes en main pour aller battre les Allemands à Düsseldorf ?
En premier lieu, il faudra vaincre le Kazakhstan. Or, Lombaerts et Fellaini seront suspendus. Ce sont deux joueurs clé, à des postes importants. De son côté, Thomas Vermaelen est de nouveau indisponible, lui aussi occupait une place précieuse au sein de notre schéma tactique. Des deux rencontres qui nous restent à livrer, celle contre le Kazakhstan est la plus importante. Pour ce qui est de l’Allemagne, les joueurs y croient. Leur mentalité est exemplaire, il y a quelques années, l’équipe aurait sombré dans le défaitisme. Mais pas aujourd’hui, et cela nous le devons en grande partie au soutien du public.
A venir sur Belgian-team.be : Georges Leekens nous parle de l’avenir de l’équipe nationale, et de la coupe du monde 2014 au Brésil. Soyez au rendez-vous !
Antonin, pour Belgian-team
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