Les Diables à l’assaut des montagnes russes
Souvent outsider, rarement favorite, l’équipe de Russie nous a par le passé déjà réservé quelques surprises. Nous vous taillons le portrait de ces mercenaires au regard froid, visage dur et profil de guerrier, dont une des forces principales est l’esprit d’équipe.
Que devons-nous savoir sur l’équipe de Russie?
Au classement Fifa, cette équipe figure actuellement à une plus qu’honorable 19e place. Leur meilleur classement historique est une 5e place, en 1995. Depuis lors, ils ont intégré le top 10 à deux reprises : en 2008 (9ième) et 2012 (9ième)
Leur plus grande victoire: 7-0, face à Saint-Marin (7 juin 1995)
Leur plus grande défaite: 1-7, face au Portugal (13 octobre 2004)
Point de vue cosmétique, la Russie évolue en rouge depuis 2008, après avoir longtemps évolué en blanc.
Alternant le bon et le moins bon, ils sont tout de même souvent présents dans les phases finales de tournois majeurs. Leur plus grand fait d’armes de ces dernières années reste une demi-finale atteinte lors de l’euro 2008, et perdue contre l’Espagne, futur vainqueur du tournoi. Auparavant, ils avaient battu la Grèce, la Suède et les archi-favoris de l’épreuve : les Pays-Bas.
D’où viennent-ils, ces joueurs russes?
La Russie fait partie de ces sélections où 100% des joueurs proviennent du championnat local, l’actuelle Ligue SOGAZ, où depuis quelques années, la tradition du football fait place à un alléchant business que les grandes fortunes tentent aujourd’hui d’exporter hors de leurs frontières – Chelsea et Monaco, pour ne citer que ces équipes-là. Le fait qu’aucun joueur de la sélection n’évolue dans une grande compétition peut être considéré comme une lacune, même si les clubs russes sont souvent présents sur la scène européenne. Ainsi, le CSKA Moscou (2005) et le Zenit St Petersbourg (2008) ont à leur tour remporté l’Europa League.
Les plus gros fournisseurs de la sélection russe sont le Dynamo Moscou (6 joueurs), le CSKA Moscou (5 joueurs) et le Zenit St Petersbourg (5 joueurs).
Le renouveau de la Russie avec Fabio Capello
Grande Fabio n’est pas le premier coach d’expérience internationale à poser ses valises en bord de Moskva. Il s’agit d’un poste qui ne peut se refuser, tel que l’expliquait son prédécesseur Dick Advocaat qui à son époque, avait quitté ses fonctions à l’UB pour relever ce formidable défi sportif (et accessoirement, multiplier son salaire par dix). Suite au cuisant échec du vénal batave (une sortie au 1e tour de l’Euro 2012, dans un groupe A qui n’avait rien de terrifiant), le maître Capello prenait la relève, avec l’intention de remodeler complètement cette équipe et la rendre enfin compétitive. Exit donc certains cadres, parmi lesquels la désormais ex-star Andreï Archavine, capitaine aux 75 sélections. Ainsi, du onze qui avait affronté la Belgique en novembre 2010 (victoire des Diables 0-2, merci encore Romelu), il ne reste aujourd’hui que quatre survivants (Igor Akinfeev, Sergey Ignashevich, Vasily Berezucky, Yriy Zhirkov)
Les résultats n’ont pas attendu pour suivre : sous la coupe de Capello, la Russie n’a connu que 2 défaites en 17 matchs, pour 10 victoire et 5 matchs nuls. Elle s’est même offert le luxe de terminer en tête de son groupe de qualification, devant le Portugal de Cristiano Ronaldo.
Les « tsars » ou les stars Russes, pour la majorité vieillissantes:
• Igor Akinfeev (gardien, 28 ans, 70 sélections)
Clubman indéboulonnable du CSKA Moscou et titulaire indiscutable en sélection, il a tout de même pris 52 buts sur 70 matchs, sans parler des deux points précieux, récemment perdus face à la Corée du Sud…
• Sergeï Ignashevich (défenseur, 34 ans, 98 sélections)
Le second joueur le plus capé derrière le mythique Viktor Onopko vit sans doute son dernier grand tournoi, et souhaiterait compléter son armoire à trophées, qui compte déjà une Europa League et titres de champions de Russie.
• Vasili Berezutski (défenseur, 31 ans, 79 sélections)
Grand défenseur à tendance offensive, même s’il n’a marqué que 2 buts durant sa carrière internationale. Un vieux briscard rusé, ou un fameux morceau sur la route de nos attaquants.
• Yuri Zhirkov (ailier gauche, 30 ans, 62 sélections)
L’un des grands artisans des derniers succès de la Russie, transféré à Chelsea après l’Euro 2008, puis revenu au pays. Même si ses plus beaux jours sont derrière lui, il reste un maillon essentiel du dispositif russe.
• Aleksandr Kerzhakov (attaquant, 31 ans, 82 sélections)
Meilleur buteur en activité de la sélection russe (26 buts), il a joué toutes les rencontres de la phase de qualification. Lors des derniers matchs amicaux, il n’a par contre disputé que 3 mi-temps. Contre la Corée du Sud, il parvient à débloquer le marquoir, à peine 3 minutes après son entrée au jeu. C’est un adversaire redoutable, dont on peut supposer qu’il sera titulaire face aux Diables Rouges.
• Alan Dzagoev (attaquant, 24 ans, 34 sélections)
Attaquant redoutable, auteur de 8 buts sous la vareuse russe, dont 3 lors du dernier Euro. Il ne semble toutefois pas bénéficier de l’entière confiance de son coach, qui l’a très peu utilisé depuis deux ans. Son jeune âge et sa déjà riche expérience des grands rendez-vous en font néanmoins un joueur à surveiller de très près.
• Aleksandr Kokorin (attaquant, 23 ans, 23 sélections)
Valeur montante du football russe, il a planté 10 buts en 22 apparitions cette saison en championnat. Ses stats en équipe nationale (5 buts lors des 9 derniers matchs) en font l’un des joueurs les plus prolifiques du noyau. Nul doute qu’en cas de bonne coupe du monde, son nom figurera sur les tablettes de grands clubs européens.
Duels entre la Belgique et la Russie:
C’est la 4e fois que les deux pays se retrouvent en Coupe du Monde. En son temps, c’est l’Union Soviétique qui avait battu les diables lors du Mundial 1982 (1-0), avant 4 ans plus tard de perdre 4-3 après prolongation, au stade des huitièmes de finale – oui, c’est « le » fameux match avec le but de Stéphane Demooooooooool. Seize ans plus tard, les Diables retrouvaient sur leur route une Russie territorialement réduite, qu’ils éliminèrent cette fois en phase de poule (3-2, buts de Walem, Sonck et Wilmots). Il est fort à parier que ce dimanche, les Russes voudront revenir à 2-2 !
Plus globalement, à travers les époques et les transitions politico-sociales, 8 rencontres ont opposé Belges et Russes. Les statistiques sont assez équilibrées, entre 3 victoires belges, 4 succès russes 1 nul.
2010 : Russie 0 – 2 Belgique (Amical)
2002 : Belgique 3 – 2 Russie (Coupe du Monde)
1996 : Belgique 0 – 0 Russie (Amical)
1986 : Belgique 4 – 3 URSS (Coupe du Monde)
1982 : Belgique 0 – 1 URSS (Coupe du Monde)
1970 : Russie 4 – 1 Belgique (Coupe du Monde)
1968 : URSS 1 – 0 Belgique (Amical)
1966 : Belgique 0 – 1 URSS (Amical)
le 11 face à la Corée du Sud (1-1)
Akinfeev –
Eshchenko, Ignashevich, Berezutski, Kombarov –
Glushakov, Samedov, Faizulin, Zhirkov, Shatov
Kokorin
Le joueur clef de ce match côté russe : Kerzhakov, qui entre au jeu à la 71e et marque à la 74e.
Conclusion : pourquoi les Diables vont gagner ce match
Notre dernière défaite face aux Russes date de 1982, ce qui est plutôt encourageant.
En y regardent de près, le secteur défensif soviétique n’a guère évolué depuis la victoire belge de 2010 et les deux premiers buts de Romelu Lukaku sous le maillot des Diables.
La confiance est de notre côté, suite à notre première victoire dans ce tournoi, tandis qu’ils ont concédé le nul dans les dernières minutes face aux Coréens.
Enfin, contrairement à notre premier adversaire, la Russie n’est pas nation à fermer le jeu et à bâtir une forteresse devant son but. S’ils ne tentent pas de faire le jeu, ils évolueront de façon moins défensive, ce qui pourra créer quelques espaces.
Antonin, pour Belgian-team
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