Werchter : la musique fait place au match Argentine – Belgique
Pour les fans de vraie bonne musique, le Rock Werchter festival est l’événement immanquable du début de l’été. Mais cette année, la Coupe du Monde donne une autre saveur à ce rendez-vous, car outre le rock et la bière, c’est le foot qui se mêle au menu du week-end.
Les organisateurs ont compris que l’amour de la musique ne protège pas de la fièvre des Diables. Et ce samedi 5 juillet, un grand nombre des 100,000 festivaliers présents vont délaisser les avants de scène pour les écrans géants, disséminés en plusieurs endroits.
Dès le début de la journée, les couleurs nationales s’emparent de l’immense site. Sous les nuages et les averses, maquillage, écharpes et maillots remplacent casquettes et t-shirts de rock. Ce qui ne change pas, c’est l’affluence aux bars qui longent la plaine. Les premiers concerts de la journée se déroulent dans l’ambiance habituelle, si ce n’est que l’on peut déjà ressentir une irrésistible tension, qui ne fera qu’augmenter au cours de l’après-midi.
Dès 17h, nous prenons place dans une extension du site, créée expressément pour l’occasion, et prête à accueillir plus de 15000 supporters fêtards. La pluie et le gris font doucement place à un soleil radieux, est-ce déjà un présage ?
Face à l’écran géant, nous découvrons les premières images de Sporza, car oui, on ne peut pas avoir le beurre de Werchter, et les commentaires en argent de Rodrigo Beenkens. On a une pensée triste pour ces groupes, Biffy Clyro Triggerfinger, ou Imagine Dragons, qui de l’autre côté, se produisent devant une audience fortement réduite. Ils ont beau être excellents, ils ne font hélas pas le poids face à ce quart de finale des Belges, que tout un peuple attend depuis plus d’un quart de siècle.
L’endroit a beau être suffisamment vaste, il est rapidement rempli de fans impatients. D’aucuns se ruent déjà sur les bars, d’autres effectuent les retouches de maquillage noir-jaune-rouge sur le visage. Sous l’écran géant, quelques « urineurs clandestins » se font remonter les bretelles par des membres de la sécurité. Chaque apparition d’un Diable à l’image suscite une salve d’applaudissements, mais la plus grande clameur est réservée à Marc Wilmots, lors de son dernier interview d’avant-match. Alors que le coup d’envoi approche, nous sommes apostrophés par des compatriotes flamands, désireux d’apprendre la Branbançonne en français, en dernière minute. Et quelques notes plus tard, les joueurs entrent sur le terrain, sous une clameur digne d’un stade.
Après huit minutes, le but de Gonzalo Higuain ne suscite aucune réaction, ni stupeur, ni sifflement. On se dévisage avec surprise, se demandant comment une phase si anodine a pu déboucher sur un goal, si rapide qu’il ne réduit en rien les ardeurs et la conviction générale qu’un historique happy end va se produire. Il n’en sera malheureusement rien.
Au coup de sifflet final, jamais le festival de Werchter n’a connu une ambiance si maussade. La défaite, la tristesse, sont bien plus difficiles à digérer que les saladières de l’oncle Kevin Costner dont on se gave au camping depuis trois jours. Entre ceux qui pleurent et les autres qui restent assis, la majorité des supporters tournent le dos à l’écran géant. Direction la main stage, et le retour à la vie de festivalier. A peine passé le portique qui conduit à la plaine, que la pluie refait son apparition dans le ciel. Les Diables ont quitté la Coupe du Monde, mais non sans nous avoir apporté du soleil.
Damien, pour Belgian-team
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