Belgique 1 – 0 Macédoine, Hazard décisif!
Mardi 26 mars. Comme au temps des concerts de Johnny ou U2, le stade Roi Baudouin affiche « sold out ». Mais ce soir, les supporters en noir – jaune – rouge qui ont réussi à obtenir l’un de ces tickets tant convoités, ont du patienter avant de vivre la délivrance. Même si l’adversaire n’a que trop peu existé, cette rencontre ne fut pas des plus faciles ; nous l’aurions peut-être perdue, il n’y a pas si longtemps.
C’est ce fait nouveau qui nous fait espérer, que la Belgique est en bonne voie pour rejoindre le firmament du football. Notre équipe n’a pas été transcendante, accordant par moments trop de liberté à l’adversaire. Cela ne l’a pas empêché de s’imposer, pour la seconde fois en une semaine. Assurer le résultat même sans panache, lors de matchs peu aisés à négocier, c’est la marque de fabrique des grandes nations du football, que sont l’Espagne ou l’Allemagne. C’est la performance réalisée ici par les diables, et au-delà de la manière, nous aurions tous signé pour un 6/6 avant cette double confrontation. Nous avons donc de quoi être satisfaits.
A proprement parler du match, après la victoire de Skopje, nombre de supporters voyaient déjà les Belges dérouler à domicile… Il n’en fut rien. Au coup d’envoi, Wilmots a choisi l’option 4-3-3 avec Hazard et Mertens sur les flancs, Benteke en pivot et de Bruyne en soutien. Les Belges dominent le début de rencontre, mais ne parviennent pas à se créer de réelles occasions. Benteke est trop esseulé dans le rectangle, et souvent dépassé de la tête par son vis-à-vis. De Bruyne se démène, Mertens également, même si le feu follet du PSV ne semble pas au top de sa forme. La frilosité belge se traduit également par le nombre de ballons touchés par Vincent Kompany, alors que le mouvement doit se faire plus haut.
En face, la Macédoine se montre timide, mais bien organisée, et n’essaye pas de créer le pressing hors de la zone défensive. Cette stratégie ne facilite la tâche des diables. Le stade exulte bien à la 33e minute, avant que l’arbitre n’annule le but de Thomas Vermaelen pour hors-jeu. Frustrant, mais justifié. Les deux équipes regagnent les vestiaires sur un 0-0, et un goût de trop peu pour les supporters belges, qui ont faim d’occasions tranchantes.
A la reprise, la Macédoine ne change rien à son dispositif. Marc Wilmots, quant à lui, décide d’opérer quelques remaniements. Fini le 4-3-3, on passe en 4-4-2 avec Mirallas en soutien immédiat de Benteke. C’est Dries Mertens qui fait les frais de ce changement. Cette nouvelle mouture s’avère payante, puisque dès l’entame de la seconde mi-temps, les Belges montrent davantage les crocs devant la cage de Pacovski. Trois phases de but surviennent l’une après l’autre ; d’abord une tête de Kompany, que le gardien du FC Malines détourne avant qu’elle ne rejoigne sa lucarne. Ensuite, c’est un Eden Hazard déchaîné qui donne le tournis à toute la défense adverse. Notre maître à jouer décoche une fulgurante reprise qui rebondit sur la latte. Enfin, survient la délivrance, par les pieds magiques du même joueur. Après une nouvelle prouesse technique pour se débarrasser de son défenseur, Eden place un tir imparable au fond des filets de Pacovski. Il signe son 5e but pour les diables, sans doute le plus décisif.
A présent que leur pressing a porté ses fruits, les diables jouent la prudence, et ralentissent l’assaut. Leur but est clairement de garder le ballon, mais la Macédoine parvient à se montrer menaçante à plus d’une reprise. Malgré ces doutes, les filets ne trembleront plus, et la Belgique engrange trois nouveaux points dans la course au Brésil.
Les points positifs:
• Les deux victoires: Malgré un football pas toujours sensationnel, nous n’avons pas perdu de points lors de cette double confrontation. Ca tombe bien, car notre adversaire direct (la Croatie) non plus !
• Eden Hazard: Le prodige belge semble enfin se libérer. Au fil des matchs, Eden monte en puissance, si bien que ses performances sous la vareuse belge n’ont plus rien à envier à ses exploits en club. Pour preuve, il vient de se montrer décisif deux fois de suite
Les points négatifs:
• Christian Benteke: Reconnaissons qu’il n’a pas eu la tâche facile, esseulé comme il l’était au sein de la marée jaune. Mais pour un attaquant qui a planté 17 buts avec Aston Villa, on est en droit de s’attendre à ce qu’il touche plus de ballons. Christian n’a cependant pas de crainte à avoir, son coach lui accorde visiblement toute sa confiance, lui qui aurait pu le remplacer par Lukaku à l’heure de jeu. Ce ne fut pas le cas, et au lieu de jouer les jokers, Romelu a du se contenter de petits sprints en survêt’ sur le bord de la pelouse pendant 45 minutes.
• L’arrière droit: Toute armure a son point faible. Ainsi, la Belgique possède au moins un joueur de classe mondiale à chaque poste … hormis sur les flancs défensifs. A droite, c’est Toby Alderweireld qui a endossé le rôle, même s’il est plus habitué à évoluer dans l’axe. Et l’Ajacide ne semble pas s’y épanouir complètement, commettant certaines erreurs récurrentes. La solution de remplacement s’appelle Guillaume Gillet, mais sans offense, malgré son énorme coeur, il semble peu probable que l’Anderlechtois devienne un jour l’héritier d’Eric Gerets.
La note d’encouragement:
• Le classement Fifa: Nous allons sans doute passer à la 16ème place, soit le classement que nous occupions après la coupe du monde en Corée et au Japon, en 2002 (même si les plus nostalgiques d’entre nous le savaient déjà). Si c’est le cas, nous passerons devant la France et le Brésil … de quoi gonfler notre égo, et crever celui de certains autres…
Antonin, pour Belgian-team
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