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26 septembre, 2011

Entretien avec Georges Leekens #2: Après l’Euro … Brésil 2014

Georges Leekens

© Johan Eyckens

Deuxième partie de notre interview:

Que manque-t-il encore à l’équipe nationale pour atteindre le Top niveau ?

 

 

Oh, beaucoup de choses ! Etre un coach positif ne m’empêche pas d’être réaliste. Nous avons des qualités, mais il nous faut travailler, pour les améliorer, et étouffer nos défauts.

Dans les grandes lignes, nous manquons d’abord d’expérience. Elle arrive, notamment par le biais de la Champion’s League où de plus en plus de nos joueurs s’illustrent. Ensuite, plus que de réussite, nous manquons encore de réalisme. Il faudra effacer cette carence si nous voulons aller de l’avant. Nous devons également étoffer le noyau, afin de pouvoir nous passer des joueurs-clés en cas de pépin. Fellaini, par exemple, nous a manqué à de nombreuses reprises. Idem pour Vermaelen. L’idéal serait d’avoir deux joueurs de haut niveau par poste. D’un autre côté, nous avons retrouvé l’enthousiasme et l’esprit d’équipe qui, il y a peu, nous manquaient encore.

Je crois fermement en l’avenir de cette équipe, elle possède une belle marge de progression. Ce progrès doit se faire pas à pas, mais je comprends que tout le monde, public, médias, sponsors,…  devienne nerveux, après dix années sans résultat. Le public est davantage de notre côté aujourd’hui, c’est déjà une très bonne chose ! Mais avant tout, l’important sera de conserver le noyau actuel, parmi lequel certains joueurs sont devenus de vrais copains. Si tout va bien, cette génération est partie pour dix années. Certains progresseront, d’autres rentreront dans le rang, et d’autres plus jeunes viendront les taquiner.

 

 

 

La Belgique vit encore dans le souvenir de Mexico 86, et certains disent que jamais plus nous n’irons aussi loin dans un grand tournoi. Qu’en pensez-vous ?

C’est précisément notre challenge ! Les joueurs, le staff et moi-même, en avons un peu marre d’entendre parler du passé. Nous devons donc répondre présents dans l’avenir, pour faire un jour aussi bien, voire peut-être mieux que les diables de 86. A court terme, l’euro 2012 n’est plus un must. Nous aimerions bien sûr être présents, mais cela ne dépend plus de nous. Nous avons raté le coche en début de qualifications, ensuite nous avons encore perdu des points contre l’Autriche et l’Azerbaidjan. La leçon à retirer, c’est qu’il faudra être prêts dans un an, dès le premier match des éliminatoires de la coupe du monde 2014.

 

 

 

Parlons-en justement, de la prochaine coupe du monde !

 

Nous ne sommes pas tombés dans un groupe facile ; on peut même dire, dans notre jargon, que c’est un groupe « de merde ». Entre la Croatie, la Serbie, l’Ecosse, le Pays de Galles et la Macédoine, il n’y a aucune petite équipe. Nous évitons les équipes du top, comme l’Espagne, les Pays-Bas ou l’Allemagne, mais nous-mêmes ne pouvons pas nous targuer d’être une grosse cylindrée. Nous avons d’autres qualités, et si nous les exploitons, nous avons une chance de nous qualifier. Mais il faudra tout donner. La pression va augmenter, les joueurs la ressentiront bien plus qu’au sein de leur club, et il faudra apprendre à la gérer. Mais franchement, qui n’a pas envie de la disputer, cette coupe du monde au Brésil ? Vous et nous, nous voulons tous y aller ! Personnellement, je ne tiens pas à y aller comme touriste, ou pour faire du scouting. Et pour être présent sur le terrain, il faudra faire des sacrifices. Que certains acceptent d’être remplaçants, ou de ne pas jouer à leur meilleure place. Peu importe qui joue, et à quel poste, nous devons tous avoir la même cible en point de mire.

 

Vous visez la première place du groupe ?

Nous visons la qualification. Si elle passe par la première place, tant mieux. Mais dans ce groupe, nous ne gagnerons pas chaque match. Nous allons même perdre un certain nombre de points. Les favoris sont la Croatie et la Serbie ; les premiers sont tout à fait capables de nous donner autant de difficulté que la Bosnie il y a deux ans, et les seconds ont tout de même battu l’Allemagne en Afrique du sud, l’été dernier. Quant à nous, nous serons positionnés en challengers. J’espère qu’ils se focaliseront l’un sur l’autre, tandis que nous nous concentrerons sur chaque match. Mais ne croyez pas que la mission sera facile.

Antonin, pour Belgian-team

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