Jean-François Gillet, un Diable Rouge à l’accent italien
Le siècle dernier, confrontés au manque d’opportunités professionnelles, des dizaines de travailleurs ont quitté le sud de l’Italie pour trouver leur bonheur à Liège. L’exemple contraire est rare, mais il existe …c’est le cas de Jean-François Gillet. Belgian-team revient sur le parcours atypique du 3e gardien des Diables.
Né dans la cité ardente le 31 mai 1979,Jean-François Gillet fait son écolage au Standard de Liège. Il rejoint le noyau professionnel des Rouches en 1996, mais ne reçoit pas sa chance, barré d’abord par Gilbert Bodart, ensuite par Vedran Runje. Certaines personnes en bord de Meuse l’estiment trop « petit », au propre comme au figuré, pour prétendre à une place de titulaire. Dans le même temps, il reçoit une offre de Monza, équipe de Serie B italienne. Il choisit d’y répondre favorablement, et s’envole donc pour l’Italie, à 20 ans à peine. Pendant plusieurs années, il se fait oublier du football belge, mais lentement mais sûrement, il creuse son trou dans la botte. Aussitôt titulaire à Monza, il n’y reste qu’une seule saison avant de signer pour Bari, qui lui donne plus de chances d’évoluer parmi les clubs du top. C’est le début d’une grande histoire d’amour.
Jean-François Gillet et Bari, une longue histoire
Chez lesGalletti, « Jeff » reste 11 ans, devenant au fil du temps un véritable clubman. Durant toutes ces années, l’équipe des Pouilles court après des jours meilleurs. Gillet possède les qualités pour évoluer en Serie A, mais reste cependant fidèle aux rouge et blanc, si ce n’est en 2003-2004. Déçu par le manque d’ambition de son club, il accepte un prêt d’un an à Trévise, avant de rentrer à Bari, qui flirte alors dangereusement avec la relégation.
La consécration survient en 2009-2010, avec le retour inattendu de Bari en Serie A. Devenu capitaine de ses troupes, il aide au maintien du club la première saison, mais ne peut rien faire pour éviter la chute l’année suivante. Peu aidé, il est vrai, par une mauvaise politique de transfert. Nous sommes en 2011, et malgré sa grande loyauté, Jean-François émet le désir légitime de terminer sa carrière en Serie A. Lors de la conférence de presse qui le voit annoncer son départ pour Bologne, il fond en larmes, preuve de son attachement à sa ville d’adoption.
Sa saison à Bologne est un succès ; ses performances aident sa nouvelle équipe à obtenir la 9e place au championnat, ce qui constitue la meilleure position du club depuis 10 ans. Il décide pourtant de rejoindre le Torino, néo-promu en Serie A, devenant ainsi le quatrième belge de l’histoire de ce club après Scifo, Mudingayi et Walem.
Chez les Diables rouges
La carrière internationale de Jean-François Gillet est assez atypique. Pilier de la sélection espoirs (U21) de 1996 à 2002, il est ignoré par les A jusqu’en 2009, date de sa première sélection. Il a alors 30 ans. Aujourd’hui barré par Thibaut Courtois et Simon Mignolet, il montre qu’il peut faire plus que rendre des services lorsqu’on lui en donne l’occasion. Irréprochable lors de chaque montée au jeu, il arrête même un pénalty dans les arrêts de jeu face à la Roumanie, le 11 novembre 2011.
La principale faiblesse de Jean-François Gillet est sa présence aérienne, ceci étant surtout dû à sa taille (1m80). Mais de par sa régularité et ses qualités intrinsèques (placement, réflexes, maîtrise de son petit rectangle), il gagne méritoirement sa place dans le noyau des diables.
Le saviez-vous :
– Jean-François Gillet est le joueur le plus capé de l’histoire de l’AS Bari, avec 346 matchs de championnat.
– En Italie, l’esthétique de ses réflexes lui a donné un surnom :« Il gatto », soit le chat.
– Lors de la saison 2009-2010, Jean-François Gillet affole les statistiques de Serie A. Cette saison-là, il joue plus de 3,000 minutes pour son club, et subit pas moins de 532 tirs adverses. C’est de loin le record de la saison.
– Jean-François n’a aucun lien de parenté avec l’autre Gillet des diables rouges, Guillaume.
– Jean-François Gillet a déclaré avoir reçu des menaces de mort de la part de certains supporters de Bari, afin qu’il truque des matchs de son équipe. Une enquête a suivi ces déclarations, et à mené à l’arrestation de plusieurs « ultras ».
– Par ailleurs, le portier belge fait actuellement l’objet d’une inculpation pour participation passive à une fraude sportive, relative à deux matchs de Serie B avec cette même équipe de Bari. 26 autres anciens joueurs du club sont également concernés. L’un d’entre eux, Andrea Masiello, a déjà été arrêté.
Damien, pour Belgian-team
Sur le même thème
Sélection pour les matches contre Chypre et Israël : Première pour Batshuayi
La sélection de Marc Wilmots pour les matchs face à Chypre et Israël ne réserve pas de réelle surprise. Malgré les récentes critiques, le coach national appuie son crédo : limiter les rotations pour privilégier la cohésion. Cette philosophie explique la sélection de cadres qui ne sont pourtant pas dans la forme de leur vie, […]
Lire la suite de: Sélection pour les matches contre Chypre et Israël : Première pour BatshuayiLa semaine des Diables 22/12/2014
Habituellement, la fin d’année est la période où l’on jette un œil dans le rétroviseur, pour se remémorer le meilleur de ces derniers mois. A coup sûr, la Coupe du Monde des Diables Rouges restera comme le souvenir le plus marquant de l’année. Certains ont critiqué la qualité du jeu, d’autres étaient déçus de ne […]
Lire la suite de: La semaine des Diables 22/12/2014Ces diables rouges qui changent d’air… #1
Chaque année à la même période, lorsque les clubs préparent le championnat, il est bien une rubrique de la presse internationale qui s’affole : celle du Mercato! Toujours aussi prisés sur le marché européen, nos Diables rouges ont entamé cette année une nouvelle chaise musicale. Voyons qui est parti où, et qui aurait voulu partir, […]
Lire la suite de: Ces diables rouges qui changent d’air… #1Soutenez-nous sur les réseaux sociaux
À découvrir également
Les articles les plus vus
- Marc Wilmots, le taureau de Dongelberg
- Interview Diables rouges avec Benjamin Deceuninck
- Le Stade Roi Baudouin à la loupe
- Entretien avec Georges Leekens #1: Un regard sur l’Euro 2012
- Qui est? Radja Nainggolan
- Entretien avec Georges Leekens #2: Après l’Euro … Brésil 2014
- Le cas hazard: l’avenir est un long passé
- Le test slovaque pour nos Diables Rouges
- Georges Leekens, du joueur à l’entraineur
- Les « Belgique – Turquie » de ces 15 dernières années